En exclusivité pour « l’Obs », la patineuse artistique se livre pour la première fois sur les abus qu’elle a subis par son ancien entraîneur entre 1990 et 1992.
Trente ans. Trente ans que Sarah Abitbol s’est murée dans le silence car la honte la rongeait. Dans une interview accordée en exclusivité pour « l’Obs », la patineuse artistique révèle avoir été violée par son entraîneur alors qu’elle n’avait que 15 ans. Le calvaire a duré deux ans, l’homme âgé d’une trentaine d’années a profité de son innoncence et de sa naïveté pour abuser d’elle lorsqu’elle était en stage. « Un jour en pleine nuit, il s’est assis sur mon lit. Il s’est approché tout doucement et il s’est mis à m’embrasser, voire plus« , confie-t-elle. Loin de sa maison et de ses parents, la jeune femme subit les abus sexuels de son entraîneur en espérant qu’il cesse de la violer.
Malheureusement, le cauchemar continue. « J’espèrais qu’il ne revienne pas mais il est revenu« , poursuit Sarah Abitbol qui n’attend alors qu’une chose : rentrer chez elle pour avoir la paix. Mais avant de la ramener à ses parents, l’homme fait durer le calvaire et insiste sur le fait qu’il s’agit d’un petit secret entre eux. « Il m’enfermait dans sa voiture et m’emmenait sur un parking« , déclare la patineuse française qui, une fois rentrée, tente d’apaiser ses maux loin de son prédateur sexuel. « Je me sentais sale mais j’essayais de faire semblait de rien« , continue-t-elle. Elle ne trouvera jamais le courage d’en parler à ses parents.
Parler pour guérir
Si Sarah Abitbol n’a jamais porté plainte contre son entraîneur, les séquelles psychologiques sont toujours bien présentes. 30 ans après, la patineuse est encore traumatisée par les viols qu’elle a subis et dénonce notamment l’omerta sur les viols et agressions sexuelles dans le sport. Une fois médaillée, la patineuse confie en effet avoir tenté d’alerter le ministère des Sports car son ancien entraîneur était toujours patron d’un club. Malheureusement, la réponse qu’elle reçoit est une immense déception. « Y’a un dossier mais on va fermer les yeux« , lui répond le ministre alors en place à l’époque.
C’est donc seule que la patineuse tente de s’en sortir. Mais aujourd’hui, le secret est trop lourd à porter et l’empêche de s’épanouir pleinement. « Si je parle ce n’est pas par vengance, c’est pour que je sois guérie« , déclare Sarah Abitbol. « Les angoisses et le mal-être personne ne le voit, il n’y a que moi qui le ressent« , poursuit-elle. La maman de 44 ans évoque notamment une amnésie traumatique, ce mécanisme de défense qui fait « oublier » leur viol aux victimes, et qui explique son long silence. Aujourd’hui, la patineuse souhaite par dessus tout reprendre enfin goût à la vie. « Je veux être heureuse et je veux que d’autres femmes s’identifient à mon histoire« , conlut-elle.
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