Maxime Chattam est l’auteur d’une vingtaine de romans, du thriller et de la fantasy pour la plupart, vendus à plusieurs millions d’exemplaires à travers le monde. C’est aussi le romancier que notre
groupe Moi jeune a placé en tête de liste pour parrainer et présider le jury du premier « Prix 20 Minutes du roman ». Un concours d’écriture que nous lançons ce vendredi.
sur la plateforme des Nouveaux auteurs avec le groupe Prisma Média et qui permettra à l’un ou l’une d’entre vous de voir son manuscrit rayonner en librairie d’ici la fin de l’année.

Disponible, détendu et souriant, Maxime Chattam a passé quelques heures au journal en fin de semaine dernière pour livrer quelques conseils à toutes celles et ceux qui voudraient se lancer dans la belle, mais périlleuse, aventure de l’écriture d’un roman. Sans se montrer dogmatique ou professoral le moins du monde : « Il n’y a pas qu’une seule méthode d’écriture, il y en a une pour chacun d’entre nous », assure-t-il. Mais tel un padawan prêt à bondir sur l’Etoile de la mort, vous serez bien inspiré de lire avant les dix « commandements » du chevalier Jedi Maxime Chattam.

1. Le thème imposé vous respecterez

« L’avenir appartient à la jeunesse » : le thème imposé pour cette première édition du « Prix 20 Minutes du roman » est suffisamment large pour ne pas brider l’imagination. Pour autant, il faudra le respecter. « Ce qui est amusant, c’est de voir comment chacun va s’approprier le thème, souligne Maxime Chattam. Faites en ce que vous voulez, mais soyez raccord avec cette proposition. »

2. Votre genre de prédilection, vous choisirez

« Ce qui est bien avec ce concours, c’est qu’il est ouvert à tout le monde », s’exclame Maxime Chattam. Entendez par là que tous les goûts peuvent être comblés car tous les genres sont conviés : littérature blanche, roman historique, fantasy, dystopie, thriller… « L’histoire la plus ordinaire peut se révéler passionnante. Il suffit que votre point de vue, parce qu’il est singulier, donne envie de la lire », souligne le président du jury.

3. A une épreuve de longue haleine, vous vous préparerez

L’écriture d’un roman « n’est pas un sprint », note malicieusement Maxime Chattam. Plutôt « un petit marathon », même s’il faut remettre son manuscrit avant le 19 avril. Cela se prépare « avec discipline si on veut se donner les moyens de son ambition et aller au bout de son projet ». Mais attention : « écrire prend du temps, il y aura des moments de doute, et rien n’est parfait dès le premier jet ». Son conseil : « vous ménager un moment régulier afin de créer une routine et vous replonger dans l’écriture d’autant plus facilement ».

4. Avec une bonne idée, vous vous lancerez

Le point de départ, c’est souvent une bonne idée à creuser. Et pour cela, rien de tel qu’un bon personnage ou une bonne interaction entre plusieurs personnages. « Mais vous pouvez aussi, et moi c’est plutôt comme ça que je procède – ce qui ne veut pas dire que c’est la meilleure façon de faire – définir d’abord une intrigue, rectifie Maxime Chattam. Vous allez vous lancer dans l’écriture d’un roman, ok, mais en deux phrases, de quoi ça va parler ? Est-ce que ce pitch est assez fort pour qu’on ait envie d’en savoir plus ? »

5. De changer d’avis ou de direction, vous vous autoriserez

Même si votre idée est bien définie au départ, rien ne vous empêche d’en changer. Avant le 19 avril, date limite pour envoyer votre manuscrit, « il n’y a que vous qui contrôlez votre livre et pendant toute l’écriture, vous serez le seul maître à bord ». Dans une impasse ? Maxime Chattam recommande de tester plusieurs possibilités, d’imaginer plusieurs rebondissements, de les rédiger et de ne fixer son choix qu’après coup. « Il ne faut pas avoir peur d’effacer un chapitre qui ne vous satisfait pas. »

6. La fin de vos chapitres, vous soignerez

Orfèvre dans l’écriture de polars, Maxime Chattam excelle à créer du suspense avec des chapitres qui s’achèvent comme des couperets sur l’intrigue ou les personnages. « Mon conseil, c’est d’arrêter le chapitre assez tôt, de façon à priver le lecteur d’une petite partie de l’information. Cela va lui donner envie d’aller chercher ce qui manque dans le chapitre suivant et créer du suspense, sans paraître artificiel. »

7. Des images dans votre tête, vous ferez défiler

« Ecrire un roman, c’est avant tout visualiser une histoire dans sa tête », souligne Maxime Chattam pour qui l’écriture obéit un peu aux mêmes règles de « montage » qu’au cinéma. Et l’écrivain de se poser en permanence ces questions : « Qu’est ce que je dois couper dans mon récit ? Cette information, faut-il la délivrer à la fin du chapitre, la garder pour le suivant, la laisser hors champs ? »

8. A une certaine cohérence, vous vous plierez

Maxime Chattam insiste sur l’importance de la cohérence du récit. « Vous aurez peut-être une idée très précise qui est du domaine du thriller, ou qui va vous entraîner dans la fantasy ou le roman d’initiation… Qu’importe ! Mais, soyez attentif à rester cohérent. Si vous commencez votre récit sur le ton de l’humour, et qu’au bout de deux chapitres, vous versez dans le drame, il faut que cette bascule ait une résonnance dans le récit et qu’on la comprenne. Dans ce cas, assumez votre choix et jouez-en, pour que le lecteur puisse vous suivre ! »

9. Pour vous-même, vous écrirez, mais en pensant aux autres, vous vous relirez

« Soyez égoïste quand vous écrivez, martèle Maxime Chattam, mais pensez aux autres quand vous allez vous relire. » Une façon, pour le romancier, de trouver un juste milieu. « L’écriture doit procurer du plaisir, mais on écrit aussi pour être lu », reconnaît l’écrivain. Cette notion de partage est importante dès lors qu’on rêve d’être publié et de voir ses livres s’arracher en librairie. « Inventez-vous un lecteur type et imaginez ses réactions à ce que vous avez écrit », conseille Maxime Chattam.

10. A Maxime Chattam, vous saurez plaire

Que faut-il écrire quand on sait que Maxime Chattam va lire votre livre ? « Soignez la construction, fermez bien toutes les parenthèses ou alors justifiez les raisons pour lesquelles l’intrigue reste ouverte, détaille l’écrivain et président du jury du « Prix 20 Minutes du roman ». Mais surtout, faites-nous ressentir le plaisir un peu magique que vous avez eu à l’écriture. Parce qu’à la lecture, cela se sent. »

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