Tandis qu’aujourd’hui, le bruit, la collectivité, l’hyperconnexion et « l’effet multitâches » régissent nos environnements de travail, ces facteurs mettent à rude épreuve nos capacités de concentration.
Mais selon une étude, publiée le 12 décembre 2022 dans la revue Psychonomic Bulletin & Review, certaines lacunes attentionnelles « pourraient conférer de manière inattendue certains avantages ».
Bien que de précédentes études avaient prouvé que « les manques d’attention nuisent à tout, de la perception de base à l’apprentissage et à la mémoire », débutent les chercheurs à l’origine de l’étude, ces distractions pourraient finalement être les meilleures amies de l’apprentissage et donc de la productivité.
Une meilleure compréhension et un meilleur apprentissage induits par le manque d’attention
Pour parvenir à leurs résultats, les chercheurs du Massachusetts Institute of Technology ont étudié un groupe de 53 étudiant.es qu’ils ont tenté de distraire alors qu’ils devaient catégoriser des chiffres et des lettres sur un ordinateur.
Les scientifiques ont finalement découvert que les participant.es ayant “des taux plus élevés de défaillances attentionnelles » saisissaient mieux ce qui s’affichait sur l’écran. En effet, ces petits manques d’attention « étaient corrélés à une meilleure compréhension” des symboles.
De plus, “l’apprentissage était plus évident lors des défaillances attentionnelles”, explique l’étude. « Les personnes qui perdaient plus souvent leur concentration avaient en fait des réponses plus rapides et plus précises, indiquant un meilleur apprentissage des motifs codés par les symboles », détaille ScienceAlert.
Finalement, les recherches « révèlent un avantage des lacunes attentionnelles : ils élargissent la portée de l’apprentissage et des décisions au-delà de ce qui est strictement pertinent”.
Une « errance mentale » bénéfique à notre cerveau
Mais comment perdre sa concentration peut-il s’avérer bénéfique pour l’apprentissage et la compréhension ?
Ce serait grâce aux pouvoirs de l’errance mentale : en effet, « pendant les moments de perte de concentration, l’attention n’allait pas ‘nulle part’. En fait, sa portée s’est élargie, augmentant la sensibilité aux distractions”, explique la neuroscientifique à l’origine de l’étude, Alexandra Necker, sur son compte Twitter.
Car cette attention perturbée permettrait d’aider notre cerveau à « élargir ses horizons, à assimiler d’autres notions » et à laisser vagabonder librement notre esprit : “perdre un peu de concentration peut élargir la portée de l’attention, nous aidant à incorporer des informations moins pertinentes, ce qui pourrait nous aider à apprendre des régularités dans notre environnement ou même à intégrer des idées ou des concepts distants”, a conclu la chercheuse sur le réseau social.
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