• Kam Hugh a été éliminée à l’issue de l’épisode 4 de Drag Race France.
  • « J’avais gagné le ball [lors de l’épisode précédent, une épreuve consistant à créer trois looks sur un thème imposé], qui est l’un des plus gros challenges de Drag Race, cela m’a permis de sortir la tête haute », confie-t-elle à 20 Minutes.
  • Interrogée sur la polémique Caroline Cayeux, Kam Hugh répond : « « Ces gens-là », ce sont ses concitoyens. On fait partie intégrante de la société et je pense que Drag Race en est la preuve. »

On avait pris l’habitude d’entendre Nicky Doll la présenter en comptant « 1, 2, 3… Kam ! » Il faudra désormais s’en passer. Kam Hugh a été éliminée à l’issue du quatrième épisode de Drag Race France, révélé jeudi sur France.tv et diffusé samedi minuit sur France 2. La drag-queen parisienne venue d’Ardèche s’est inclinée face à La Big Bertha lors du lip-sync, l’incontournable épreuve de playback ou synchronisation labiale – sur DJ de Diam’s. L’émission a dit au revoir à l’une des candidates qui proposait les looks les plus fashions et aboutis. Interview.

Lors du lip-sync, vous êtes sortie de scène pour changer de perruque avant de revenir, vous pensez que votre élimination est due à cela ?

Je n’en sais rien, vu qu’on n’a pas de détail là-dessus. Sur les cinq minutes de performance – nous avons fait le lip-sync sur la chanson en entier –, j’ai dû sortir dix secondes, je ne suis pas sûre que ça fasse une grosse différence. C’était nécessaire pour moi parce que la perruque était énorme et je n’étais pas en mesure de tout donner. Je ne pouvais pas avoir une seconde perruque en dessous parce que c’était quelque chose de très construit. Donc j’avais préparé une autre perruque et je m’étais dit que je sortirais rapidement pour la mettre. Ça a fait un petit « good tv moment » [bon moment de télé].

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont estimé que votre élimination était injuste. C’est une consolation ?

Cela fait plaisir à entendre. Nicky [Doll, l’animatrice] avait trouvé de très bons mots. Elle m’avait dit : « Tu sais, Kam, parfois, il vaut mieux partir un peu tôt et que les gens aient envie d’en voir beaucoup plus. » Cela m’avait fait beaucoup de bien. Et puis j’avais gagné le ball [lors de l’épisode précédent, une épreuve consistant à créer trois looks sur un thème imposé], qui est l’un des plus gros challenges de Drag Race, cela m’a permis de sortir la tête haute. Au final, c’est une émission où, bien sûr, c’est cool de gagner, mais où les candidates ont toutes quelque chose à montrer. On va aduler ces dix personnes et pas seulement la gagnante, c’est ça qui est important à retenir. Je tiens à dire aussi qu’il faut respecter le choix du jury. [La Big] Bertha méritait aussi de rester.

Vous regrettez d’avoir choisi d’incarner Mireille Mathieu lors de l’épreuve du « Snatch Game » ?

C’était une prise de risque. En 2022, cela devient assez rare pour les drag-queens d’imiter quelqu’un d’autre, donc ça reste compliqué, notamment pour moi. J’avais choisi Mireille Mathieu car, beaucoup de gens l’ignorent, elle est la star française la plus connue au monde. Je l’affectionne énormément, je me reconnais beaucoup en elle. Elle a ce côté très mignonne, douce. Je me disais que cela pourrait être intéressant d’essayer de la rendre marrante en jouant sur ses caractéristiques comme sa coupe de cheveux, ses amitiés avec certaines personnes.

Quel est votre meilleur souvenir ?

Remporter le ball a été une expérience extraordinaire. En arrivant dans la compétition, c’était le challenge que je voulais absolument gagner car j’accorde énormément d’importance et de travail au fait d’imaginer et créer des looks. Tous ceux que vous avez vus ont été faits sur-mesure. Les gens se disent que j’ai juste donné de l’argent à un designer qui a réalisé la tenue, c’est faux. Je voulais prouver que j’étais capable de concevoir à 100 % quelque chose par moi-même. Ce que j’ai fait. Remporter l’épreuve était un moment de validation assez incroyable.

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Plus largement, mon meilleur moment c’est aussi le fait de me dire qu’on représente le drag français, que je suis l’une des dix queens qui ont eu la chance de participer à cette saison si diverse, avec des talents incroyables. A chaque élimination, on sait qu’on perd quelqu’un d’irremplaçable.

Votre participation à « Drag Race France » a changé les choses pour vous ? Vous en récoltez déjà les fruits ?

Là, j’en suis à mon cinquième jour de drag non-stop, ça n’arrête pas. On fait des viewing parties [des visionnages collectifs, dans des bars] où énormément de gens viennent. Ce week-end, j’ai performé à un festival à Lyon, ma ville natale, et l’engouement des gens était incroyable. Je sens l’enthousiasme sur les réseaux sociaux et dans la vraie vie : des personnes me disent qu’elles sont contentes de voir l’émission arriver en France. On peut aussi mettre en valeur d’autres drags, qui ne participent pas à Drag Race, qui sont aussi de très bonnes artistes.

Dans le quatrième épisode, Lolita Banana a craqué, ne supportant plus de se sentir mise à l’écart. D’autres candidates ont expliqué cet isolement par le fait qu’elle était trop dans la compétition…

Avant le tournage, j’étais la queen la plus proche de Lolita. On a animé beaucoup de brunchs ensemble. Je la connais très bien et je l’adore. Elle est très joviale et agréable. Au début de la saison, elle était un peu dans sa tête. On veut toutes bien faire et ça peut nous mettre la pression et nous empêcher d’être nous-mêmes à 100 %. Je pense qu’il y avait besoin de ce moment pour que les choses sortent et que ça reparte sur de bonnes bases. Juste après, j’ai retrouvé la Lolita Banana que je connaissais et qu’on voit à l’écran, joviale, dynamique. Cette séquence montre bien ce qu’est le drag : on se soutient.

Cette semaine, l’actualité a été marquée par les propos de Caroline Cayeux, la ministre déléguée en charge des collectivités territoriales, qui, après avoir dit qu’elle maintenait ses propos tenus lors des débats sur la loi « mariage pour tous », a parlé des personnes LGBT comme « ces gens-là ». Des mots qui ont suscité la controverse et l’ont amenée à présenter ses excuses. Qu’auriez-vous envie de lui dire ?

« Ces gens-là »​, ce sont ses concitoyens. On fait partie intégrante de la société et je pense que Drag Race en est la preuve. L’émission marche très bien, elle montre « ces gens-là », des artistes drags queers LGBTQIA +. Le fait que France 2 ait décidé de la programmer tous les samedis est un vrai signe de confiance et d’une volonté de changer les choses. C’est la preuve aussi que la France est prête. Comme d’habitude, les gens qui ont peur ou qui critiquent sont ceux qui ne connaissent pas. Je pense que quand on sait d’où vient le drag, ça change tout. Drag Race France le fait comprendre. C’est bien plus qu’un divertissement, c’est aussi une émission politique, tout en étant belle, joviale, agréable à regarder. J’espère qu’elle [Caroline Cayeux] regarde Drag Race tous les samedis soir, sur le service public (sourire).

Où sera-t-il possible de vous applaudir dans les prochaines semaines ?

Je serai jeudi dès 19h au Grand Bleu à Bastille pour la viewing party du cinquième épisode – pour les suivants, ce sera au même endroit, à la même heure, mais les samedis. Vendredi, je serai à la Bitch Party au YOYO (Palais de Tokyo) pour une performance de folie. Toutes les infos sont sur mes réseaux sociaux, je partage tout sur Instagram.

Quelque chose à ajouter ?

Beaucoup de gens m’ont dit que c’était dommage que je sois éliminée et qu’ils auraient aimé voir mes runways [défilés]… Ils pourront toujours me voir car j’ai shooté et fait des vidéos de chacun des looks que j’avais prévu pour les prochains thèmes. Je les partagerai sur ma chaîne YouTube et mon Instagram.

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