Les nanoparticules sont à nouveau pointées du doigt. Au travers d’une enquête, dont les résultats ont été publiés ce 15 décembre 2022, l’association Avicenn assure avoir retrouvé ces particules microscopiques dans plusieurs articles de supermarché « vendus à grande échelle » et « utilisés par le grand public ». En pénétrant dans l’organisme – lors d’une exposition prolongée ou répétée – par la voie cutanée, orale ou respiratoire, les nanoparticules auraient des effets dangereux pour la santé, assure l’association.
Des nanoparticules de dioxyde de titane, de silice, d’argent et des oxydes de fer seraient présentes dans 20 produits sur 23 testés, comme du lait infantile, de la pâte à tarte, du spray pour les cheveux, des caleçons, culottes de règle, du baume à lèvres, du jambon ou des brosses à dents. « Nous n’aurions pas parié sur une si forte proportion », a indiqué Avicenn dans son rapport.
Des nanoparticules non-étiquetées ou interdites
Comme l’explique Avicenn dans son rapport, les nanos sont des particules « de très petite taille »- comprises entre 1 et 100 nanomètres – dont la « très forte réactivité » leur confère des « propriétés particulières » très prisées par le secteur industriel. On compte notamment le dioxyde de titane : pouvant être utilisé comme additif alimentaire, cosmétique ou pigment, il était classifiée cancérogène jusqu’en novembre 2022.
« La majorité des produits dans lesquels nous avons détecté des nanos sont couverts par l’obligation européenne d’étiquetage ‘nano’ qui prévaut depuis près de dix ans pour les cosmétiques, les produits alimentaires, les produits biocides ». Pourtant, les nanoparticules retrouvées ne sont pas mentionnées sur les étiquettes des produits, certaines étant même interdites, comme c’est le cas pour le dioxyde de titane et les oxydes de fer nanos, détaille Avicenn.
Des risques prouvées sur la santé
Si le manque de données officielles ne permet pas de donner une évaluation spécifique des risques environnementaux et sanitaires liés aux nanoparticules, Avicenn pointe certaines atteintes en passe d’être rapportées au niveau européen. « Du fait de leur très petite taille, les nanos sont susceptibles de se diffuser dans l’organisme et de franchir les barrières physiologiques« , détaille l’association.
L’argent, retrouvé dans des culottes de règles, des brosses à dent et même des masques antiviraux, serait dans le viseur de l’Union européenne pour sa neurotoxicité, et son exposition serait liée à des risques d’infertilité. Quant au dioxyde de titane, chez les rats, son inhalation aurait favorisé les inflammations pulmonaires, les tumeurs et les dysfonctionnements cardiovasculaires.
Selon le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et L’Institut national de la recherche agronomique (INRAE), cités par Avicenn dans le rapport, ingérer du silice via une pâte à tarte, du jambon ou du lait pourrait endommager l’ADN, entraîner des perturbations immunitaires, une inflammation intestinale et encourager les allergies.
En conclusion, l’association appelle notamment les autorités publiques à mettre en place un registre européen des produits contenant des nanos, mais aussi d’accroître la transparence en renforçant les contrôles et les sanctions en cas de non-respect de l’étiquetage.
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