- Frédéric Lopez signe sont grand retour à l’écran avec Un dimanche à la campagne, diffusé ce dimanche 23 octobre à 16h55 sur France 2.
- L’animateur de 55 ans a confié à 20 Minutes « ne pas avoir eu le temps de se préparer » à être à nouveau sous les projecteurs mais estime désormais avoir le recul pour « ne pas vivre comme un drame » un potentiel échec.
- Il raconte encore qu’en annonçant son départ de la présentation de Rendez-vous en terre inconnue en 2018, il ne pensait par revenir un jour à la télévision, « mais la vie a visiblement plus d’imagination que nous ».
Après son retrait suprise de Rendez-vous en terre inconnue en septembre 2018, Frédéric Lopez revient avec un programme tout aussi inattendu Un dimanche à la campagne, diffusé ce 23 octobre à 16h55 sur France 2. Le programme rassemble un trio d’invités dans une maison de campagne, à quelques encablures de Paris. Le premier numéro met en scène le duo de rappeurs Bigflo et Oli, les actrices Charlotte de Turkheim et Barbara Schulz, se livrant sur leur parcours personnel et artistique sous l’œil de Frédéric Lopez.
L’animateur raconte avoir d’abord appréhendé de revenir sur les écrans lorsque France Télévisions lui a proposé le projet. Mais sa soif de dévoiler des parcours inspirants l’a emporté. Il raconte à 20 Minutes sa fierté de proposer à nouveau un programme « loin du tumulte, du vacarme, dans un endroit calme, où on s’écoute avec bienveillance » dans une époque « un peu morose » et revient sur ses quatre années passées hors du petit écran.
Quel est votre état d’esprit juste avant de revenir sur les écrans des Français et Françaises ?
Je suis assez heureux et enthousiaste à l’idée de présenter Un dimanche à la campagne. C’est un programme inspirant et j’ai l’impression qu’on a besoin d’inspiration en ce moment. L’émission présente le destin particulier de gens qui viennent de milieux ordinaires et qui ont réalisé leur rêve en surmontant les échecs et les obstacles…
C’est un programme plutôt positif, qui prend le temps de partir à la rencontre des invités. Être à la tête de ce type de programme était une condition de votre retour ?
Non. Il n’y avait aucune condition. Mais c’est sûr que j’ai fait ça toute ma vie. Rendez-vous en terre inconnue, c’est un programme qui dit : « N’ayons pas peur des autres ». Pour Un dimanche à la campagne, on s’est largement inspirés de La parenthèse inattendue. C’est un programme qui montre dire que dans la vie, il n’y a pas les gagnant et les perdant. On vient tous du même milieu et on a tous des déconvenues, des obstacles, des échecs et c’est important de le savoir parce que c’est notre humanité commune… Sinon on aurait tendance à penser que certains n’ont que des succès, ce qui est faux.
Vous ne cachez pas les similitudes entre Un dimanche à la campagne et La parenthèse inattendue. Selon vous, cette émission avait laissé un vide en s’arrêtant en 2014 ?
Je ne raisonne pas comme ça (rires). La chaîne qui s’interrogeait surtout sur la case du dimanche après-midi. Elle s’est dit qu’aller à la campagne le dimanche après midi, paraissait cohérent et c’est ce qui m’a été présenté.
De mon côté, j’étais vraiment en dehors des médias et je n’avais pas prévu de revenir. Au début, j’ai eu peur puis je me suis enthousiasmé… Je suis content dans une époque un peu morose d’amener un programme loin du tumulte, du vacarme, dans un endroit calme, où on s’écoute avec bienveillance. C’est vrai que ça dénote un peu.
Quand j’ai fait l’émission La parenthèse à l’époque, j’espérais inspirer les gens pour qu’ils entreprennent. J’ai eu beaucoup de messages de gens qui m’ont dit qu’ils avaient osé. Je cite toujours l’exemple de Christian Delachet qui a créé la communauté d’entraide Wanted, qui rassemble un million de personnes en Europe. Il m’a dit qu’il avait regardé La parenthèse en boucle pour se donner du courage. C’est exactement la raison d’être de ce programme, tout comme Un dimanche à la campagne.
Vous êtes d’ailleurs très critique envers les chaînes d’information en continu…
Je pense qu’il y a une addiction à l’information continue, et ça existe partout dans le monde. Je ne suis pas fan car quand je regarde des informations en boucle ça me rend triste, ça ne me donne pas envie d’agir. Ça donne une image de l’humanité qui va dans le mur, on a l’impression que le monde n’a jamais été aussi dangereux alors que les historiens sont là pour nous rappeler que c’est le contraire.
Bien sûr qu’on affronte plein de problèmes pleins de crises mais on a déjà surmonté des trucs incroyables. Même notre génération, elle a surmonté cette pandémie qui était dingue et on en est sorti. Le fait d’avoir une vision du monde un peu triste, ça ne donne pas envie d’entreprendre, de s’engager et d’aider. C’est pour ça que je préfère me concentrer sur des destins inspirants.
De mon côté, je réfléchis plutôt autour de lectures. Il y a un historien qui s’appelle Rutger Bregman, un historien qui a écrit le livre Humanité. Une histoire optimiste. Ce titre paraît provocateur aujourd’hui mais il remet les pendules à l’heure en faisant la démonstration que dans l’histoire de l’humanité, l’homme est plutôt bon et solidaire et chaque fois que l’humanité s’attaque à un fléau, elle le règle…
Après 15 ans de présentation de Rendez-vous en terre inconnue vous avez surpris tout le monde en vous retirant du programme. Pourquoi votre décision a-t-elle autant étonné les téléspectateurs selon vous ?
Je pense que ça a surtout étonné car ça n’arrive pas tous les jours. Quand on est exposé et que ça fonctionne plutôt, on attend qu’on nous vire, que le public se lasse. C’est rare que quelqu’un prenne la décision d’arrêter… Je pense que c’est une chance quand on peut le faire. C’est une prise de risque car vous risquez que les gens n’aient plus envie de vous voir en cas de retour mais c’était nécessaire pour moi.
Depuis ce jour, vous n’avez jamais regretté cette décision ?
Je crois que j’étais arrivé à mon maximum et je voulais vraiment arrêter de dire adieu à tout le monde. Le fait que l’émission poursuive son chemin, c’est très émouvant pour moi. Je me souviens les premières émissions que j’ai vues avec Raphaël de Casabianca, je pleurais tout le long. Je ne peux pas dire que ça me manque car je crois que j’ai fait ma part.
Envisagiez-vous déjà de revenir un jour à l’écran à ce moment-là ?
On m’avait en tout cas conseillé de ne pas dire que c’était des adieux mais simplement un pas de côté par rapport à la télévision. Mais je mentirais en vous disant que je ne l’ai pas pensé. Dans ma tête je me disais que c’était déjà super et que c’était mon destin, d’avoir été à l’image à un moment donné de ma vie.
Mais la vie a visiblement plus d’imagination que nous parce que je ne pensais pas revenir dans ces conditions. Je ne pensais pas revenir du tout…
Comment s’est passée cette période loin du petit écran ?
Je ne me suis pas tout à fait retiré puisque j’ai continué à produire des émissions.
Je me suis mis en jachère, je me suis nourri, j’ai vécu d’autres choses… Par exemple, j’ai passé un diplôme de Médecine Méditation et Neuroscience à la fac de médecine de Strasbourg. Ça m’a beaucoup plu d’être moins exposé, d’avoir moins de pression.
Comment avez-vous préparé votre grand retour à la télévision, afin de vous préserver ?
Je n’ai pas vraiment eu le temps de me préparer. J’ai été appelé par la chaîne fin juin et il a fallu bosser tout de suite. Donc on s’est mis tout de suite au travail !
Mais maintenant j’ai 55 ans et je ferai forcément autrement qu’il y a quelques années. Je pense qu’avant j’avais l’impression de jouer ma vie, aujourd’hui c’est une proposition que je fais aux téléspectateurs et je serais super heureux que ça leur fasse plaisir.
Si en revanche, ils ne sont pas au rendez-vous, je sais que je ne le vivrais pas comme un drame comme ça aurait sans doute été le cas il y a quelques années. Je pense que c’est une question d’expérience, de recul.
Vous avez d’ailleurs souvent parlé des vertus de l’échec, et notamment de vos propres échecs qui vous ont forgé…
Oui, c’est quelque chose qui me passionne… Dans les grandes entreprises, au Royaume-Uni, ils embauchent des gens qui ont vécu au moins trois échecs. Parce que finalement, comme disait Nelson Mandela c’est « ou je réussis, ou j’apprends », il n’y a pas d’échec.
De mon côté, j’ai déjà eu de nombreux succès dans ma vie mais aussi beaucoup d’échecs. Finalement, l’important est de faire de notre mieux. Ce sera peut-être triste pour les équipes si ça ne fonctionne pas mais moi je l’ai intégré. Faire ce métier c’est une prise de risque permanente, c’est le public qui décide à l’arrivée. Donc on se prépare autant au succès qu’à l’échec.
Est-ce que ce retour est le point de départ de plus d’émissions pour vous ?
Une émission par semaine, c’est déjà très bien (rires). Je pense me tenir à ça, j’espère. C’est un métier très étrange, quand vous êtes exposé il y a plein de propositions et comme il ne faut jamais dire jamais, la preuve, je ne dirai pas jamais… Mais dans ma situation d’aujourd’hui, je pense être comblé.
Source: Lire L’Article Complet