- L’adaptation sérielle du manga culte Les gouttes de Dieu est disponible ce vendredi sur Apple TV+, et prochainement sur France Télévisions.
- Cette minisérie met en scène un concours d’œnologie entre la France et le Japon.
- Cette fiction sur le vin est-elle un bon cru ?
Imaginez une fiction à la croisée d’un bouquin du type Le Vin pour les Nuls, d’un thriller psychologique et d’une grande saga familiale ! Apple TV+ dévoile ce vendredi Les Gouttes de Dieu, l’adaptation du manga culte écrit par Tadashi Agi et dessiné par Shū Okimoto, qui ne compte pas moins de quarante-quatre tomes.
Cette coproduction en huit épisodes entre France Télévisions, Hulu Japan et Apple TV+ met en scène le concours d’œnologie qui va opposer Camille (Fleur Geffrier), la fille d’un créateur d’un guide des vins mondialement réputé, à Issei Tomine (l’idole japonaise Tomohisa Yamashita vue notamment dans Alice in Bordeland), le brillant élève de son père, afin de prétendre à son héritage.
« Les producteurs Klaus Zimmermann et Sonia Moyersoen m’ont proposé d’adapter Les Gouttes de Dieu. J’ai lu et je me suis dit “c’est impossible !” parce que c’était foisonnant et didactique », lance d’emblée Quoc Dang Tran, le créateur de la série, lors d’un questions-réponses au festival Séries Mania. Et de poursuivre : « La nuit a passé et je me suis dit que ce n’était pas qu’une histoire de vin, mais surtout une histoire de transmission, d’héritage et de liens du sang. Et là, je me suis dit que je pouvais me raccrocher à quelque chose. »
Une héroïne en lieu et place du héros dans le manga
Alors que le héros du manga est un homme, le personnage principal de la minisérie est une femme. « Une jeune femme catapultée dans un univers masculin pourrait être écrasée par ce système. Cela rend sa démarche plus combative et son combat encore plus poignant », estime le scénariste. Tout commence donc lorsque Camille est invitée par son père, qu’elle n’a pas vu depuis une vingtaine d’années, à le rejoindre au Japon parce qu’il n’en a plus pour très longtemps. Il décède alors qu’elle s’envole pour Tokyo.
A la lecture des dernières volontés du défunt, elle découvre que ce dernier lui a laissé une maison d’une valeur de 7 millions de dollars et une cave remplie de 87.000 de grands crus, une des plus importantes collections privées de vin au monde estimée à 148 millions de dollars. Pour revendiquer son héritage, elle va devoir affronter Issei Tomine, un jeune et talentueux œnologue que son père désigne dans son testament comme son « fils spirituel ». « C’est l’inné contre l’acquis, la sensibilité contre la technicité… Au fil des épisodes, nos héros vont se rejoindre. On a un point de départ en noir et blanc, et ensuite, on va dans les zones de gris », commente Quoc Dang Tran.
Un concours qui cache un thriller psychologique
Nez à nez, palais contre palais, Camille et Issei vont s’affronter dans une série d’épreuves œnologiques. « Alors que le manga fait état de douze épreuves, Quoc Dang Tran a proposé de n’en faire que trois », relate le producteur Klaus Zimmermann. Malgré ses différences notables avec l’œuvre d’origine, « les scénarios ont été lus et adoubés par les créateurs du manga », précise Quoc Dang Tran. Et d’ajouter : « Je n’ai gardé que l’essentiel. Je voulais que ceux qui ont lu le manga voient une filiation dans une forme différente. »
Alors qu’Issei est un fin connaisseur, Camille a développé une aversion physique pour l’alcool : une gorgée et son nez saigne de façon incontrôlable. Alors que pour Camille, le vin est synonyme de traumatisme et d’oppression – son père l’a initiée enfant à l’œnologie avec des méthodes abusives –, le vin est le chemin vers une possible émancipation familiale pour Issei. « A première vue, Issei paraît très chanceux : il vient d’une famille aisée et n’a manqué de rien. Pourtant, il possède en lui une grande faiblesse. C’est ça qui le rend humain », analyse Tomohisa Yamashita. « Les deux personnages se battent pour surmonter l’héritage de leurs parents », abonde le créateur de la série.
L’œnologie au centre de l’intrigue
« Le fait que l’on découvre ces personnages au travers de leurs relations au vin m’intéressait beaucoup », souligne Tomohisa Yamashita. « Le vin est un personnage de la série, mais pas le principal. L’idée est de s’adresser aussi bien aux amateurs de vin qu’à ceux qui n’y connaissent rien », considère Quoc Dang Tran. Afin d’être réaliste, Sébastien Pradal, le bouillonnant sommelier, agent et restaurateur aveyronnais, a fait office de conseiller artistique tout au long du développement de la minisérie.
Les Gouttes de Dieu ambitionne d’être un voyage initiatique, mais aussi sensoriel entre Tokyo et les vignobles français du domaine de Beaucastel, où a été en partie tournée la minisérie réalisée par Oded Ruskin (No Man’s Land, False Flag). Bien que le sujet soit intéressant et que la série ne soit pas dénuée de qualités, les deux épisodes que 20 Minutes a vus à Séries Mania manquent de rythme et d’émotion et ne nous ont pas donné envie de poursuivre la dégustation.
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