Les deux militants associatifs de Calais, en grève de la faim depuis le 11 octobre en soutien
aux migrants, ont annoncé, mercredi, la fin de leur action. « Nous ne sommes plus en capacité de lutter à travers la grève de la faim. C’est pourquoi nous avons décidé aujourd’hui d’y mettre un terme », ont déclaré Anaïs Vogel et Ludovic Holbein.

Ils avaient entamé leur jeûne pour dénoncer le traitement « inhumain » infligé aux migrants et réclamer un moratoire sur les démantèlements, avec un prêtre de 72 ans, Philippe Demeestère, qui avait lui recommencé à s’alimenter après 25 jours.

« Nous ne sommes pas écoutés. Le dialogue est fermé »

« Nous sommes fatigués et en colère. Nous ne sommes pas écoutés. Le dialogue est fermé », a déclaré Ludovic Holbein, pull en laine, bonnet noir et épaisse barbe grisonnante. Les larmes aux yeux, amaigrie, Anaïs Vogel a ensuite affirmé qu’elle avait « honte des hommes et des femmes politiques qui nous gouvernent ».

Le gouvernement avait dépêché un médiateur sur place, le patron de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) Didier Leschi, pour tenter d’apaiser la situation. « Nous avons remédié à la question des effets personnels des migrants, en mettant fin aux évacuations par surprise. Ils ont désormais un délai pour les récupérer. Nous avons répondu à la demande d’un dialogue citoyen », avec un comité qui réunit associations et services de l’État, avait énuméré l’émissaire gouvernemental.

Un « centre d’accueil » pour la nuit a également été ouvert de manière temporaire, mais fermé depuis. Les exilés sont désormais conduits vers de nouvelles places d’hébergement : 150 dans le Pas-de-Calais et 150 en dehors, selon un communiqué mercredi de la préfecture.

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