La fin d’une discrimination à l’embauche sérophobe, un recul dans la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH. Celles-ci pourront bientôt devenir militaires. 

Invité sur le plateau de l’émission Les quatre vérités diffusée sur France 2 ce lundi 8 mai 2023, à l’occasion de l’anniversaire de la victoire des forces alliées sur l’Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, Sébastien Lecornu a annoncé avoir pris un arrêté « qui va revoir l’ensemble des critères d’aptitudes pour rentrer dans les forces armées ».

Cette décision doit être publiée « dans les jours qui viendront ».

Une loi qui disqualifiait les personnes séropositives

Les personnes séropositives pourront désormais intégrer « la gendarmerie, les sapeurs-pompiers de Paris et de Marseille, et l’ensemble des forces armées », précise-t-il. Une loi de 1980, qui évaluait les « conditions d’aptitude physique » des postulants à ces professions, disqualifiait automatiquement les candidats vivant avec le VIH.

« Avoir le VIH ne sera plus un critère de discrimination par principe », a lancé le ministre des Armées. Tout en estimant : « Ce n’était pas forcément discriminatoire. Le service de santé des armées avait parfois quelques peurs pour nos militaires qui servaient en opération extérieure. »

« Ils ont fait un boulot remarquable avec les associations et notamment AIDES grâce auquel ils ont fait évoluer les protocoles thérapeutiques qui permettent désormais de nous assurer qu’avoir le VIH ne soit pas un critère discriminant pour entrer dans les forces armées », appuie Sébastien Lecornu sur France 2.

Dans un courrier envoyé mardi 2 mai et révélé par Têtu, le ministre de l’Intérieur lui avait demandé de mettre fin « à très brève échéance » à cette exception. « Cet état de fait, lié au statut militaire et aux contraintes qu’il impose, semble devoir évoluer », écrivait Gérald Darmanin.

Autorisées à intégrer la police nationale depuis fin 2022

Depuis le 25 novembre 2022, et l’abrogation par le gouvernement du SIGYCOP, cette évaluation stricte sur l’aptitude physique des postulants, les personnes vivant avec le VIH peuvent intégrer la police nationale. D’après le système de cotation (1 à 6) de cette évaluation, les candidats séropositifs étaient « classées comme inaptes », et de ce fait, automatiquement « exclues de la police nationale ».

Les militaires n’étaient pas concernés par cette évolution. En avril 2022, le ministère des armées avait refusé que l’évaluation du SIGYCOP ne soit pour les militaires modifier. Il l’avait affirmé dans un courrier adressé au Conseil d’État et consulté par l’AFP.

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