Clap de fin pour l’icône de l a Nouvelle Vague qui nous a quittés le 13 septembre dernier à l’âge de 91 ans, par suicide assisté, en Suis se. Le réalisateur laisse de nombreux chefs-d’œuvre. Revue de détail.
À bout de souffle (1960)
Godard, fasciné par Jean-Paul Belmondo – quasi-inconnu, il le surnomme « l’acteur animal » –, lui offre le rôle qui va lancer sa carrière, celui d’un voyou au charme fou. Pour lui donner la réplique, le cinéaste choisit Jean Seberg, une actrice américaine en révolte qui soutient la cause du Black Panther Party. Bébel racontera plus tard qu’il avait été stupéfait par la façon de travailler du mythique réalisateur qui écrivait les dialogues au jour le jour, sur le plateau installé sur un coin de table en buvant un café.
Le Mépris (1963)
« Tu les trouves jolies, mes fesses ? – Oui, très. – Et mes seins, tu les aimes ? – Oui, énormément. » Des dialogues célèbres et une scène culte dans laquelle Brigitte Bardot se dévoile dans le plus simple appareil face à un Michel Piccoli imperturbable. En tournant avec le chef de file de la Nouvelle Vague aux côtés d’un des meilleurs acteurs de sa génération, BB rentre dans la cour des grandes et se débarrasse enfin de son image de ravissante idiote.
Pierrot le fou (1965)
Aimanté par Belmondo, Godard le met cette fois-ci en présence de sa muse, l’actrice Anna Karina – alors maîtresse du cinéaste –, bien que les producteurs aient au départ jeté leur dévolu sur Sylvie Vartan et Michel Piccoli. Godard, qui a imposé ses choix, ira jusqu’à teinter au pinceau le visage de Bébel dans le bleu cher à l’artiste Yves Klein.
Un parti pris qui montre combien, pour cet admirateur de Delacroix et de Courbet, la peinture était indissociable du cinéma.
Masculin féminin (1966)
Pour donner la réplique à Jean-Pierre Léaud, le metteur en scène intègre au casting deux jolies femmes : Chantal Goya dans la fleur de sa jeunesse et la délicieuse Marlène Jobert, sans leur dire que son film contient des scènes torrides où elles vont devoir se déshabiller. Sur le plateau, il leur impose une nudité non prévue au contrat. Ce que l’épouse de Jean-Jacques Debout refuse catégoriquement.
Tout va bien (1972)
Avec ce film militant au scénario très politique, le réalisateur franco-suisse réussit l’extraordinaire tour de force de réunir deux immenses stars qui sont aussi des personnalités engagées : Jane Fonda, pasionaria des opprimés américains, et Yves Montand, comédien alors bien ancré à gauche. Il les a appâtées avec cette histoire d’usine en grève occupée par ses salariés.
Nouvelle vague (1990)
Alain Delon vit ce film comme une revanche, lui qui n’avait pas supporté qu’en 1960, Godard lui ait préféré son rival Jean-Paul Belmondo. L’acteur au narcissisme légendaire n’a jamais compris pourquoi la Nouvelle Vague ne s’était pas intéressée à lui. Il tourne avec Godard et exulte, tombant enfin le masque face caméra. « C’est quelqu’un qui porte sa propre tragédie en lui… » disait le maître à son sujet.
Détective (1985)
Avec Claude Brasseur, Nathalie Baye et Johnny. Un film sur fond de mafia où Johnny et Nathalie Baye, qui sont tombés amoureux l’un de l’autre trois ans plus tôt, laissent encore transparaître la folle passion qui les unit. Hélas, quelques mois après le tournage, les parents de Laura Smet se sépareront, alors que leur petite fille n’a que 3 ans.
Valérie Edmond
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