Comment vit-on chez soi à l’heure du confinement ? Et où est son chez soi ? Les maisons secondaires, souvent plus près de la nature, loin du tumulte des villes, deviennent vite refuges en ce temps de pandémie. C’est le cas pour l’architecte d’intérieur Stéphanie Coutas…

Stéphanie Coutas est architecte d’intérieur au sein de son agence SC Edition. Elle dessine, pense et conçoit des intérieurs « sur-mesure, à la fois ancrés dans la modernité et d’inspiration néo-classique ». Appartements privés, scénographies : les projets s’enchainent et ne se ressemblent pas. Elle travaille actuellement sur deux hôtels parisiens et une maison à Saint-Barthélémy. 

Contactée par mail, Stéphanie Coutas a trouvé refuge dans sa maison secondaire, idéale durant cette pandémie :

« A l’annonce des événements, c’était une évidence pour moi de venir avec ma famille dans notre maison sur les hauteurs de Saint-Tropez. Cette maison, je l’ai pensée ouverte sur la nature, avec beaucoup de lumière et d’ouverture sur l’extérieur. Un lieu où l’on se ressource, loin du tumulte parisien.

Depuis un mois, tout est dématérialisé. Il faut trouver en soi les ressources pour continuer de créer. Là encore la maison reste une source d’inspiration ; avec tous ses matériaux naturels : le bois brûlé et sculpté, le raphia, le marbre…

Mes journées quotidiennes sont forcément différentes pendant ce confinement (je passe en général peu de temps chez moi). Je m’astreins donc à une certaine routine, pour rester efficace et dissocier ma vie professionnelle et familiale. Chaque matin, je fais le point avec mes équipes et nos clients. Lorsque je suis en conférence, je m’isole. Autrement, je travaille depuis mon salon qui est ma pièce favorite. Avec sa grande baie vitrée, je peux regarder la verdure et notre fontaine sans quitter ma table de travail où j’ai installé mon ordinateur. La matinée passe à toute vitesse.

Je prends le temps de préparer le déjeuner que nous prenons tous ensemble dans notre cuisine autour de notre îlot central, idéal pour ces moments de partage. Ensuite, chacun retourne à ses tâches.

En fin de journée, je m’installe sur la terrasse pour lire. Je fais le vide en profitant des derniers rayons de soleil. L’ambiance bohème de cette maison permet réellement de développer son jardin intérieur et de méditer en cette période si trouble.

Ce confinement peut-être angoissant, mais je préfère y voir une opportunité de prendre du recul et de me recentrer sur les choses essentielles. Se retrouver ainsi en famille est une vraie chance, cela crée de vrais moments de discussion et de questionnement aussi sur ce qui viendra après cette période de vie si particulière. Je crois que nous n’en sortirons pas les mêmes

Il me semble important de parler de nos soignants si courageux, des caissières et personnels qui travaillent dans nos supermarchés, des livreurs, des éboueurs… toutes ces personnes qui œuvrent à maintenir un flux indispensable au bon fonctionnement de notre pays.

Je fais partie des gens privilégiés qui ont la chance d’avoir une maison dans la nature, et parler de soi au lieu de parler d’eux est presque une hérésie…

Stéphanie Coutas » 

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