Les violences conjugales n’ont pas d’âge et n’épargnent pas non plus les adolescent·e·s, moins formés à ce sujet. Une enquête réalisée par l’association En Avant Toutes pour Les Petites Glo, en décembre 2021, révélait que neuf femmes âgées de 12 à 24 ans sur dix avaient déjà subi des violences conjugales. Et, selon une étude autrichienne, ces violences ont un impact sur le long terme.

Les conséquences des violences à l’adolescence

Publiée dans la revue Pediatrics ce mardi 2 mai 2023, l’étude menée par les scientifiques de l’Université de Klagenfurt en Autriche part du postulat suivant : « Les preuves suggèrent que la violence dans les relations de couple toxiques chez les adolescents est associée à des résultats indésirables à long terme, mais ces associations n’ont pas été systématiquement évaluées. »

Les chercheurs ont donc réalisé une méta-analyse, compilant les résultats de 38 enquêtes précédentes, qui expliquaient déjà de manière isolée les effets des relations adolescentes toxiques sur le long terme. Leurs résultats sont édifiants : « Cette étude apporte la preuve que les relations toxiques et les violences conjugales à l’adolescence étaient associées à une augmentation des risques de violences conjugales à l’âge adulte, mais aussi à une augmentation des comportements à haut risque (c’est-à-dire la consommation de marijuana et d’alcool) et à de mauvais résultats en matière de santé mentale », affirment les auteurs de l’enquête.

Si ces derniers n’ont pas pu prouver que ces violences à l’adolescence pouvaient augmenter les risques de tentatives de suicide, ils pointent néanmoins que : « Les résultats négatifs sont plus fréquents chez les femmes que chez les hommes », puisque ces dernières sont plus souvent victimes de violences.

Éduquer dès l’enfance pour protéger les adultes

L’étude de l’Université de Klagenfurt en Autriche prouve que les conséquences délétères des violences conjugales à l’adolescence s’installent sur le long terme, puisqu’elles vont avoir un impact sur la façon dont les victimes appréhendent leurs relations à l’âge adulte.

« La quantité de preuves la plus importante et la plus cohérente a été trouvée pour la récurrence de la violence dans les relations intimes, ce qui a soutenu l’association à long terme de la victimisation et de la perpétration » de ces violences, précisent les auteurs. « Ces résultats suggèrent que la violence dans les relations intimes peut faire partie d’un continuum dans lequel les individus subissent et/ou perpètrent une telle violence de l’adolescence à l’âge adulte. »

Dans son enquête de 2021, l’association En Avant Toutes soulignait déjà ce problème systémique en affirmant : « Les violences au sein du couple chez les jeunes sont très répandues, mais encore sous-évaluées et peu questionnées dans la société. » « Notre étude souligne l’importance des programmes de prévention de la violence dans les fréquentations chez les adolescents », précisent les chercheurs autrichiens. « Les programmes de prévention ont démontré leur efficacité dans la réduction de la violence dans les fréquentations chez les adolescents », pour éviter d’entrer dans ce cercle vicieux de violences.

  • Violences sexuelles à bord des VTC : comment les femmes tentent de se protéger
  • Les femmes handicapées, surexposées aux violences sexuelles mais grandes oubliées de #MeToo

Source: Lire L’Article Complet