Pour gérer le catalogue de son père, France Brel veut bien se faire aider mais pas plus. La fille de Jacques Brel a ainsi mandaté une filiale de Warner Music pour administrer l’œuvre de son père. Elle en reste toutefois propriétaire et garante, contrairement au cas
David Bowie dont le catalogue a été vendu, ont annoncé les parties dimanche.

« Je suis à l’opposé de ces manœuvres (Bob Dylan ou David Bowie, dont les catalogues ont été cédés). Je ne pourrai jamais vendre le catalogue de mon père, je ne suis pas devenue une malade mentale (rires), c’est un partenariat, pour bénéficier du réseau mondial de Warner », a expliqué France Brel.

Un accord sauf en Belgique

« On ne fait pas une acquisition. Autant le catalogue de Bowie a été acquis par Warner Chappell, là, les Editions Jacques Brel (dirigées par France Brel) conservent la propriété de l’œuvre et les droits », a pour sa part complété Matthieu Tessier, président de Warner Chappell Music France. « On a un mandat pour les représenter, s’assurer pour eux de la bonne remontée des droits, leur donner une visibilité et leur transmettre des propositions d’utilisation (film, spectacle, etc.) ».

Warner Chappell co-administrait jusqu’à présent, avec les Editions Jacques Brel, 16 morceaux du répertoire, parmi lesquels des standards comme Ne me quitte pas ou La valse à mille temps. Sur la base « d’une collaboration renouvelable pour cinq ans », selon France Brel, Warner Chappell représentera dans le monde (sauf la
Belgique) le « catalogue des Editions Jacques Brel, soit 130 titres ». Ce qui constitue « la grande majorité de son répertoire » selon Warner Chappell.

Des reprises par Sinatra, Bowie ou encore Faithfull

« Les équipes de Warner Chappell, une quarantaine dans le monde, regarderont les contrats (d’exploitation), dans des pays où je ne vais pas toutes les semaines, comme l’Indonésie ou l’Inde », a précisé la fille de Jacques Brel, qui reste seule décisionnaire pour valider ou non les utilisations de l’œuvre du « Grand Jacques ». Et France Brel d’illustrer : « Ma mère, qui s’occupait des éditions (musicales) de mon père à partir de 1962, avait par exemple signé des contrats (d’exploitation) dans des pays qui n’existent plus, comme la Yougoslavie. On ne sait pas ce que c’est devenu ».

« Warner pourra aussi regarder si, par exemple, des gens qui font un spectacle en Grèce avec des chansons de Jacques Brel sont bien en ordre avec une société de collecte des droits », a encore détaillé France Brel. Matthieu Tessier a en outre rappelé que le légendaire artiste « fait partie d’une poignée de chanteurs francophones de renommée mondiale pour ses interprétations et les adaptations d’artistes anglo-saxons, devenues des classiques, par exemple aux Etats-Unis ». L’auteur d’Amsterdam a ainsi été repris par Frank Sinatra, Nina Simone, David Bowie ou encore Marianne Faithfull.

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