Jacques Chirac est décédé à l’âge de 86 ans. Pour tous, l’ancien président de la République restera un personnage d’envergure qui aura marqué le paysage politique français pendant plusieurs décennies.
Jacques Chirac est né le 29 novembre 1932 dans le 5ème arrondissement de Paris. Son père, médaillé de guerre, est un employé de banque devenu administrateur de sociétés. La famille Chirac est réputée « laïque et républicaine ». Jacques Chirac commence d’abord sa scolarité en Corrèze, puis à Versailles, et enfin à Paris, au lycée Louis-le-Grand, dont il ressort avec un bac mathématiques mention « assez bien ».
En 1951, il intègre Sciences Po Paris, et rencontre alors Bernadette Chodron de Courcel, une femme venant d’un milieu social totalement différent, très liée à la religion catholique, et qui le propulsera dans un tout autre monde. De leur mariage, naîtront deux enfants, Laurence et Claude.
Une ascension fulgurante
En 1947, Jacques Chirac prend sa carte au Rassemblement du peuple français « sans savoir ce qu’il faisait ». Il expliquera plus tard que ce n’est qu’en 1958 qu’il deviendra véritablement gaulliste. Après être entré dans la Haute Fonction publique, notamment auprès de Georges Pompidou, dont il fut un proche collaborateur, il se lance en politique en 1965 en devenant conseiller municipal en Corrèze, puis député au terme d’une lutte acharnée.
Devenu secrétaire d’Etat à l’Emploi (création de l’ANPE) puis aux finances sous Pompidou, ce dernier le propulse en 1971 au poste de ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement. En 1972, il obtient sa première grande fonction, celle de ministre de l’Agriculture, poste qui lui vaudra le soutien des agriculteurs durant une la quasi totalité de sa carrière politique.
Une première cohabitation historique
Alors qu’il fonde le RPR (Rassemblement Pour la République ), parti gaulliste, Jacques Chirac devient dans la foulée Maire de Paris. En lice pour l’élection présidentielle de 1981, il échoue face à Valéry Giscard d’Estaing. Mais au second tour, c’est François Mitterand, arrivé second au premier tour, qui l’emporte finalement. Beaucoup lui reprocheront son manque de conviction quand il demandera durant l’entre-deux tours à ses partisans de voter pour VGE.
En 1986, la droite remporte les élections législatives, et on assiste alors à la première cohabitation de l’histoire de la Vème République. Jacques Chirac, alors chef de file de l’opposition, devient Premier ministre. S’en suit une période tumultueuse entre les deux hommes. En 1993, alors que la gauche perd à nouveau les élections législatives, Jacques Chirac décide de ne pas se relancer dans une cohabitation, laissant Edouard Balladur devenir Premier ministre.
Le premier mandat à la tête de la République
En 1995, il est finalement élu président avec 52,64% des voix devant Lionel Jospin. Il choisit Alain Juppé comme Premier ministre. Tous deux orientent dans un premier temps leur politique sur la lutte contre le déficit de l’Etat afin de préparer l’arrivée de l’Euro. La même année, Jacques Chirac fait un discours historique en reconnaissant le rôle joué par l’État français dans l’envoi de juifs dans des camps de concentration.
En 1997, le gouvernement Juppé doit faire face à la colère des Français qui n’approuvent pas la réforme des retraites et le gel des salaires des fonctionnaires. Jacques Chirac tente alors une dissolution de l’Assemblée, dissolution ratée puisqu’elle débouche sur l’arrivée de la gauche au pouvoir. S’en suit donc une cohabitation avec Lionel Jospin, marquée par le vote des 35H, la baisse du chômage et la reprise économique. Le Premier ministre obtient également la réforme du quinquennat. Dans le même temps, le scandale autour des emplois fictifs du RPR éclate, mais Jacques Chirac jouit de l’immunité présidentielle.
En 2002, Jacques Chirac annonce qu’il est candidat pour un second mandat. Alors que des violences urbaines éclatent, le FN profite de cette percée des thèmes sécuritaires, et atteint le second tour de la présidentielle. La classe politique républicaine, très choquée, en gardera un souvenir amer. Jacques Chirac est finalement réélu président, mais au terme d’une élection en demi-teinte.
Un second mandat sur fond de grogne populaire
Alors qu’il nomme Jean-Pierre Raffarin Premier ministre, Jacques Chirac se voit obligé d’appeler Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur, puis à l’Économie, alors même qu’il est de notoriété publique que les deux hommes ne s’apprécient guère. En 2003, Jacques Chirac, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, réalise son dernier coup d’éclat en s’opposant farouchement à la guerre en Irak.
En 2006, le CPE de Dominique de Villepin, le protégé de Jacques Chirac, est un échec. La même année, éclate l’affaire Clearstream 2 dans laquelle les deux hommes sont soupçonnés. En 2007, le président annonce qu’il ne briguera pas de troisième mandat, apportant son soutien à la candidature de Nicolas Sarkozy, candidat élu par l’UMP.
La vie après l’Élysée
Membre du Conseil constitutionnel aux côtés de Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac s’impliquera de plus en plus dans sa fondation et profitera de son temps libre pour lancer le Musée des arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques. Élu personnalité politique préférée des Français, il obtient alors une cote inédite avec 78% d’opinions positives.
Jacques Chirac demeurera l’une des figures phares de la Vème République. Alors que l’hyper-présidence de Nicolas Sarkozy a été très marquée à droite, les analystes qualifient la politique menée par Jacques Chirac de « radicale-socialiste ». Avec lui, c’est toute une ère de la vie politique française qui s’est éteint.
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