Certain·es artistes sont profondément marqué·es par les paysages qui les environnent. On ne comprend guère la peinture « panthéiste » d’Anna-Eva Bergman si l’on ne suit pas, sur la carte du monde, ses déplacements du nord au sud, son expérience du soleil de minuit le long des lointaines îles Lofoten, en Norvège, ou sa fascination pour les roches magmatiques à Citadelløya, dans le sud du pays, son amour des villages pierreux de Ligurie, en Italie, sa sensibilité aux contrastes d’ombre et de lumière de la Côte d’Azur.
Anna-Eva Bergman, artiste de lumière
Norvégienne de naissance, elle a passé les quatorze dernières années de sa vie aux côtés de son mari, le peintre Hans Hartung, dans une maison-atelier à Antibes – transformée en fondation que l’on peut visiter aujourd’hui – et c’est sur les côtes méditerranéennes que l’on ressent le plus son obsession des lumières, de leurs variations et de leurs nuances.
Travaillant avec la feuille de métal – d’or, d’argent, d’aluminium ou de cuivre – elle alterne des formats très petits, qu’elle qualifie de « mini-peintures », et très grands.
Anna-Eva Bergman produit des œuvres qui tendent vers l’abstraction sans jamais abandonner ces motifs épurés qui font sans cesse retour – pierre, lune, planète, arbre, montagne, tombeau, stèle, barque… Entre formes simples et matières fortes d’une grande richesse symbolique, sa peinture frappe par ses qualités de luminescence et son sens du sacré.
« Voyage vers l’intérieur », jusqu’au 16 juillet au Musée d’Art Moderne de Paris, Paris 16e.
Cet article a été initialement publié dans le magazine Marie Claire numéro 848, daté mai 2023.
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