Si comme nous, vous êtes fans de mangas et d’animés, vous avez très certainement entendu parler de plateformes de streaming gratuites et de sites proposant les scans de vos titres préférés. Et bien sachez qu’il est possible que tout ceci soit bientôt terminé !
Il y a quelques mois déjà, la plateforme Manga Plus de l’éditeur japonais Shueisha annonçait que certains de ses titres auraient désormais une simultrad (pour traduction simultanée) française accessible gratuitement. Bien évidemment, tous les titres de l’éditeur japonais ne sont pas concernés et donc une grande partie de son catalogue reste trouvable de manière gratuite et illégale sur le net. L’objectif de cette plateforme est non seulement de lutter contre les scantrad mais également de tester un éventuel nouveau marché de la lecture en ligne. Néanmoins, il y a quelques jours la CODA (Content Overseas Distribution Association, ou en français Association de Distribution de Contenu à l’Étranger) a récemment annoncé s’être associée à de nombreuses entreprises de l’industrie du divertissement afin de créer une organisation anti-piratage de mangas et d’anime.
Quelle était l’origine du scantrad ?
Le débat revient régulièrement sur le devant de la scène. Que ce soit suite à des prises de parole des mangakas ou bien simplement entre amateurs de mangas et animes, il est très courant que le sujet des scantrad et des plateformes de streaming gratuites soit abordé. Bien que l’on puisse considérer que le scantrad ait participé à la démocratisation du manga en France, il n’en reste pas moins qu’il s’agisse de vol. En effet, cette pratique consiste à publier gratuitement des traductions non-officielles de chapitres de manga. Il en est de même pour les animes, que l’on peut facilement retrouver sur des sites de streaming gratuits.
Au-delà de l’aspect pratique pour les fans, l’existence de ces deux supports favorise en réalité la précarisation des métiers liés à la création et conception de mangas et à leur adaptation animée. Dans une enquête du Figaro, publiée en juillet 2020, « on estime que sur 400 millions de chapitres de mangas lus chaque année, plus de la moitié l’est de façon illégale » explique Romain Régnier, fondateur de la nouvelle plateforme de lecture en ligne par abonnement Mangas.io. À l’origine de sa création dans les années 90, le scantrad visait à combler un déficit dans la publication de mangas en France (et à l’étranger) mais également à pallier à la frustration des fans français de ne pas avoir le même rythme de publication des chapitres que les fans japonais.
La lutte contre le scantrad et le piratage d’animes se renforce
Depuis, les choses ont beaucoup changé et l’industrie du manga a connu un véritable boom, non seulement au Japon mais également à l’étranger. C’est donc pour lutter contre ce phénomène que des sociétés et des associations, issues de 13 pays à travers le monde, se sont associées afin de créer l’IAPO, l’Organisation Internationale Anti-Piratage (International Anti-Piracy Organization). De grands noms de l’industrie du manga et de l’animation sont présentes dans la création du projet tels que Kodansha, Shueisha, Aniplex et même le très célèbre Studio Ghibli. À leurs côtés sont également présentes des entreprises hollywoodiennes comme Netflix et Sony Pictures.
Si on en croit le média Nikkei Asia, qui a révélé début janvier la création de l’IAPO, cette nouvelle organisation aura pour objectif principal de lutter contre le piratage des mangas et des animes et assistera les forces de l’ordre lors d’enquêtes criminelles sur le terrain, notamment lorsque ces enquêtes nécessiteront la coopération de plusieurs pays. Dans un article publié sur le site TorrentFreak, le directeur de la CODA, Masaharu Ina, a expliqué que son entreprise planifiait depuis l’an dernier la création de l’IAPO. Toujours d’après Nikkei Asia, le piratage d’animes et de mangas aurait coûté à l’industrie environ 800 milliards de yen au Japon sur la seule période de janvier à octobre 2021. Si vous vous souvenez, au mois de juin 2021, Romi Hoshi, modérateur du site Manga Mura, avait été notamment condamné par le tribunal de Fukuoka après une plainte de l’éditeur japonais Shueisha. Pour l’instant, nous ignorons si les éditeurs français se sont joints à l’IAPO, mais il est clair que la lutte contre les scantrads et les plateformes de streaming gratuites va s’intensifier.
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