Marion Crane, Rosemary Woodhouse, Laurie Strode, Ellen Ripley, Dani Ardor… Depuis les années 1960, les héroïnes de films d’horreur sont multiples et bouleversent les codes de ce genre cinématographique, qui n’a cessé de se renouveler. Elles offrent aussi une représentation variée, inspirante, de la place des femmes au cinéma, en interprétant des personnages puissantes affrontant l’horreur. 

À l’occasion d’Halloween, voici notre sélection des meilleures héroïnes de films d’horreur, badass, intelligentes et bouleversantes.

Cecilia Kass (Elisabeth Moss) dans "Invisible man" (2020)

Un rôle fort de plus pour Elisabeth Moss. Dans Invisible Man, l’actrice de La Servante écarlate réinterprète le personnage principal du roman de science fiction de H.G. Wells sorti en 1987, une femme emprisonnée par un homme violent, lui interdisant toute sortie. Une interprétation haletante post #MeToo qui montre le courage dont doit faire preuve une femme à quitter le domicile conjugal.

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Dani Ardor (Florence Pugh) dans "Midsommar" (2019)

Dani Ardor (jouée par Florence Pugh) vit un traumatisme familial et se rend en Suède pour visiter une communauté païenne traditionnelle, avec son petit ami distant et ses amis, alors que leur relation amoureuse ne fait que se détériorer. Perdu, ce personnage représente aussi l’impossibilité de quitter une relation devenue toxique et l’horreur pernicieuse d’un couple dysfonctionnel. Petit à petit, Dani relève la tête.

Malorie Hayes (Sandra Bullock) dans "Bird box" (2018)

Pour sauver ses deux enfants, alors que les humains sont tués au moindre regard par des créatures invisibles, Malorie décide de rejoindre un camp de survivants quoi qu’il en coute, avec toujours les yeux bandés.

Un rôle de mère déterminée que Sandra Bullock a entièrement porté. À Allocine, elle a expliqué avoir travaillé avec un tuteur malvoyant pour complètement maîtriser le film.

Evelyn Abbott (Emily Blunt) dans "Sans un bruit" (2018)

Alors que des aliens sensibles au bruit ont envahi la Terre en 2020, la famille Abbott tente de survivre, en silence. Evelyn doit affronter ce défi tout en étant enceinte, et livre une scène d’accouchement silencieuse, aussi traumatisante que bluffante. Un portrait de mère prête à tout pour survivre.

« Je dirais que la scène de l’accouchement a été un vrai challenge, mais aussi la scène au début du film avec le petit garçon, qui était très dure. Il y a des scènes vraiment dures, émotionnellement comme physiquement », confiait l’actrice Emily Blunt (Le retour de Mary Poppins) à Melty.

Mère (Jennifer Lawrence) dans "Mother!" (2017)

Alors qu’elle mène une vie paisible avec son époux (Javier Bardem), écrivain à succès dans une maison isolée, « Mère » (Jennifer Lawrence) vit très mal de voir leur cocon envahi par des professionnels et admirateurs, jusqu’à étouffer.

D’une présence implacable, Mère porte le point de vue du film et nous embarque dans ses hallucinations. Ce rôle comprend des symboliques variées, notamment celle voulant que Mère représente la muse, et l »inspiration.

Une héroïne bouleversante dans un thriller psychologique réussi comme l’avait déjà fait Darren Aronofsky dans Black Swan avec Natalie Portman. 

Justine (Garance Marillier) dans "Grave" (2016)

Adolescente végétarienne, Justine commence à avoir des envies soudaines de viande après un bizutage dans son école vétérinaire, jusqu’à devenir cannibale. Une prestation intense que l’on peut difficilement comparer.

« Je me suis concentrée sur ça aussi pour ne pas me confondre avec mon personnage de Justine. Et pour ce qui est de s’en détacher, à la fin du tournage ma seule préoccupation, c’était de dormir », précisait Garance Marillier au Blog du cinéma.

Thomasin (Anya Taylor-Joy) dans "The Witch" (2015)

Le rôle de l’adolescente a été vu et revu dans les films d’horreur. Pourtant, Thomasin montre une part plus introspective. Ici, retour au XVIIe siècle, en Nouvelle-Angleterre, avec une héroïne horrifique passant de l’adolescence à l’âge adulte, alors qu’elle est accusée de sorcellerie par sa famille. 

L’actrice Anya Taylor-Joy a expliqué à Hollywood Reporter que le premier visionnage du film, quelques heures avant l’avant-première, l’a « dévastée ». « Je pensais que je ne travaillerais plus jamais, j’en ai encore des frissons en y pensant. C’était juste le pire sentiment de ‘J’ai laissé tomber les gens que j’aime le plus au monde. Je ne l’ai pas bien fait.' » 

Heather Donahue (Heather Donahue) dans "Le Projet Blair Witch" (1999)

C’est peut-être l’héroïne la plus normale et la plus terrifiante de toute cette sélection. Âgée de 24 ans, l’actrice Heather Donahue jouait d’une certaine manière son propre rôle, celle d’une jeune femme décidant de s’aventurer dans la forêt réputée hantée de Black Hills dans le Maryland, avec deux amis. Une exploration qu’elle documente avec une caméra. Le film, un faux-documentaire, est constitué de ces images, soi-disant retrouvées alors que les trois étudiants ont disparu. 

Un mélange de réalité et de fiction qui a valu l’immense succès de The Blair Witch Project, mais a aussi laissé des spectateurs confus. Ce rôle lui a tellement collé à la peau, que Heather Donahue a eu du mal à se détacher de son personnage. 

Après la sortie du film, l’actrice a expliqué avoir été victime de menaces et avoir été discriminée dans ses recherches d’emploi en dehors du monde du cinéma. Elle a complètement arrêté sa carrière d’actrice en 2008 pour se lancer dans la cultivation de marijuana dans le nord de la Californie. 

Clarice Starling (Jodie Foster) dans "Le Silence des agneaux" (1991)

Jeune agente du FBI en formation, immédiatement confrontée au tueur en série Hannibal Lecter, Clarice Starling (Jodie Foster) a bousculé les personnages jusqu’alors proposés aux femmes dans les films d’horreur, amorçant un véritable tournant au début des années 90. 

Elle interroge sur la manière dont les femmes interagissent avec leur hiérarchie et se place comme l’un des premiers personnages du genre véritablement féministe, allant à l’encontre des codes de la féminité de l’époque.

Jodie Foster a même refusé de reprendre son rôle quelques années plus tard, finalement confié à Julianne Moore, expliquant que la façon dont son personnage est évoqué dans Hannibal ne lui plaisait pas. 

Winifred "Wendy" Torrance (Shelley Duvall) dans "Shining" (1980)

Femme de Jack Torrance (joué par Jack Nicholson), apeurée et hyperprotectrice avec son fils, le petit Danny, Wendy a marqué le genre du film d’horreur par sa détermination à se battre pour sauver sa vie, et celle de son fils. Son angoissante terrassante, alors que Jack défonce la porte de la salle de bain où elle est cachée à coup de hache, reste l’une des moments les plus terrifiants de l’histoire du cinéma.

Stanley Kubrick a aussi demandé 127 fois à Shelley Duvall de jouer la scène avec la batte de base-ball. L’ensemble du tournage, qui a duré plus d’un an, a été pour elle un traumatisme, et a marqué le déclin de sa carrière, qu’elle a complètement abandonnée au début des années 2000.

Ellen Ripley (Sigourney Weaver ) dans "Alien" (1979)

Lieutenant de vaisseau affrontant un terrible alien, Ellen Ripley est une battante au caractère affirmée. Un rôle de science-fiction novateur en 1979 qui a fait décoller la carrière de Sigourney Weaver à 28 ans, et révolutionné l’image de la femme dans un film d’horreur. 

Ellen Ripley est devenu un personnage majeur pour la pop culture, que l’actrice a analysé pour le média américain Bustle il y a quelques mois : « C’était un personnage ordinaire qui pouvait être n’importe lequel d’entre nous. C’était très inhabituel à l’époque de voir un personnage féminin traverser tout un film, faire des choses difficiles par elle-même, la plupart du temps, et n’avait pas de scène où elle fondait en larmes et pleurait dans un coin. À cette époque, ils voulaient vraiment que les femmes soient sympathiques. Et cela signifiait que soit vous deviez être en petite jupe et courir, soit vous deviez avoir ces scènes où vous pleuriez et vous effondriez parce qu’ils pensaient que si vous ne le faisiez pas, vous sembleriez peu féminine. J’ai donc eu la chance d’éviter tout ça parce que je faisais de la science-fiction, parce que j’étais dans le futur. Et je jouais juste ce personnage qui a été mis dans cette situation. C’était écrit comme un homme. et non pas comme on écrivait pour les femmes à cette époque. »

C’était écrit comme un homme. et non pas comme on écrivait pour les femmes à cette époque.

Laurie Strode (Jamie Lee Curtis) dans "La Nuit des masques"/"Halloween" (1978)

Jeune femme de 17 ans, babysitteuse en-dehors du lycée, Laurie Strode est devenue l’héroïne culte d’Halloween par excellence. Imparfaite dans ses gestes et sa façon d’appréhender la peur, elle utilise toutes ses ressources pour survivre, devenant une héroïne intelligente et pragmatique. 

Suzy Banner (Jessica Harper) dans "Suspiria" (1977)

La ballerine américaine ambitieuse arrive en Allemagne pour intégrer une prestigieuse école de danse. Après avoir appris l’assassinat de deux autres danseuses, elle tombe dans une spirale psychologique infernale. L’effroi de Suzy Banner est sublimé par l’esthétique singulière du film et de ses lumières bleues et rouges. 

Carrie White (Sissy Spacek) dans "Carrie au bal du diable" (1976)

Elle est l’anti-héroïne d’Halloween, solitaire, renfermée, celle que personne n’aime au lycée et qui subit la folie quotidienne de sa mère. Carrie découvre son don de télékinésie après ses premières règles, et finit par par dévoiler ses super pouvoirs lors du bal du lycée.

Le créateur du personnage, Stephen King, a même fini par admettre que Carrie « fait partie de la pop culture américaine ». Il dit s’être inspiré d’une lycéenne et d’une enseignante qu’il a connues, toutes les deux malmenées. Résultat : elle est l’héroïne la plus vue à Halloween aux États-Unis, selon un récent sondage. 

Rosemary Woodhouse (Mia Farrow) dans "Rosemary’s Baby" (1968)

Femme au foyer obsédée par son ménage, Rosemary (Mia Farrow) connaît des complications lorsqu’elle tombe enceinte. Elle devient alors prisonnière de ses angoisses et de ses peurs, devenant une héroïne vulnérable et résistante.

Marion Crane (Janet Leigh) dans "Psychose" (1960)

La scène de la douche a participé à la postérité de Marion Crane. Représentant la femme américaine de la fin des années 50 par excellence, elle est la victime de Norman Bates, qui a marqué les esprits par sa présence à l’écran.

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