Tous les ans, le même débat : faut-il privilégier un sapin de Noël naturel, qui sera abattu pour l’occasion mais est biodégradable ou opter pour un modèle artificiel, qui devra être conservé 20 ans pour que son empreinte carbone soit amortie ? Pour faire son choix, les expert.e.s proposent de regarder leur impact respectif sur la santé.

Interrogé par le Huffpost, Bryan Cummings, chercheur au Drexel University’s College of Engineering (États-Unis), affirme que les « vrais » sapins de Noël libèrent des substances volatiles capables d’irriter les voies respiratoires. Quant aux sapins en plastique, ces derniers contiennent des phtalates, potentiellement cancérogènes.

Le sapin naturel rejette des irritants

En 2021, 1 foyer sur 5 a acheté un sapin naturel, selon le rapport sapin de Noël 2021 de Kantar. Plus écologiques, les « vrais » sapins ont aussi l’avantage d’embaumer l’intérieur d’une bonne odeur de pin. Pour Bryan Cummings, ce doux parfum serait dû à la « libération d’un mélange de différents composés organiques volatils (COV) » appelés pinènes. 

Selon l’Environmental Protection Agency des États-Unis, l’inhalation de ces COV pourrait irriter les yeux, le nez et la gorge, et causer des maux de tête. « Les personnes sensibles aux irritants de cette nature – comme les personnes souffrant d’asthme ou de certaines allergies – peuvent ressentir une irritation supplémentaire lorsqu’elles ont un sapin de Noël chez elles », complète le chercheur.

Les vrais sapins de Noël auraient également l’inconvénient de rejeter d’autres irritants potentiellement allergènes comme la moisissure et le pollen. Selon une étude de 2007, environ 7 % des personnes souffrant d’allergies sont aussi allergiques aux arbres de Noël. « Lorsque vous apportez un arbre, vous apportez une communauté microbienne en plus de l’arbre« , a ajouté Dustin Poppendieck, ingénieur en environnement au sein du groupe de la qualité de l’air intérieur et de la ventilation à l’Institut national des normes et de la technologie, au Huffpost. 

Le sapin artificiel, potentiellement cancérogène

Si l’impact délétère des sapins naturels sur la santé publique est largement mesuré, celui des sapins artificiels l’est beaucoup moins. Fabriqués à partir de plastiques et de PVC, ces matériaux contiennent des phtalates, des produits chimiques dont « on pense qu’ils sont principalement des perturbateurs endocriniens », indique Bryan Cummings. 

Après contact avec la peau, les phtalates ont la capacité d’aller directement dans le sang, poursuit-il. Selon une étude de février 2022, l’exposition aux phtalates pendant l’enfance augmenterait de 20 % le risque de cancers pédiatriques. « Le rôle des phtalates est également controversé dans la survenue de cancers, notamment les tumeurs du foie ou testiculaires », ajoute Cancer environnement.

D’autre part, pour diminuer le risque d’incendie, les sapins artificiels contiennent des retardateurs de flammes. « Lorsqu’on s’y expose sur le long terme, ces substances peuvent être toxiques pour le système nerveux et/ou participer au développement de certains cancers » ajoute le chercheur.

Sans surprise, les autres décorations (boules, guirlandes, neige artificielle, personnages décoratifs…) sont aussi bien évidemment bourrés des mêmes substances nocives. 

Des risques réels, mais à relativiser selon lui. Les phtalates étant présents dans les bouteilles en plastique, certains appareils électroménagers et même la poussière, les sapins artificiels ne sont « probablement pas » la source majeure de pollution à la maison, souligne Bryan Cummings. 

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