Qu’a écouté la rédaction ce mois-ci ? Bombay Bicycle Club, Alexandra Savior, Tamy Neilson ou encore Yuksek font partie de nos recommandations des nouveautés musicales du mois de février. Promis, pas de grisaille à l’horizon.
Le mois de février s’installe enfin, après un mois de janvier qui a paru interminable. Mais heureusement, le mois de janvier a aussi eu son lot de nouveautés musicales qui ont changé les idées de la rédaction, et nous ont aidées à démarrer l’année en douceur.
Parmi nos recommandations, la disco-pop éclatante de Yuksek, la pop soul et séduisante de Victor Solf, le rock indé lumineux de Bombay Bicycle Club, ou encore, le rock somptueux d’Alexandra Savior. Bonne écoute !
Everything Else Has Gone Wrong est le cinquième album de ce quatuor londonien incontournable pour tout fan de la scène rock indé locale des années 2010. Après quatre ans d’une longue absence, Bombay Bicycle Club revient avec un album dépouillé des expérimentations pop du précédent opus, le lumineux So Long, See You Tomorrow.
Les garçons ont gardé la même nostalgie solaire et doucereuse, mais aussi, à garder un équilibre entre leur regard malin sur les tourments de leur génération et leur douceur contagieuse.
Avec ce nouvel opus, le groupe montre qu’il sait toujours écrire des titres bétons avec les entêtantes Eat, Sleep, Wake (Nothing But You), Everything Else Has Gone Wrong,qui rappellent leurs débuts, Good Day, ou la merveilleuse I Can Hardly Speak, aux réminiscences hindoues qui jalonnaient So Long, See You Tomorrow.
La basse ronflante est toujours à l’honneur, avec une batterie puissante en fond et une guitare solide qui sait bâtir des hymnes indé rock solides, sans jamais oublier la présence de boîtes à rythme, nappes de synthé diffuses, de distortions sur les guitares et les voix, et une choriste ajoutant un supplément d’âme. L’album offre ainsi des morceaux extatiques qui transportent, avec des montées jouissives, notamment dans le trio de fin Do You Feel Loved?, Let You Go et Racing Stripes.
Eveyrthing Else Has Gone Wrong, album de reconstruction plein de vie, à l’image du titre éponyme, montre que ces cinq amis d’enfance ne sont pas épuisés, ni à court d’idées, alors qu’ils ont donné à l’automne une tournée à guichets fermés pour célébrer les dix ans de leur premier album, l’indispensable I Had The Blues But I Shook Them Loose.
Entre rêverie indé et âpreté post-rock, Everything Else Has Gone Wrong montre le meilleur de ce que le quatuor sait faire. C’est un album généreux et émouvant, celui de musiciens affirmés qui ne sont plus des gamins, mais ont gardé un émerveillement intact. Bombay Bicycle Club se produira au Trabendo, à Paris, le 22 mars 2020.
Morgane Giuliani, cheffe de rubrique société/culture à Marieclaire.fr
« J’ai connu sept ans de malheur, et je vais très bien ». C’est par ces mots à la fois drôles et tragiques, sur de sublimes notes de piano tristes, que s’ouvre The Archer, deuxième album de la surdouée Alexandra Savior. À son apparition en 2017, l’Américaine avait été malheureusement réduite au statut de « chouchoute d’Alex Turner », le leader charismatique d’Arctic Monkeys, qui s’est emparé d’une esthétique de bad boy rock vintage depuis presque dix ans.
Mais à travers son premier album, Belladonna of Sadness et sur scène, elle avait montré être bien plus que ça. Une jeune chanteuse à la voix voluptueuse, affirmée, drôle, qui fait des grimaces, comme possédée par ses textes acides et malpolis, renforcés par des mélodies rock hantées.
Et il y a en effet quelque chose d’intemporel, d’impalpable chez Alexandra Savior. Sa musique, marquée par le piano, l’orgue et la guitare, n’est clairement pas de notre temps, mais semble tirée d’un film en sépia suivant une héroïne torturée, forte et décalée, dans la digne lignée d’une Nancy Sinatra qui avancerait dans la vie avec cynisme et résolution.
The Archer a le goût de la poussière et des larmes salées versées au coucher du soleil brûlant. C’est un album court, prenant, intense, malin et chaud comme un coup de soleil, entre rock et musique orchestrale tragique, façon western. Les titres Soft Currents, Saving Grace, Howl et But You sont parmi les plus beaux de ce début d’année. Et tout cela, alors qu’elle n’a que 24 ans.
Alexandra Savior se produira le 2 juin 2020 au Petit Bain, à Paris.
MG
Avancer. Depuis la mort de son meilleur ami d’enfance et acolyte de scène Simon Carpentier, avec lequel il a formé le duo pop classe Her, Victor Solf a continué à avancer, malgré la douleur, le chagrin. Il a terminé l’enregistrement de leur premier, et unique, album, éponyme, sorti en 2018, offrant une proposition unique et rigoureuse dans le paysage pop français, qui a su s’exporter jusqu’aux États-Unis, leur terre de rêves.
À présent, il est temps pour Victor Solf, qui a aussi co-leadé le groupe d’indie-pop The Popopopops avec Simon, de se lancer en solo. C’est ce qu’il réussit avec Aftermath, son premier EP sorti ce mois-ci.
Le Rennais exilé en région parisienne propose quatre titres exigeants, entre rondeurs soul et beats électro durs, qui se parent de cordes synthétiques rasantes. Entre respect des classiques et ajouts modernes, Victor Solf peaufine l’aura intense, séduisante, qu’il avait commencé à se créer au sein de Her, tout en acceptant de se dévoiler davantage au fil de l’excellente Hero.
Victor Solf se produira à la Gaîté Lyrique le 2 juin 2020.
MG
Certes, l’homme est balèze et barbu, mais sa chanson sonne comme un cocon de douceur fluffy. Une ballade indé folk dans un vaisseau spatial, c’est dans ces termes qu’on pourrait résumer ce morceau, entrecoupé des rimes de James The Prophet.
MS
Quoi de mieux pour avoir un aperçu de l’été que cette collaboration entre Yuksek et Isaac Delusion ? Savamment disco, pop et house, Into The Light donne envie de trouver la roller-party la plus proche.
Pas de prise de tête, que du plaisir pour ce nouveau single de Yuksek, l’un des meilleurs producteurs français ayant émergé ces dix dernières années, et qui a su se rendre indispensable auprès de la jeune scène pop française, (Juveniles, Clara Luciani, …). Le Rémois s’apprête à sortir un nouvel album, Nosso Ritmo, le 28 février.
MG.
Cette chanson qui commence comme une ballade se transforme peu à peu en vrai standard country. Voix passionnée, paroles obsessionnelles : la chanteuse country canadienne donne un petit coup de fouet à notre mois de janvier morose.
Marion Surateau, stagiaire sur les rubriques psycho/sexo/bien-être de Marieclaire.fr
Désormais, l’usage veut de ne jamais laisser les auditeurs esseulés trop longtemps, et de sortir des EPs sitôt un nouvel album dans les bacs. Tove Lo propose ainsi le single Bikini Porn, à la production façon années 2000 qui rappelle les premières envolées solo de Gwen Stefani.
Libre et insouciante, ce qui arrive rarement à cette chanteuse féministe aux textes engagés et intelligents, Tove Love signe ici un titre régressif dont on aurait tort de se priver.
MG
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