Ce 14 janvier 2020, Etienne Daho célèbre ses 64 ans. L’un des chanteurs les plus influents de la pop française, il a traversé les générations, de dandy pop des années 80 à parrain d’une nouvelle scène qui l’admire. Retour sur ses meilleurs titres, de "Tombé pour la France" aux "Flocons de l’été."

Impossible d’être exhaustif en ce qui concerne la discographie d’Etienne Daho. Le chanteur, qui célèbre ses 64 ans ce 14 janvier 2020, a l’une des carrières les plus foisonnantes de la scène pop française, avec onze albums à son actif, le dernier en date étant Blitz (2017), et des dizaines de tubes.

À l’occasion de son anniversaire, retour sur les meilleurs titres d’Etienne Daho, éternel jeune homme moderne, dandy frenchie et fleur bleue, dont la pop faussement guillerette a su marier légèreté française et speen new-wave britannique. Électrique.

Duo avec Lio, Week-end à Rome, issu de l’album La Notte La Notte (1984), est l’un des premiers tubes d’Etienne Daho, si néo-yéyé et kitsch qu’il a un petit goût de caricature voulue. Le single offre un refrain planant et entraînant et déjà, les bases de l’écriture onirique et imagée du chanteur rennais. Petite anecdote : Lio ne savait pas parler italien, et sa partie comporte une faute.

S’il avait avoué, sur RTL, en 2015, que ce n’était pas « l’une de [ses] meilleures chansons », Etienne Daho avait cependant reconnu que Week-end à Rome est « une bulle », « une de [ses] rares chansons frontalement légères ». 

Tombé pour la France est le premier succès conséquent d’Etienne Daho, en étant son premier single à entrer dans le Top 50. Issu du mini-disque homonyme sorti en 1985, il marque toute une génération, qui voit l’arrivée d’une nouvelle pop française plus insouciante et moins revendicatrice que ses précédecesseurs. 

Même s’il chante sur des soldats tombés au combat, Etienne Daho, alors âgé de 31 ans et mèche longue sur le front, fait danser la France et la balade à Sables-d’Or sur des synthés ronflants, quelques jets d’harmonica et une boîte à rythme métronome, qui colle au doux spleen. La France découvre véritablement Etienne Daho, et ne le lâchera plus.

Avec son intro aux sonorités asiatiques et aériennes, Etienne Daho déboule avec son Épaule Tattoo, autre tube qui a rythmé le milieu des années 80. Bijou de pop qui emprunte au rock mélodieux et au jazz suave, ce single sorti en 1986 est extrait de Pop Satori, l’un des albums fondamentaux de la discographie d’Etienne Daho. « Audace, indécence exigés », réclame le Rennais.

Bleu Comme Toi est la première balade amoureuse d’Etienne Daho à se distinguer. Extrait de l’album Pour nos vies martiennes, énorme succès de l’année 1988, Bleu Comme Toi encapsule une époque en à peine plus de trois minutes : éclats de guitare mélancolique, batterie 

Énorme fan de rock et pop anglaise, Etienne Daho assume ici ses influences en glissant des mots d’anglais en plein refrain, offrant un mélange des langues malin et rafraîchissant : « La nuit porte conseil, et je sais le mal que l’on nous fait, le mal que l’on nous fait parfois, et mon humeur est down down down ».

En 1998, Etienne Daho sort Le Premier jour du reste de ta vie. 22 ans plus tard, il s’agit toujours de l’un des titres les plus lumineux de son répertoire. Un piano enjoué, des allitérations joueuses, des violons enlevés, un refrain aussi pragmatique que positif : Etienne Daho sort un magnifique hymne à l’espoir, et à la capacité à se relever de tous les obstacles. 

Alors âgé de 42 ans, il est au milieu de sa carrière, et trouve alors un sursaut. « Il y a toujours un moment où on se demande si c’est fini, si le meilleur n’est pas derrière soi, racontait-il à Europe 1 en 2016. C’était une manière de dire : ‘J’y crois, il y a quelque chose qui m’emporte qui est plus fort que moi et qui va me permettre de franchir ce moment et de construire un futur différent’. »

Le single donnera son titre au film éponyme réalisé par Rémi Bezançon dix ans plus tard, en 2008, qui s’intéresse aux cinq jour les plus importants d’une famille de cinq membres.

Extrait de l’album L’Invitation (2007, élu Meilleur album pop-rock aux Victoires de la Musique), L’Adorer est un titre intense et sombre. Co-écrit avec Jean-Louis Pierot, Etienne Daho y rend un hommage obsessionnel et sublime à un ancien amant, comparé à un dieu.

En 2011, Etienne Daho a ré-enregistré ce morceau en un superbe duo avec Catherine Deneuve, pour la réédition de L’Invitation.

L’Adorer figure par ailleurs dans le thriller psychologique Une histoire d’amour (2013), inspiré de faits réels, dans lequel Benoît Poelvoorde joue un banquier créant une relation passionnelle et destructrice avec son amante, jouée par Laetitia Casta. Etienne Daho signe la bande-originale du film. 

Ce titre, c’est l’histoire d’une pudeur. If, duo entre Etienne Daho et Charlotte Gainsbourg, est sorti en 2003. Présent sur l’album Réévolution, c’est un duo qui fonctionne comme une pièce, chaque chanteur étant l’un des deux côtés. Avec ses allitérations et répétitions, If est un titre qui tournoie autour de ces deux vois graves et presque murmurées.

Grand admirateur de Serge Gainsbourg, Etienne Daho avait entendu dire que son aînée, Charlotte, souhaitait chanter, et notamment, avec lui. Etienne Daho a écrit ainsi If, et l’a proposé à l’actrice sans lui mettre de pression : « Là aussi, c’est devenu une des choses que je préfère dans tout ce que j’ai fait. », confie-t-il en octobre dernier à Franceinfo.

Autre duo emblématique de la discographie d’Etienne Daho : Comme un boomerang, chanté avec Dani en 2001. À la base, ce titre avait été écrit par Serge Gainsbourg pour Dani, qui devait le chanter à l’Eurovision 1975. Mais Antenne 2, ancêtre de France 2, qui diffuse l’événement en France, refuse, jugeant certaines parties du texte trop provocatrices. 

Comme un boomerang est oublié pendant des années, jusqu’à ce qu’Etienne Daho pousse Dani à l’enregistrer à nouveau à la fin des années 90. Ils décident même d’en faire un duo en 2001, qui se hisse jusqu’à la 6e place des ventes de singles. Un renouveau réussi.

Sept ans après l’intense L’Invitation, Etienne Daho revient en 2013 avec Les Chansons de l’innocence retrouvée, un dixième album studio qui se classe disque de platine et atteint la deuxième marche du top des ventes de disques. 

Le single Les Chansons de l’innocence en est le premier extrait, avec une verve qu’on ne lui avait pas connu depuis Le Premier jour du reste de ta vie. Avec sa guitare cocotte et savamment disco, Etienne Daho revendique à nouveau son statut de ponte de la pop française qui n’hésite pas à emprunter aux classiques du genre américains et britanniques, avec une pointe de rock. Il faut d’ailleurs souligner la présence de Debbie Harry, légendaire chanteuse de Blondie, sur le titre L’Étrangère, et de la participation du légendaire bassiste Nile Rodgers à l’enregistrement du disque.

Cet album marque aussi l’intronisation d’Etienne Daho en parrain de la jeune scène française. Johnny Hostile et Jehnny Beth, leadeuse du groupe Savages, et le trio de pop éthérée Au Revoir Simone y figurent également. En 2017 et 2018, Etienne Daho consacre une exposition de ses propres photographies de jeunes artistes qui l’obsèdent, à la Philarmonie, en remontant jusqu’à ses propres racines rock rennaises, auprès de Marquis de Sade notamment.

Extrait de son dernier album en date, Blitz (2017), Les Flocons de l’été est un titre duveteux. Etienne Daho s’y fait à nouveau poétique, jouant sur les temporalités et les images pour créer un cocon électronique et psychédélique, avec quelques notes discrètes de cloches de Noël. 

Le sujet abordé est en fait profondément intime : le chanteur y raconte ce mois d’août 2013 où il a été hospitalisé à cause d’une péritonite ayant entraîné des complications dangereuses pour sa santé, déclenchée après une opération de l’appendicite. 

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