Toucher, caresser, regarder. Tels sont les mots d’ordre de la méthode Karezza, dont l’idée est d’explorer de nouvelles sensations érotiques en oubliant la course à l’orgasme. Cette pratique permettrait ainsi de (re)découvrir le corps de l’autre et de rapprocher les couples qui ont pris pour habitude « d’automatiser » le sexe.
- La Karezza, c’est quoi au juste ?
- Comment pratiquer la méthode Karezza ?
- Désacraliser l’orgasme… sans le redouter pour autant
- Quels sont les bénéfices de la méthode Karezza ?
- Voir aussi : le slow sex, ralentir pour mieux jouir
Il existe des tas de façons de prendre du plaisir. Mais une tendance semble prendre de l’ampleur dans nos lits : celle de l’ôde à la lenteur. A l’image du slow sex ou du tantrisme, la méthode Karezza, que l’on qualifie parfois aussi de «hygge du sexe» prône une sexualité dont le but ultime n’est pas d’atteindre l’orgasme mais de découvrir de nouvelles sensations en donnant la priorité aux caresses et à la sensualité.
Une pratique qui s’affranchit de la quête de la performance et qui permettrait de s’épanouir sexuellement et booster son plaisir.
La Karezza, c’est quoi au juste ?
Si cette méthode a récemment été remise au goût du jour, elle ne date pas d’hier. La Karezza est apparue en 1931 avec l’ouvrage The Karezza Method écrit par J. William Lloyd. Dérivée de l’italien «carezza» (caresse), cette technique met l’accent sur le romantisme et l’intimité émotionnelle des partenaires, plutôt que sur l’orgasme. Autrement dit, la méthode Karezza donne la priorité à ce que nous qualifions habituellement de préliminaires comme les caresses, les baisers, les massages et les câlins, et les place au cœur des rapports sexuels. «Les gens font l’amour comme des lapins. La karezza consiste à avoir des relations sexuelles à la manière des tortues», schématise Eric Garrison, sexologue, dans les colonnes de Women Health.
Comment pratiquer la méthode Karezza ?
Dans la pratique, la méthode Karezza se rapproche du slow sex et consiste à intensifier les séances de câlinages pour créer une réelle communion entre les partenaires. Pour ce faire, il faudrait se blottir l’un·e contre l’autre, se regarder, se toucher, se caresser ou encore prendre le temps de s’écouter respirer pendant 20 minutes.
Il n’y a pas de recette miracle, il suffit juste de se concentrer sur les émotions ressenties. Le principal est de se laisser aller : on caresse le dos de son/sa partenaire, on mordille le lobe de ses oreilles, on effleure l’intérieur de ses cuisses, on descend le long de ses jambes, on embrasse son cou, en explorant les moindres recoins de son corps. Bref, on prend conscience du plaisir de ces simples gestes, sans chercher à aller jusqu’à la jouissance via les organes génitaux. Evidemment, pour expérimenter la Karezza, il faut que les partenaires en aient envie et se fassent confiance. On ne va pas vous mentir, cela sera sûrement plus difficile et awkward avec un plan cul !
Désacraliser l’orgasme… sans le redouter pour autant
L’orgasme féminin est-il une nouvelle injonction ? Si le tabou autour du plaisir féminin s’estompe, la société laisse croire (et culpabilise nombreux·ses d’entre nous) qu’un rapport sexuel doit forcément être accompagné d’un orgasme pour être réussi. D’ailleurs, il existe bien souvent un flou entre «jouir» et «avoir un orgasme» : il est totalement possible de jouir (c’est-à-dire prendre du plaisir tout simplement) sans forcément parvenir jusqu’à l’orgasme. La méthode Karezza propose ainsi une nouvelle manière d’explorer les sensations érotiques et permet de s’affranchir de ces «normes sexuelles». Car comme le rappelle très bien la sexologue Catherine Blanc dans Psychologies Magazine, «les plaisirs sexuels sont multiples. Certaines jouissances douces, agréables, merveilleuses n’ont rien à envier à l’orgasme». Pour autant, il ne faut pas redouter l’orgasme lorsqu’on expérimente la Karezza. Si ce n’est pas le but ultime, il peut tout de même survenir et dans ce cas : tant mieux pour nous !
Quels sont les bénéfices de la méthode Karezza ?
Ces séances de caresses longue durée produisent de l’ocytocine, l’hormone de l’amour, de l’attachement et de la confiance, qui éveille la tension sexuelle. En plus de se défaire de la quête de la performance et de la course à l’orgasme, la méthode Karezza nous invite à entrer en osmose avec notre partenaire. D’où l’importance de s’essayer à cette pratique avec quelqu’un en qui l’on a parfaitement confiance et avec qui on aura discuté au préalable des raisons qui nous poussent à vouloir tenter l’expérience, tout en établissant les préférences de chacun. Car c’est là l’un des effets de la Karezza : favoriser l’intimité, la proximité et la communication entre les partenaires. Evidemment, cette communion avec l’autre peut aboutir à un rapport sexuel, en pleine conscience et harmonie.
Voir aussi : le slow sex, ralentir pour mieux jouir
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