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• Aujourd’hui, « La petite chèvre qui rêvait de prix littéraires » de Béatrice Hammer, paru le 1er mars 2022 aux éditions d’Avallon.

Marceline Bodier, bookstagrameuse et contributrice  du groupe de lecture 20 Minutes Livres, vous recommande La petite chèvre qui rêvait de prix littéraires de Béatrice Hammer, paru le 1er mars 2022 aux éditions d’Avallon.
 

Sa citation préférée :

Mon personnage m’échappe, ça m’apprendra.
 

Pourquoi ce livre ?

• Parce que ce livre est infiniment brillant. Sa construction emboîte les mises en abyme sans jamais nous perdre : le narrateur est un écrivain confirmé, mais vieillissant ; il raconte l’histoire de son personnage, Blanchette, 25 ans, autrice en herbe qui affronte les loups du monde de l’édition. Et il finit par descendre dans l’arène de son propre livre pour intervenir dans la vie de Blanchette… « Blanchette se fourvoie, j’en suis certain. Elle devrait oublier l’espoir… mais sans espoir, écrirait-elle ? Et sans cette faille en elle qui ressemble à la mienne, l’aurais-je imaginée ? »
• Parce que vous l’avez déjà compris, ce livre est infiniment joueur avec les frontières entre la fiction et la réalité. Normal, raconte Béatrice Hammer : « il m’est arrivé des choses assez amusantes : des amis se sont reconnus (et vexés) alors que – je le jure ! – je n’avais pas le moins du monde pensé à eux en écrivant. D’autres, dont je m’étais franchement inspirée, n’ont même pas été effleurés par cette idée… Et même si chacun de mes romans raconte une histoire différente, je sais que, parmi les gens qui me connaissent, beaucoup sont certains que chacun d’eux est autobiographique. »
• Parce que ce livre est infiniment fascinant pour toute personne qui s’intéresse de près ou de loin au monde de l’édition. Toutes les coulisses en prennent pour leur grade : service des manuscrits confiés à des stagiaires incompétents, livres édités pour servir la carrière de l’éditeur, ou choisis parce que la peau de pêche de l’autrice « passera mieux à la télé »… Mais ça ne s’arrête pas là : ce à quoi on a accès, c’est à tout le cheminement qui, au milieu de tout cela, va du désir à la réalisation, en passant par la page blanche et l’écriture. La vraie chaîne du livre, somme toute…
• Parce que ce livre est infiniment drôle. Béatrice Hammer explore toutes les possibilités de devenir écrivain en « faisant le buzz », reste intraitable avec des personnages qui sont pourtant tous des créatures sorties de son imagination, et nous met toujours férocement du côté des rieurs. Ainsi, vous pouvez vous délecter par avance en songeant à la manière dont Blanchette se sortira de ses déboires au pays des écrivains, des éditeurs et des organisateurs de prix qui cherchent à n’en faire qu’une bouchée… elles comptent parmi les pages les plus jubilatoires jamais écrites !
• Parce que ce livre est infiniment sexuel. Non pas qu’il se complaise dans la description de scènes osées ! Mais le sexe est omniprésent : les écrivains ou écrivaines sont comme vous et moi, et le sexe est le sujet de leurs livres comme de leurs vies ; et ce, que le terme « flaccide » ait eu une raison de croiser leur route, ou que « [leur] pénis [soit] sans doute ce qu’il [s] contrôle [nt] le mieux ». En fait, je devrais plutôt dire : l’énergie libidinale est toujours le moteur de l’écriture, et elle contrôle tout – et ce ne sont certainement ni Freud, ni la chute du livre, qui me contrediront !
   

L’essentiel en 2 minutes

L’intrigue. Blanchette, vous vous rappelez ? La petite chèvre de Monsieur Seguin, dévorée par un loup ! C’est sans doute le personnage que les écrivains préfèrent réinventer… Mais l’innocence peut aussi être une arme et quand elle se retourne contre son créateur, tout devient possible. Croyez-moi : tout !

Les personnages. Blanchette est une jeune autrice de 25 ans, et dans le monde littéraire, un loup l’attend dans le moindre recoin… « J’ai eu envie de jouer avec les notions de narrateur et de personnage, comme avec des poupées russes », dit Béatrice Hammer dans le dossier de presse. Vous allez a-do-rer !

Les lieux. Si vous croyez que le monde parisien du livre vit au milieu de fêtes, de bons restaurants et de conversations brillantes, alors c’est que vous n’avez pas encore lu les remises de prix à Blanchette, ni les cocktails où elle croise son propre auteur… Moins glamour, mais nettement plus hilarant !

L’époque. La chèvre de Monsieur Seguin est un personnage intemporel… mais la transposer dans notre époque, ça permet de lui fournir quelques armes. Pourtant, pourra-t-elle éviter d’être mangée par le loup ? Réponse dans un dénouement à la fois imprévisible et totalement logique, hilarant et terrifiant.

L’auteur. Béatrice Hammer nous a habitués à être surpris, naviguant entre romans psychologiques et satires. Cette fois, avec un roman qui réunit les deux, je l’affirme sans hésiter : elle signe son meilleur livre. À la clé, pour nous, une intense jubilation de lecture.

Ce livre a été lu avec. une admiration sans borne pour cette démonstration de puissance d’une autrice au sommet de son art, dont l’intrigue agit comme un préliminaire qui monte graduellement vers un final jouissif. C’est en tout point « le roman qu’il fallait oser publier », comme le dit le bandeau en couverture !

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