Portés par l’élan écologique et les aides gouvernementales, lassés de devoir s’agglutiner dans les transports en commun, les Français sont nombreux à s’être remis en selle. Si la pratique du vélo se développe depuis une bonne dizaine d’années, la crise sanitaire lui a clairement donné un coup d’accélérateur.
D’après BFM TV*, qui s’appuie sur les chiffres du syndicat professionnel de l’Union Sport et Cycle, les ventes de modèles neufs en France ont augmenté de 117% après le premier déconfinement (entre le 12 mai et le 12 juin 2020), avec une progression inédite des achats de vélo à assistance électrique (VAE).
Idéal pour traverser la ville sans finir en sueur, pratique pour grimper les côtes sans y laisser ses cuisses et ses poumons, le vélo à assistance électrique présente de multiples avantages. Oui mais que vaut-il en termes de sport ? La présence d’un moteur vient-elle briser tous nos espoirs de muscles galbés et de silhouette tonique ? Éléments de réponse avec Emily Unsworth, coach sportif et rédactrice santé WW.
Un effet cardio moindre …
Un vélo à assistance électrique est équipé d’un moteur alimenté par une batterie, qui assiste l’utilisateur.trice dans son effort de pédalage. Il permet de rouler plus vite, et sans grandes difficultés. “On se dépense moins avec un vélo à assistance électrique qu’avec un vélo classique, prévient d’emblée Emily Unsworth. Il s’agit d’une activité de faible intensité, qui ne peut pas vraiment être considérée comme du sport. Le vélo à assistance électrique est comparable à de la marche. On se bouge, certes, mais on ne fait pas travailler les différentes filières énergétiques qui permettent de développer de la masse musculaire et de réduire les graisses ».
Impossible alors de muscler son corps en faisant du vélo électrique ? Pas tout à fait. Car rien n’empêche de désactiver l’assistance électrique pour augmenter l’intensité de l’effort et retrouver les sensations d’un vélo classique. “Mais le but d’un électrique, c’est quand même que le moteur soit en marche, souligne à juste titre Emily Unsworth. En l’éteignant tout le temps, on perd complètement l’intérêt de l’outil et, au vu de son prix élevé, autant s’offrir un vélo traditionnel”.
Pour information, les vélos à assistance électrique sont légalement limités à 25km/h. Au-delà de cette vitesse, l’aide se coupe et l’utilisateur.trice doit uniquement compter sur ses jambes pour rouler plus vite. Quand le terrain le permet, libre à vous de sprinter pour faire monter votre cœur et brûler un maximum de calories !
… mais des bienfaits physiques garantis
Pour autant, cela ne veut pas dire que le vélo électrique ne présente aucun intérêt physique, bien au contraire.
Même si moteur il y a, il faut forcément pédaler pour faire avancer la machine. Les mouvements de flexion et d’extension des jambes sollicitent tout de même les muscles ainsi que les articulations et la circulation sanguine. “Faire du vélo électrique reste une excellente façon de se prémunir de certaines pathologies comme l’arthrose ou les sensations de jambes lourdes, ajoute Emily Unsworth. Cela permet de rester actif et de lutter contre la sédentarité, qui est la pire ennemie de notre santé”.
Ainsi, le vélo à assistance électrique est une bonne option pour toutes les personnes qui souhaitent se bouger en douceur, “comme les débutants, les seniors ou encore les personnes en rééducation”, liste la coach. Et d’ajouter : “le vélo électrique convient aussi très bien à celles et ceux qui veulent juste maintenir un poids sain et qui n’ont pas d’objectifs de performance particulier”.
Partant de son propre exemple, Emily Unsworth reconnaît que l’objet est particulièrement rassurant sur les trajets longs : “J’ai beau être sportive, je pourrais être réticente à l’idée de partir toute une journée en balade sur un vélo classique. Alors qu’avec un vélo à assistance électrique, je sais que je pourrai moduler mes efforts et être plus sereine en cas de gros dénivelés”.
Un moteur de bien-être
Plus rassurant et plus motivant, le vélo électrique permettrait donc de se déplacer avec moins de stress .“Avec ou sans assistance, le fait d’aller et venir à l’air libre procure déjà un sentiment d’évasion qui joue forcément sur notre bien-être au quotidien”, assure notre experte.
Une étude récente menée par l’université anglaise d’Oxford Brooks* a démontré que le vélo électrique était particulièrement bénéfique pour rebooster le mental des personnes de plus de cinquante ans.
En effet, les scientifiques ont observé 100 adultes de 50 à 83 ans pendant 8 semaines. Séparés en trois groupes, les premiers devaient utiliser un vélo classique trois fois par semaine pendant au moins 30 minutes. Le deuxième clan devait faire la même chose avec un vélo électrique, tandis que le troisième ne devait pas faire de vélo du tout. Au terme des deux mois, les cyclistes ont pu constater des améliorations sur leur santé mentale et cognitive, avec des résultats encore plus significatifs sur les personnes ayant emprunté un vélo électrique. Ces dernières se sentant plus autonomes et moins effrayées à l’idée de pédaler sur la durée, elles ont notamment ressenti un regain de confiance, avec plus d’estime de soi… et un esprit qui roule !
* Article “Les Français achètent toujours plus de vélos”, publié en juin 2020 sur www.bfmtv.com.
**Étude “The effect of cycling on cognitive function and well-being in older adults”, publiée en février 2019 dans la revue scientifique PLOS One.
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