Nouilles instantanées, nuggets de poulets, barres chocolatés… Les aliments ultra-transformés sont des préparations alimentaires emballées, présentées comme pratiques et rapides à consommer. Leur préparation nécessite d’importantes transformations chimiques et biologiques, les rendant assez éloignés de la matière première dont ils sont issus. Plusieurs études ont déjà établi un lien entre leur surconsommation et plusieurs maladies métaboliques, ainsi que des cancers. Une nouvelle étude venant de l’Inserm les associe également à une dégradation de la santé mentale.

Un risque de dépression à la hausse

Publiée le 29 mars 2023 dans la revue Nutritional Neuroscience, cette étude s’est appuyée sur plus de 4 500 participants, dont 74 % d’hommes, âgés de 35 à 55 ans. Les chercheurs ont ainsi calculé la proportion d’aliments ultra-transformés dans leurs apports quotidiens totaux, puis étudié la récurrence de leurs éventuels symptômes dépressifs au cours de treize années de suivi. 

Les chercheurs sont parvenus à mettre en évidence une association significative entre la consommation élevée d’aliments ultra-transformés, et le risque de récurrence de symptômes dépressifs. Ainsi, les participants qui en consommaient le plus (un tiers de leurs apports totaux) avaient 30 % de risque supplémentaire de présenter des épisodes de symptômes dépressifs récurrents, en comparaison des participants ayant une part d’aliments ultra-transformés couvrant un cinquième de leurs apports totaux. 

D’autres effets néfastes sur la santé

Tasnime Akbaraly, chercheuse à l’Inserm et responsable de l ‘équipe scientifique qui a réalisé l’étude, a déjà prouvé par le passé qu’un régime déséquilibré riche en acides gras et pauvre en fruits et légumes était associé à un sur-risque de dépression. Les résultats obtenus ne la surprennent pas. « Il avait déjà été montré que ces produits favorisaient le stress oxydant et l’inflammation, et qu’ils modifiaient également le microbiote intestinal », explique-t-elle dans un communiqué, le 5 juin 2023. Une consommation importante d’aliments ultra-transformés est ainsi associée à un sur-risque d’obésité, de diabète et de cancers.

Ces résultats soulignent l’importance de porter une attention particulière à la consommation de ces produits dans les futures études sur les liens entre alimentation et santé mentale. « Ces produits ultra-transformés sont déjà fortement déconseillés par les pouvoirs publics, poursuit Tasnime Akbarly, qui recommandent de cuisiner soi-même des aliments dans leur forme la plus naturelle. (…) N’oublions pas que la santé mentale est aujourd’hui une priorité de santé publique, notamment dans le contexte d’une augmentation des troubles dépressifs depuis la pandémie de Covid-19, en particulier chez les jeunes », conclut-elle. 

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