La violence en ligne déchaînée par l’assassinat du professeur d’histoire Samuel Paty a pour le moins heurté l’auteure de Chanson Douce, qui a annoncé, le mardi 20 octobre, son retrait définitif de cette «arène où les fanatiques et les racistes tordent le concept de liberté d’expression».
Inutile de rechercher le profil de Leïla Slimani sur Facebook ou Instagram. Depuis le mardi 20 octobre, ces derniers ont disparu des écrans-radars. La lauréate du prix Goncourt 2016 a en effet expliqué dans un message posté sur ses deux comptes qu’elle quittait définitivement les réseaux sociaux. L’une des raisons de son départ n’est autre que le déferlement de haine engendré par l’assasinat du professeur d’histoire Samuel Paty. «Je ne veux plus cautionner des réseaux où la haine s’étale sans filtre, où aucune surveillance n’existe, où c’est le règne de l’impunité et de la démagogie», débute ainsi Leïla Slimani dans un post agrémenté de la couverture d’Au revoir et merci, de Jean d’Ormesson.
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« Aucun compte à rendre »
L’auteure de Chanson Douce a également fustigé les fondateurs de ces mêmes réseaux sociaux, réfugiés «dans leurs bureaux de la Silicon Valley», où ils n’ont «aucun compte à rendre». «Je ne peux pas faire comme si mes amis n’allaient pas me manquer, leurs posts amusants, littéraires, poétiques m’ont touchée et fait rire, a-t-elle nuancé. J’ai pu y parler de mon travail, faire connaître mes livres et rencontrer des lecteurs.»
Avant de conclure : «Mais tant que ces réseaux seront une arène où les fanatiques, les haineux, les racistes tordent le concept de liberté d’expression à leur profit, ce sera sans moi.» Et l’écrivain d’achever sa tribune par les mots «au revoir et merci».
Dans la même journée, la ministre déléguée à l’Intérieur, Marlène Schiappa, rencontrait quant à elle les patrons des filiales françaises de Facebook, Twitter ou encore Google, dans l’espoir de lutter contre ce fléau.
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