• Du 16 au 23 octobre, le ballet du Capitole va danser pour la première fois Toulouse-Lautrec de Kader Belarbi.
  • A cette occasion, et pour la première fois dans le cadre d’un ballet, les spectateurs pourront s’immerger au milieu des danseurs grâce à la réalité virtuelle.
  • Une expérience unique qui permet de transporter virtuellement lors de courtes scènes le public sur la scène, alors que le spectacle continue.

Quelle sensation cela fait-il d’être sur scène, au milieu des danseurs, quand on est un simple spectateur ? De pouvoir les suivre en coulisses entre deux tableaux ou encore de pouvoir capter leur regard alors qu’ils viennent juste de réaliser une arabesque ? Difficile de voir tous ces détails ou de ressentir toutes ces émotions lorsqu’on se trouve bien calé dans son siège.

Pourtant, du 16 au 23 octobre, le public du ballet Toulouse-Lautrec, la nouvelle création de
Kader Belarbi sur la scène du théâtre du Capitole, pourra vivre cette expérience unique. Grâce à la
réalité virtuelle, certaines personnes présentes dans la salle vont pouvoir s’immerger au cœur de ce spectacle consacré au peintre du Montmartre de la Belle-Epoque.

Grâce à un casque sans fil, elles pourront au cours du spectacle voir en trois dimensions une douzaine de séquences d’une à trois minutes préenregistrées. Grâce à un signal, elles pourront s’évader, se transformer en témoins invisibles. L’idée de cette incursion de la réalité virtuelle est née au cours du confinement qui a conduit au report de la première de cette nouvelle œuvre chorégraphique.

« Pas un remplacement mais un supplément »

« Cela nous a permis de poser quelque chose de plus consistant. Elle s’est rajoutée comme une annexe. Mais le spectacle reste sur scène, je ne veux pas remplacer le spectacle vivant par la réalité virtuelle. C’est un supplément, il permet d’avoir un autre regard, de voir quelque chose qu’on a jamais vu nulle part », assure le metteur en scène et directeur de la danse, Kader Belarbi. Pour ces scènes, il a écrit un story-board, construit une histoire parallèle au spectacle.

Elles ont ensuite été enregistrées au préalable grâce à huit caméras qui fonctionnent simultanément. Et dont les images « recousues » permettent de recréer le regard humain, de capter une image à 360°. « Grâce au casque, on peut positionner autant de gens sur la scène que l’on ne pourrait pas mettre dans la réalité, d’avoir une proximité impossible. Cela permet d’être un voyeur, parfois juste à côté de Toulouse-Lautrec qui était lui-même un observateur de l’intimité des prostitués », explique le réalisateur Luc Riolon qui filme régulièrement le ballet du Capitole.

Cinquante places par spectacle

Pour ce dernier, pas question de chercher non plus le sensationnel, le spectateur ne doit pas faire un bond en arrière lorsqu’une danseuse se lance dans un grand jeté. Ni être ballotté à en avoir des haut-le-cœur, ou donner un coup sans le vouloir à son voisin. Seuls 50 spectateurs lors de chaque représentation pourront y avoir accès sur réservation et à des places spécifiques. Et dès qu’il enlèvera son casque, il pourra reprendre sans problème le cours du ballet.

Une première mondiale, financée à hauteur de 100.000 euros par le mécénat, et qui pourrait être un jour un nouveau moyen de prolonger le spectacle. « Ou pour aller chercher un autre public car l’un des enjeux reste celui de démystifier et démocratiser l’accès à la danse », plaide Kader Belarbi.

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