Aujourd’hui s’ouvre, et durant un mois et demi, au ministère de la Santé une grande concertation pour « remodeler l’hôpital public ».

Avec cette crise sanitaire sans précédent, le gouvernement s’est engagé à ouvrir plusieurs chantiers afin d’améliorer la prise en charge des malades et les conditions de travail des soignants.

Lors de ce « Ségur de la santé » (nommé ainsi, parce que le ministère de la Santé est situé au 8, avenue de Ségur), Édouard Philippe, Olivier Véran et les professions de santé, principalement hospitalières vont devoir, d’ici sept semaines, aboutir à une « refondation du système de santé » français.

“On ne doit pas changer de cap, mais la crise exige que l’on change de rythme. Le système de santé n’a jamais failli” pendant la crise, a estimé Édouard Philippe. “Les Français peuvent être fiers de leurs fonctionnaires, de leur hôpital public.” “Il faut que se ce ‘Ségur’ démarre par un discours de vérité”, lance-t-il.

Les chantiers

Il y a ainsi le sujet plus que délicat de la hausse de salaires. Emmanuel Macron a promis de “mettre fin” à la “paupérisation” des personnels soignants, en engageant une hausse des rémunérations, parallèlement aux primes annoncées face à la crise du Covid-19, comme le rappel l’AFP.

Les syndicats attendent ce geste depuis des années. Ces derniers montrent la faiblesse des salaires hospitaliers, notamment pour les infirmiers: ces derniers touchent 1 500 euros net en début de carrière, soit l’un des niveaux les plus faibles des pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), selon l’AFP.

Pour les infirmiers, l’objectif est d’atteindre un « niveau de rémunération » équivalent « à la moyenne européenne », a assuré le ministre de la Santé, Olivier Véran, en précisant que les augmentations toucheraient à la fois les hôpitaux et les Ehpad. Le différentiel serait d’environ 300 euros par mois, toujours d’après les syndicats.

Le ministre de la Santé souhaite vouloir “revoir le cadre d’organisation du temps de travail à l’hôpital”. Il estime nécessaire de remettre en cause les « carcans qui empêchent ceux qui le souhaitent de travailler davantage ».
Une annonce qui a fait réagir plusieurs syndicats, attachés aux 35 heures et qui rappellent que de nombreux salariés n’ont jamais pu accéder à la réduction du temps de travail, faute d’embauches suffisantes dans les hôpitaux.

Se basant sur les dire d’Olivier Véran, la question n’est pas de “déréglementer le temps de travail” mais de vouloir simplement permettre “aux salariés qui le souhaitent” d’organiser “leur temps de travail différemment”.
Cette réforme correspond à une demande de longue date de la Fédération hospitalière de France (FHF), qui préconise un “dispositif d’autonomie avancée” pour les hôpitaux, désorganisés selon elle par la réforme des 35 heures, précise l’AFP.

L’État a, aussi, promis de discuter la “question des montées en compétences”, pour “mieux valoriser toutes les carrières, tous les métiers et développer de nouveaux parcours professionnels”. Le but ? Renforcer l’attractivité des hôpitaux, qui peinent pour beaucoup à recruter et à fidéliser leurs salariés, vu les conditions de travail mais aussi, selon les syndicats, de la gestion inadaptée des ressources humaines.

Autre challenge de taille pour le gouvernement : combattre la “suradministration”, en donnant plus de poids aux “médecins”. Évoqué par l’AFP et le Huffingtonpost, l’exécutif pourrait réformer un peu plus la tarification à l’activité (T2A), instaurée en 2003. Ce système fixe les ressources des hôpitaux en fonction des actes effectués, et il a été souvent accusé de pousser à la “course au volume”.

Dernier point, mais non le moindre, la dette des hôpitaux, qui s’élève aujourd’hui à 30 milliards d’euros. Dans son cadre du “plan hôpital” décidé à l’automne 2019, le gouvernement avait annoncé une reprise de dettes “massive” de 10 milliards d’euros sur trois ans. Mais suite au Conseil des ministres mercredi, Olivier Véran a évoqué un “effort de 13 milliards d’euros”.

« Plan massif » pour l’hôpital, prime : les nouvelles annonces d’Emmanuel Macron

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