Moins connue que l’ostéopathie, l’étiopathie est pourtant une thérapie manuelle qui soulage bien des maux. Marion Roussel, étiopathe, nous éclaire sur cette méthode visant à traiter une pathologie en remontant à sa source.
Très spécifique dans son approche et son raisonnement, l’étiopathie est une thérapie manuelle proche de l’ostéopathie, mais qui se distingue par la volonté du praticien de retracer l’historique pathologique du patient avant de passer au diagnostic palpatoire. Marion Roussel, étiopathe en région toulousaine, nous dit tout sur sa profession.
L’étiopathie, quésaco ?
« Du grec aïtia ’cause’ et pathos ‘souffrance’, l’étiopathie est une méthode visant à remonter à la cause d’une pathologie et à la traiter si celle-ci réside dans son champs d’action », explique Marion Roussel.
Et de poursuivre : « Nous ne faisons pas d’énergétique, pas de psychologie et le traitement proposé est purement mécanique. »
Quelles différences avec l’ostéopathie ?
L’étiopathie est donc une thérapie manuelle – au même titre que l’ostéopathie. Cependant, il existe bel et bien quelques différences. Pour Marion Roussel, la première de ces différences réside dans la formation. En 6 ans, les futurs étiopathes peuvent se former à un programme d’enseignement commun aux différents établissements (situés à Paris, Rennes, Toulouse et Lyon). Les examens sont nationaux et les promotions à effectif réduit.
Jusqu’à très récemment, l’ostéopathie a quant à elle été enseignée via des formations très disparates, tant sur le nombre d’années d’études que sur les différences de programmes d’une école à l’autre. « C’est ce qui fait qu’à l’heure actuelle, les patients n’ont pas tous la même expérience d’un cabinet d’ostéopathie à l’autre. Certains ostéopathes pratiqueront les mêmes gestes que nous – issus de l’histoire du reboutement (ndlr : on retrouve des traces de réduction depuis l’Antiquité) – quand d’autres auront une approche complètement différente », explique Marion Roussel.
En revanche, « si vous allez consulter plusieurs étiopathes, des différences pourront évidemment se retrouver au niveau de la personnalité propre de chaque étiopathe, mais la thérapie, elle, sera la même », précise-t-elle.
Une méthode basée sur l’historique pathologique
Selon Marion Roussel, ce qui est vraiment propre à l’étiopathie, c’est la méthode de réflexion de la pathologie. « L’étiopathie demeure très spécifique dans son approche et son raisonnement. Nos séances commencent toujours par une série de questions posées au patient pour connaître le motif de sa consultation et tenter de retracer l’historique pathologique », expose-t-elle.
« L’objectif est de s’assurer que cela rentre dans notre champs de compétences, puis de remonter à la cause, et si celle-ci est mécanique et que la structure n’est pas endommagée, nous la traitons. »
À l’inverse, un ostéopathe aura tendance à s’appuyer davantage sur un diagnostic palpatoire. En étiopathie, la palpation – que Marion Roussel considère comme « subjective » – vient confirmer et enrichir l’anamnèse (ndlr : l’histoire de la maladie).
©ChesiireCat / iStockphoto.com
Si l’ostéopathie est reconnue depuis 2002, l’étiopathe ne possède qu’un statut de profession libérale de santé. Marion Roussel précise que ce statut est transitoire, « en attendant d’en avoir un qui nous corresponde davantage et qui soit moins restrictif que celui proposé aux ostéopathes ».
Quand consulter un étiopathe ?
La plupart des consultations interviennent lorsqu’un patient – de tout âge – présente une douleur ou un trouble fonctionnel. « Les motifs de consultations sont donc très variés et peuvent concerner des troubles articulaires comme des problèmes gynécologiques ou digestifs », affirme Marion Roussel.
On peut aussi consulter un étiopathe pour des domaines moins évidents : infections chroniques (ORL, cystites…). Les résultats sur ces pathologies sont, aux dires de l’experte, excellents. « Nous traitons toutes les indications médicales à partir du moment où celles-ci sont mécaniquement réversibles. »
Comment se déroule une consultation d’étiopathie ?
La séance se déroule en deux temps : « premièrement, elle débute par une anamnèse qui aura pour objectif de retracer l’origine mécanique du motif de consultation », décrit Marion Roussel. « Si cela ne rentre pas dans le champ d’action de l’étiopathie, on réoriente. » Ensuite, la séance se poursuit par le traitement, effectué par des techniques manipulatives. L’étiopathe sait rapidement, grâce à son approche, ce qui relève ou non de sa compétence et n’hésite pas à réorienter le patient vers le bon professionnel.
Où trouver un bon étiopathe ?
La formation étant homogène, Marion Roussel nous explique que les patients peuvent se fier au Registre national des Etiopathes. Ce registre, mis à jour annuellement, est communiqué au ministère de la Santé.
Source: Lire L’Article Complet