Le stérilet hormonal fortement dosé en progestérone peut-il favoriser la survenue de troubles dépressifs ? C’est ce que suggèrent des chercheurs français de l’EPI-PHARE, à travers une étude relayée le 14 février 2023 par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

Publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), cette recherche soutient que les femmes porteuses d’un dispositif intra-utérin avec un dosage supérieur à 52 mg de lévonorgestrel ont un risque « très légèrement augmenté » d’utilisation d’antidépresseurs dans les deux années suivant la pose.

« Les risques sont faibles, voire très faibles », estime Isabelle Yoldjian, la directrice médicale de l’ASNM, dont les propos ont été relayés par le HuffPost.

Un risque faible, mais à prendre en considération

Si l’information ne permet pas de « déterminer une conduite à tenir », elle pourrait « améliorer l’échange entre le praticien et la patiente », soutient Isabelle Yoldjian. À distinguer du DIU en cuivre, le stérilet hormonal diffuse localement un progestatif de synthèse pendant cinq ans. Sa mission est d’épaissir la glaire cervicale entre le vagin et l’utérus et ainsi d’empêcher le passage des spermatozoïdes.

Que la contraception hormonale soit associée à des risques de troubles de l’humeur ou de dépression n’a rien d’inédit, rappelle l’ANSM. Selon une étude danoise de 2016, les utilisatrices de pilules ont 1,23 plus de risque de développer une dépression que les autres.

Cette fois, les chercheur.euse.s de l’EPI-PHARE et du service de Gynécologie Médicale à l’Hôpital du Kremlin Bicêtre se sont penché.e.s sur le DIU hormonal, à base de lévonorgestrel. 45 736 femmes âgées de 13 à 40 ans n’ayant jamais eu de DIU hormonal ni consommées de psychotropes se sont vues poser un DIU de 52 mg de marque Mirena ou Donasert. Le groupe témoin, du même nombre, a reçu un stérilet de 19,5 mg, soit la dose contenue dans le DIU commercialisé en France depuis 2018.

Résultat : une augmentation de plus de 13 % du risque d’utilisation d’antidépresseurs dans les 2 ans après la pose du stérilet au dosage plus élevé a été observée. Le risque de prescription d’anxiolytiques et d’hypnotiques n’avait, lui, pas bougé. Des différences de pourcentages « peu susceptibles d’être cliniquement pertinentes au niveau individuel », néanmoins à « prendre en compte à l’échelle populationnelle », selon les scientifiques. 

En 2020, environ 300 000 femmes étaient en France sous stérilet hormonal. En 2022, 214 000 femmes ont été de nouvelles utilisatrices d’un Mirena, selon les chiffres de l’AFP relayés par le HuffPost.

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