Le nouveau film de Cédric Kahn, intitulé "Le Procès Goldman", sort ce 27 septembre dans les salles obscures. Ce film raconte le deuxième procès de Pierre Goldman, le demi-frère aîné du chanteur, activiste d’extrême gauche condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, puis acquitté et assassiné.

Après Saint-Omerd’Alice Diop et Anatomie d’une chute de Justine Triet, un autre film de procès fait parler de lui cette année : Le Procès Goldman de Cédric Kahn. Mais connaissez-vous l’histoire de Pierre Goldman, retracé avec brio dans ce huis clos à sensation ?

Le saviez-vous ? La sœur de Cédric Kahn avait à l’époque assisté à ce procès. Elle lui a ainsi donné des éléments clés de ce procès, qu’elle a connu de l’intérieur.

Pierre Goldman, militant et braqueur

Le 16 décembre 1969, des coups de feu éclatent dans la pharmacie du 6 boulevard Richard-Lenoir, à Paris. Deux pharmaciennes, Simone Delaunay, 47 ans et Jeanne Aubert, 26 ans, sont décédées. Un policier, mais également un client, ont été blessés.

Quatre mois plus tard, le 8 avril 1970, Pierre Goldman, alors âgé de 25 ans, est arrêté par les forces de police. Ce militant politique d’extrême gauche et ancien maquisard en Amérique latine ayant sombré dans le banditisme est alors le principal suspect de ce double assassinat. À la suite d’investigations plus poussées, il est également accusé de trois autres braquages à main armée perpétrés en 1969 et en 1970.

S’il plaide coupable pour les trois braquages, Pierre Goldman nie son implication dans ce double meurtre. Le 9 décembre 1974, son procès débute devant la cour d’assises de Paris. Confiant, Pierre Goldman comparaît alors sans avocat. À la suite d’un long procès mouvementé, il sera condamné à la prison à perpétuité. Un verdict annulé ultérieurement par la Cour de cassation pour vices de procédure dans les procès-verbaux.

Un deuxième procès riche en émotion

En 1976, son deuxième procès s’ouvre à Amiens. Il est alors représenté par Georges Kiejman et Émile Pollak, deux grands avocats. Mais très vite, leurs rapports se tendent, tant la personnalité de Pierre Goldman est explosive. Après sept jours d’audiences explosifs, il sera acquitté du double meurtre. Il sera cependant condamné à 12 ans de prison pour les trois braquages admis.

Quelques mois plus tard, Pierre Goldman sort de prison, grâce aux réductions de peine et à la détention provisoire déjà effectuée. Devenu écrivain et journaliste pour plusieurs médias dont Libération et Le Nouvel observateur, Pierre Goldman mène une vie calme. Mais le 20 septembre 1979, à quelques mètres de son appartement situé dans le XIIIe arrondissement, Pierre Goldman est touché par neuf balles tirées en pleine journée par trois hommes. Peu de temps après, un mystérieux groupe nommé « Honneur de la police » a revendiqué ce crime dans une lettre à l’AFP. Ce groupe avait déjà déclaré être responsable d’un attentat à la bombe commis le 8 mai 1979 contre Maurice Lourdez, responsable à la CGT, mais également de l’assassinat du militant Henri Curiel en 1978.

S’agit-il de réels policiers ou de commandos d’extrême droite ? Aujourd’hui encore, personne ne connaît l’identité de ces tueurs, même si les lourds soupçons portent sur René Resciniti de Says dit « René l’élégant », décédé en 2012.

À voir…

LR

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