- Soso Maness, le rappeur originaire de Font-Vert, dans les quartiers Nord de Marseille sort son troisième album ce vendredi, Avec le temps.
- Il a accueilli 20 Minutes à Vitrolles avant la diffusion du troisième épisode de sa série pour évoquer son parcours, ses projets et parler « good vibes ».
Ne le résumez pas à Zumba Cafew. Soso Maness, le rappeur originaire de Font-Vert, dans les
quartiers Nord de
Marseille sort ce vendredi son troisième album, Avec le temps. Propulsé par son refrain devenu mythique de Bande Organisée, Zumba Cafew, Soso Maness démontre une nouvelle fois sa capacité à rapper vrai. Il a accueilli 20 Minutes à Vitrolles, avec toute la gentillesse qui le caractérise, pour la projection du troisième épisode de sa série en compagnie de SCH, devenu « inséparables » depuis le projet 13 Organisé.
Expliquez-nous cette dualité avec le refrain Zumba Cafew ?
Oui Zumba Cafew c’est le fameux gimmick qui est maintenant connu de la France entière, et qui ne m’appartient plus. Au-delà de la réussite de cette track là, c’est surtout l’aspect unité pour moi qui est le plus fort, plus que la réussite. Ce sont des amis, des proches, et c’est ma plus grande fierté. Pourquoi ensuite j’ai fait le son Zumba Cafew ? Je ne voulais pas que les gens résument ma carrière à ça. J’avais déjà fait deux albums, je trouvais dommage qu’une certaine partie de la population me résume à ça. J’ai fait la démonstration de ce que je savais faire, avec authenticité, j’ai trop bossé pour ça. Même si je suis très fier de ce gimmick.
Ça vient d’où Zumba Cafew ?
En fait ça vient d’un morceau d’électro que j’écoutais dans les années 2000 dans lequel ça dit « Samba Café », j’ai demandé aux collègues de crier ça au studio, et vu qu’ils avaient bu un peu trop de Ricard, c’est devenu Zumba Cafew. Comme quoi l’alcool peut faire des bonnes choses même si c’est rarement le cas.
Quel est votre rapport à la police ? Vous racontez qu’elle vous courrait après et maintenant elle vous demande des photos…
Ma façon de penser reste la même. Tous les policiers de l’hexagone ne sont pas des bisounours. J’ai toujours aussi dit que quand je me faisais contrôler, dans 80 % des cas, ça se passait bien. Mais il y a des policiers qui exercent ce métier par conviction, ou plus pour le côté alimentaire. Et il y en a d’autres qui font aussi ce métier pour assouvir des pulsions d’extrême droite… C’est une minorité qui commence à grandir, même si ça reste une minorité.
Vous avez quitté l’école assez tôt, mais vous voulez passer le bac en candidat libre, c’est exact ?
Pas maintenant, mais quand j’aurais le temps, oui. C’est pour me dire à moi-même que je l’ai eu, mais aussi pour mes enfants, pour pouvoir leur dire que leur papa a eu le bac. C’est un de mes plus grands regrets de ne pas l’avoir eu. C’est aussi un challenge personnel. C’est toujours bien de se challenger, sur les diplômes, mais aussi sur le fait d’aller au pôle Nord. Je devais y aller avant le Covid donc dès que j’ai l’occasion, je le fais. Avec le S [CH] , Challah’.
Ce vendredi, vous refaites TP avec une vente de votre nouvel album à Font-Vert, votre quartier. Pourquoi c’est important pour vous ?
L’image est belle, c’est là où je vendais de la drogue et maintenant je vends mes disques. C’est pour donner du rêve aux enfants, de l’espoir et rencontrer les gens qui te supportent. C’est important la proximité.
Qu’est-ce qui a changé entre vos deux premiers albums et celui-ci ?
Les succès que j’ai eus récemment m’ont donné confiance. Maintenant je me considère comme un rappeur et pas comme un mec de rue qui sait rapper. La confiance c’est super important de pouvoir l’inculquer aux enfants, d’être fier et confiant. Mais pas d’être sûr de soi. C’est comme dans le foot, avec la confiance tu enchaînes les buts, et là j’enchaîne les réussites. J’essaye de la garder cette confiance, mais des fois elle disparaît.
Pourquoi ce titre, Avec le temps ?
Parce que là on vient discuter de ma vie et avec le temps… On réussit, on devient quelqu’un de bon de bon, de bien, on devient papa. Avec le temps… Tout. Je n’ai plus de temps parce que j’en ai assez gaspillé. J’essaye de bien le gérer. Il y a tellement de gens aigris, obscurs, alors qu’on ne reste que 80 ans sur Terre. Pourquoi autant de négativité, le temps passe tellement vite ? Le temps qu’on a il faut l’utiliser à bon escient, être positif et distribuer des good vibes. C’est DJ Snake, qui est devenu un super pote qui m’a inculqué ça.
Pourquoi tenez-vous aussi à montrer votre vie d’avant, dans vos clips, votre série ?
Je ne pense être LA personne, mais une des personnes les mieux placées pour le faire en France et dans le rap. Loin de moi l’idée de dire que je suis Pablo Escobar, mais j’ai connu beaucoup de trucs. Et je les vis toujours, dans ma vie quotidienne, c’est encore la vie de mes proches, de membres de ma famille. Je veux bien le faire, et je donne les rôles à des gens qui ne sont pas acteurs mais qui le font très bien. J’écris des scénarios, et ça marche.
En parlant de scénario, avez-vous d’autres projets de films ?
On va écrire un film avec le S, mais je ne peux pas en dire plus. Je pense qu’il faut sublimer la musique et ça passe par l’image. C’est un apport très important, aujourd’hui tout est très visuel, avec Instagram, on doit être appliqué sans faire des clips super esthétiques. J’ai fait 25 millions de vues avec une Go Pro. Des fois j’aime bien amener un côté très artistique comme dans Les derniers marioles [un titre de l’album déjà sorti], avec toutes ces plumes qui volent quand le mec se fait planter. Et je suis super fier d’avoir fait bosser sur ce projet des jeunes de 22 ans, de Marseille, qui vont montrer à toute la France que ce sont des très très bons. En finir avec l’impérialisme parisien toujours avec des gros budgets. C’est important en tant qu’artiste installé de donner ce genre d’opportunité. On en revient aux good vibes, quand tu donnes de la bonne énergie, ça te le rend.
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