Ajoutez cet article à vos favoris en cliquant sur ce bouton !

Lorsqu’il y a trop de globules blancs dans les urines, on parle de leucocyturie. On fait le point avec un spécialiste.

Leucocyturie : de quoi s’agit-il exactement ?

Avant d’expliquer ce qu’est la leucocyturie, il faut parler des leucocytes. Les leucocytes, ce sont nos globules blancs : ces cellules qui circulent dans le sang participent à la défense immunitaire de notre organisme – elles combattent notamment les virus, les bactéries et les champignons. Il existe plusieurs types de leucocytes : les lymphocytes, les polynucléaires neutrophiles…

Il est possible de mesurer le taux de leucocytes dans le sang (on parle alors de leucocytémie) mais aussi dans les urines.  » Il est normal d’avoir en permanence des globules blancs dans les urines (environ 1000 unités par millilitre d’urine) car la sphère génitale est souvent le siège de petites blessures (à la vessie, aux uretères…) qui nécessitent la présence de leucocytes  » explique Pierre Zachary, biologiste.

Toutefois, lorsque la concentration de leucocytes dans les urines est anormalement élevée, on parle de leucocyturie. Côté valeurs de référence, on considère qu’il y a leucocyturie lorsqu’on compte plus de 10 000 globules blancs (unités) par millilitre (ml) d’urine. Au-delà de ce seuil, la situation est pathologique.

Leucocyturie : quelles sont les causes de l’excès de leucocytes dans les urines ?

Lorsque le taux de leucocytes dans les urines est supérieur au seuil de 10 000 unités / ml, on parle de leucocyturie. Dans 95 % des cas, cet excès de globules blancs dans les urines est provoqué par une infection des voies urinaires, par exemple :

  • Une cystite (provoquée par les bactéries E. coli ou S. saprophyticus ou par un entérocoque),
  • Une cystite interstitielle (non-infectieuse, cette inflammation de la vessie ne doit pas être confondue avec la cystite. Elle se caractérise par des envies d’uriner fréquentes et des douleurs pelviennes aggravées par le stress, pendant les rapports sexuels ou les règles),
  • Une pyélonéphrite aiguë (cette complication de la cystite correspond à une infection bactérienne grave du rein – c’est une urgence médicale. Elle se caractérise par des douleurs aux reins qui irradient vers le pubis et qui s’accompagnent parfois de signes digestifs : diarrhée, vomissements…),
  • Une prostatite (il s’agit d’une inflammation de la prostate, qui ne touche donc que les hommes. Elle se caractérise par des douleurs pelviennes qui surviennent en-dehors de la miction et par des difficultés à uriner),
  • Une urétrite (il s’agit d’une inflammation de l’urètre, le canal issu de la vessie qui permet d’évacuer l’urine lors de la miction, qui peut survenir chez l’homme comme chez la femme. Elle se caractérise par des envies d’uriner fréquentes, par des douleurs à la miction et/ou par des démangeaisons intimes),
  • Une vaginite (une inflammation du vagin qui n’existe donc que chez la femme, caractérisée par des démangeaisons, des pertes vaginales anormales et/ou des sensations vaginales douloureuses),
  • Plus rarement : une tuberculose urogénitale (une infection de l’appareil urinaire par le bacille de Koch).

Mesure du taux de leucocytes dans les urines : comment ça se passe ? En laboratoire, un examen cytobactériologique des urines (ECBU) sera d’abord réalisé : ce prélèvement d’urines commence par une toilette intime (à faire au laboratoire et destinée à éliminer un maximum de bactéries génitales qui pourraient fausser les résultats) puis il sera nécessaire d’uriner dans un récipient stérile.

Les globules blancs et les globules rouges présents dans l’urine seront ensuite comptés – cet acte s’appelle un  » sédiment « . Dernière étape : l’urine ainsi recueillie sera mise en culture au laboratoire afin d’identifier la/les bactérie(s) impliquées dans l’infection. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun pour cet examen médical.

À savoir. La mesure du taux de leucocytes dans les urines n’est pas réalisée de façon systématique (c’est-à-dire : à chaque bilan biologique) en laboratoire : elle est spécifiquement prescrite par le médecin lorsqu’il y a suspicion d’infection urinaire.

Et aussi…  » La leucocyturie s’observe plus fréquemment chez les filles et les femmes, affirme Pierre Zachary. Pour des raisons anatomiques (chez les individus de sexe féminin, l’urètre est plus court et le méat urinaire est plus proche de l’anus, ce qui favorise les infections bactériennes), les filles et les femmes sont en effet plus sensibles aux infections des voies urinaires comme la cystite.  » D’après les spécialistes, un tiers des femmes en France auront d’ailleurs une infection urinaire au moins une fois dans leur vie…

Merci à Pierre Zachary, biologiste chez Biogroup à Strasbourg (67).

À lire aussi :

⋙ VGM : que signifie le volume globulaire moyen et comment interpréter sa prise de sang ?

⋙ Prise de sang : comment lire ses résultats ?

⋙ CPK ou Créatine PhosphoKinase : comment interpréter les résultats de votre prise de sang ?

Nos meilleurs conseils chaque semaine par mail pendant 2 mois.
En savoir plus

Source: Lire L’Article Complet