Le public a découvert Ben sous le nom de scène de Ben l’Oncle Soul avant qu’il ne décide en 2020, de le réduire à Ben, de faire tomber l’armure. C’est la reprise du titre Seven Nation Army qui a braqué les projecteurs sur cet auteur, compositeur et interprète au style atypique, avant d’enfoncer le clou avec les titres : Soulman et Petite sœur.

Après avoir sorti son dernier album Red Mango en avril dernier, il revient vendredi 1er juillet pour nous présenter le projet du label Think Zic : Acoustic Love Session. Un album de reprises de chansons d’amour anglo-saxonnes, interprétées en acoustique. Sur cet opus, Ben est accompagné par plusieurs autres artistes, comme Imany ou encore Tété.

franceinfo : Acoustic Love Session est un premier volume avec une thématique amoureuse, déclinée en 14 chansons anglo-saxonnes. Un album qui est vraiment construit comme un hommage.

Ben : Je suis très content que le label Think Zik de Malick Ndiaye m’ait appelé pour faire ce projet. L’idée était vraiment de faire des reprises, mais avec cette notion de live session acoustique. Le plus simple possible, le plus proche du songwriting, c’est-à-dire une mélodie, une voix, un accompagnement, un truc vraiment très subtil, très joli. Tous les morceaux sont assez incroyables.

Est-ce que ça change la façon d’interpréter ?

Complètement. On n’a pas de filet.

C’est difficile ce genre d’exercice parce qu’il oblige à se mettre en danger et à jouer avec sa voix de manière à ce qu’elle soit au plus juste. Ça veut dire se mettre à nu. Est-ce que c’était nécessaire que ça arrive aujourd’hui ?

Moi, je suis content et je me sentais prêt pour cette session. J’ai eu l’occasion de faire pas mal de live sessions. J’aime bien l’idée de choisir un moment dans le temps qui n’est pas malléable, qu’on ne pourra pas vraiment restructurer, couper, découper, aménager, améliorer. Et c’est ce qu’on a fait avec deux musiciens que j’adore, Gunnar Ellwanger et Christophe Lardeau qui m’accompagnent. Il y a une guitare folk et une guitare Dobro, cette espèce d’instrument en métal qui se joue avec un bottleneck. C’est très blues.

Effectivement, c’est très blues et très marqué. Je voudrais que vous me parliez de la chanson River. Pourquoi ce choix ?

C’est un morceau que j’ai trouvé justement produit d’une manière très, très moderne, en ayant pour le coup une essence d’écriture qui était très blues. Et je me suis dit : ah ! ça, c’est sûr que ça fonctionne en blues pur et dur comme aurait pu le faire un John Lee Hooker ou un mec du Delta. Donc je me suis dit : tiens, essayons d’aller chercher dans cette veine-là. Et on a fait notre version.

C’est dur de chanter une chanson d’amour quand on n’a pas pour habitude de lâcher ses sentiments ?

Non, ça va. C’est facile quand on est amoureux.

C’est dit ! Je voudrais qu’on parle de votre voix. Elle semble être enfin en accord avec vous. Sa tessiture donne l’impression qu’elle est beaucoup plus posée.

L’énergie, c’est toujours pareil, il faut savoir la canaliser, lui donner une direction. Et à partir du moment où on a choisi cette direction, elle nous remercie parce que tout simplement elle s’aligne.

« Ma voix sort avec moins d’efforts, elle est moins secouée, elle est moins heurtée et c’est ce que j’ai finalement fini par trouver, c’est peut-être une résonance avec moi-même. »

à franceinfo

La musique comme exutoire, moyen d’expression, de libération aussi ?

Un moyen d’expression. C’est un langage corporel. C’est un langage presque plastique. J’ai fait de la peinture et de la sculpture, avant la musique, aux Beaux-Arts, et je me dis : tiens, c’est de la sculpture sonore. Il y a toute cette matière à apprivoiser, à aller chercher, à modeler. Ça passe par la prise de sons, la position des micros, l’utilisation des bons instruments pour accompagner cette voix et le choix des micros.

Enfant, vous avez découvert très vite la voie de la musique. C’était une évidence dès le départ ?

Non, pas tellement. Vous savez, c’est comme dans ces soirées où il faut danser et on est un peu timide, personne n’ose aller au milieu du cercle. Moi, on m’a poussé au milieu du cercle et on m’a dit de chanter et j’y suis allé. C’est grâce à mes potes qui avaient entendu que j’avais cette capacité-là. Eux, venaient du hip hop et le côté micro ouvert est super important pour entendre ce qu’on a à dire, ce qu’on a lâché.

Les danseurs aussi m’ont beaucoup aidé et m’ont apporté ce truc de lâcher prise, de freestyle et de « vas-y, fais voir ce que tu as« .

« J’aime les couleurs, j’aime le métissage. »

à franceinfo

J’aime les mélanges, j’aime le culturel. L’objet de ce disque, c’est de se dire : Tiens, finalement, à Paris, il y a du mélange et du brassage culturel et ethnique. Et il y a des gens qui ont une approche de la musique assez singulière.

Est-ce que vous êtes fier du parcours que vous avez eu ?

Oui, bien sûr. Je suis super content. J’ai de la chance de vivre de ma passion, de faire d’aussi belles rencontres artistiques qui me permettent aujourd’hui de jouir du plaisir d’être capable d’écouter ma musique. Déjà, ça, c’est cool car je n’étais pas trop capable de le faire sur mes premiers disques.

Pourquoi ?

Je ne sais pas. Ça me gênait. Je n’arrivais pas à produire la musique que j’entendaisn en fait. Aujourd’hui, c’est davantage le cas.

Vous serez sur scène le 28 août au festival au Tempo de Boigny-sur-Bionne.

Oui. Ça va être l’occasion de présenter des nouvelles choses. On est très excité à l’idée de remonter sur scène.

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