On connaît la Programmation Neuro Linguistique (P.N.L.), cette thérapie brève qui instaure des comportements de réussite en nous apprenant à mobiliser nos ressources. On vous présente la méthode Meer, dont la stratégie minceur mise sur des ressorts similaires.

« Les déclencheurs de la consommation de nourriture sont avant tout émotionnels. Tout se joue dans le cerveau », pose Nathalie Meer, sa créatrice. Diplômée de la faculté de médecine en psychologie et pédagogie du comportement alimentaire, la spécialiste a connu le surpoids et ses affres. Après 25 ans de recherches et de tests dans une clinique médicalisée, elle élabore une approche basée sur les réflexes neuro-inconscients®.

Sa technique de coaching aide à comprendre les attitudes en matière d’assiette pour en sortir et perdre du poids. « Le réflexe nourriture tente de répondre à des difficultés intérieures, exactement comme le font la drogue, l’alcool, la cigarette, les achats, le sexe et autres addictions, souligne-t-elle, mais ces circuits ne font qu’accentuer les problèmes. »

La pionnière forme aujourd’hui des « coachs neuro-comportementalistes en nutrition ». Ce nouveau métier ambitionne d’aller plus loin que les thérapies cognitives via un travail en profondeur sur les schémas inconscients, ceux là même qui génèrent le dérèglement alimentaire. En pratique, le protocole dure quelques mois pour un coût qui avoisine les 700 euros. « On y apprend à manger pour de vrai, en se calant sur sa faim physiologique. » Comment ? Grâce à de nouvelles habitudes intérieures, pratiquées sur le long terme. 

Maigrir durablement, une histoire de cerveau (et de famille)

« Le problème n’est pas ce qui se passe dans l’assiette », affirme la thérapeute passionnée par l’humain et la neurologie. La nouvelle médecine épigénétique enseigne que nous ne sommes pas entièrement libres de nos actes. « Nous sommes chacune le fruit d’une lignée. À l’instar des couleurs d’yeux ou des formes de corps, nous héritons aussi de comportements inconscients. En plus de l’importance des gènes, nous reproduisons dans 95% des cas ce qu’on a vu faire », détaille-t-elle.

Dans le cas de la nourriture, certaines personnes naissent avec la peur de manquer

Le principe de transmission est simple : lorsqu’un fort traumatisme menace la survie d’une famille, il est assimilé comme un stress vital par la génération concernée. Celle-ci le passe aux suivantes.

Pour Nathalie Meer : « On se retrouve à vivre au fil des siècles avec des problématiques qui ne sont plus les nôtres. Dans le cas de la nourriture, certaines personnes naissent avec la peur de manquer. Elles en sont totalement conscientes mais ne peuvent pas lutter contre l’anxiété et les pulsions induites. »

Manger, c’est de l’énergie, du plaisir et du réconfort

Le travail sur les comportements neuro-inconscients vise précisément à comprendre le rôle joué par la nourriture, sachant que s’en priver de manière arbitraire n’est pas la bonne solution. « Il faut déjà conscientiser que l’on utilise la nourriture comme bouclier, dans un environnement perçu comme hostile », décrit Nathalie Meer.

Nous réagissons alors à notre insu comme un animal en danger dévore en urgence pour engranger de l’énergie, et tenter de se gonfler physiquement pour impressionner l’adversaire. À en croire la coach, le cerveau pré-frontal nous pousse souvent à envisager la vie de manière anxiogène (on anticipe le danger) et à adopter des stratégies pour lutter contre l’adversité. Aujourd’hui, elle est souvent liée à la perception négative des autres – la société – à notre égard.

Le surpoids est un masque

Les profils émotionnellement fragiles puisent dans la nourriture une solution jugée gagnante, mais illusoire. Pour en finir avec cette évaluation erronée, il faut revenir aux sensations corporelles et apprendre à interpréter de manière limpide les messages de l’organisme. Le but est de retrouver la vraie faim : une sensation physiologique salutaire.

Le but est de retrouver la vraie faim : une sensation physiologique salutaire

Aux antipodes des « fausses faims » émotionnelles déclenchées par le stress, elle exprime un besoin authentique de se nourrir. Progressivement, ces kilos en trop qui fonctionnent comme des masques s’envolent. Attention ! Il ne faut pas que ça se fasse trop rapidement car le surpoids est une protection. Si on en prive le corps sans alternatives installées au préalable, il n’aura de cesse que de la récupérer.

Des exercices pour reconnecter son corps

La méthode s’articule autour de deux axes. Primo, on réapprend à se brancher sur nos ressentis physiologiques. « Nous travaillons entre 5 et 10 exercices (sur un total de 17 existants) en face à face avec le patient, selon son profil et sa problématique. Le training devra être poursuivi en solo entre les séances », détaille Nathalie Meer. Le corps enfin reconnecté, les comportements se transforment très vite.

On travaille avec le corps, qui induit le changement de lui-même. « C’est tout le contraire du régime alimentaire impliquant un contrôle volontaire de la tête sur le corps à grands coups de restriction, exclusion, ou substitution, totalement improductives ! » Une fois cette phase essentielle installée, on s’attaque à l’héritage transgénérationnel et ses blocages.

Apprendre à se protéger autrement

À l’intérieur de toute personne ronde, il y a une personne mince qui se protège. Quand la fausse faim est identifiée, le ou la patiente est capable de repérer les différents types de stress et d’émotions qui se cachent derrière.

Il y a le  stress que l’on peut nommer, autour du quotidien, de la famille, du travail : tout ce qu’on n’arrive pas à réaliser ou à obtenir. Il existe aussi un autre genre de stress, à mettre en lien avec des évènements que l’on peut dater. Exemple : examen, grossesse, maladie, deuil et autres moments perturbants auquel on aura répondu par un comportement alimentaire déviant.

Une fois identifiés, on apprend à les surmonter de manière à ne plus chercher à compenser par la nourriture. Les patientes intègrent des techniques qui permettent par exemple de calmer très rapidement les crises de boulimie. On se libère progressivement de ces boulets neuro inconscients, hérités mais inadaptés. Retour au goût de la vie. Au vrai !

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