Avant la sortie d’un roman en août prochain, l’artiste ultra-polyvalent s’est glissé, le temps d’un roman-photo désopilant, dans le costume d’un sexologue en proie à des problèmes d’érection…

Alors qu’il s’apprête à rejoindre sa villégiature andalouse, l’ancien protégé, avec toute la troupe des Robins des Bois, de Dominique Farrugia et Isabelle Nanty, prend le temps de déguster une omelette à une terrasse parisienne. L’occasion pour lui de nous parler de son nouveau « bébé » et de tous les projets dont fourmille son cerveau d’hypersensible…

France Dimanche : C’est la nostalgie de Hara-Kiri ou de Nous Deux qui vous a incité à faire un roman-photo ?

Maurice Barthélemy : C’est un mélange des deux en effet ! J’étais lecteur plus occasionnel de Nous Deux, dans la salle d’attente du médecin ou du coiffeur de Compiègne. J’ai su après que c’était le fondateur italien de Nous Deux et d’Intimité qui avait créé les romans-photos de l’après-guerre. Toutes les vedettes de l’époque y participaient : Johnny, Mireille Mathieu, etc.

FD : Cela vous change de registre après le succès de votre livre sur l’hypersensibilité ?

MB : Complètement, oui ! Et c’est ce que j’aime dans ce métier. D’autant que je me suis retrouvé, malgré moi, coach en hypersensibilité, alors que ce n’est pas du tout mon but dans la vie !

FD : Ce n’était pas trop compliqué de fabriquer un tel « ovni » ?

MB : C’est vrai que je n’avais encore jamais fait ça. Et je me suis aperçu que le roman-photo est proche du court-métrage et de la bande dessinée. C’est moi qui, au départ, ai écrit le scénario et un dessinateur en a fait un story-board. À partir de là, nous avons tourné… dans un froid glacial en trois jours !

FD : Quelle était l’idée de départ de cette histoire loufoque comme vous les aimez ?

MB : Au début, j’avais pensé en faire une série pour une plateforme avec ce sexologue qui a des problèmes d’érection. Un peu comme le cordonnier mal chaussé. Comment il le vit ? Cela m’a permis de parler du blues des hommes de la cinquantaine, des boomers accusés de tous les maux ! Mon personnage ne se sent pas à sa place en fait…

FD : Il vous ressemble ?

MB : Pas du tout ! Je ne suis pas nostalgique et je ne traîne pas mon blues comme lui. Et vous remarquerez que moi je ne porte pas la moustache… en hommage au professeur Choron !

FD : C’est un sujet délicat qui aurait pu vite déraper, avec de nombreuses scènes de lit !

MB : Ça aurait pu oui, mais c’était déjà un peu chaud pour ma copine quand je lui ai dit que j’allais tourner un truc sur ce thème. Donc j’ai évité !

FD : Que ce soit dans vos livres, vos sketches ou vos films, vous flirtez toujours avec l’absurde.

MB : Mais ma vie quotidienne est un peu absurde ! Par exemple, sachez qu’il y a deux semaines, on m’a demandé de célébrer le mariage d’une femme qui se mariait… toute seule ! Elle m’avait contacté sur Instagram il y a six mois et je me suis retrouvé dans une petite chapelle désacralisée des Yvelines à célébrer un « vrai » mariage en solo, avec tous les codes classiques ! Y a qu’à moi qu’on demande des trucs pareils ! Mais ça me va bien, car je m’ennuie vite… C’est un peu comme dans le livre avec le personnage installé à une terrasse et qui fait les voix des gens à leur fenêtre. Je le fais tout le temps ! Comme je faisais dialoguer les animaux qu’on allait voir au zoo avec ma fille.

FD : Votre fille qui apparaît dans le roman-photo…

MB : Oui, je ne lui ai pas demandé. Je lui ai piqué une photo sur Instagram et elle ne l’a su qu’à la sortie du bouquin !

FD : La comédie la tente ?

MB : C’est parti pour oui. Ce doit être dans les gênes, comme moi et sa mère, Judith Godrèche. Elle a vécu très longtemps aux États-Unis et, à 18 ans, le fait de parler les deux langues va l’aider dans ce métier. D’ailleurs, elle va jouer dans la série de sa mère diffusée sur Arte en décembre prochain. Et en plus, elle a du talent !

FD : Comme autres guests, il y a aussi la comédienne Caroline Proust, la célèbre flic de la série Engrenages.

MB : Oui, c’est une vieille copine et c’est la première à aimer les projets un peu délirants. C’était un tournage très joyeux.

FD : Une suite est prévue à ce roman-photo ?

MB : Si ça marche, c’est possible. Sinon, je me serais bien amusé quand même !

FD : Quels sont vos autres projets ?

MB : J’ai un roman qui sort chez Plon fin août. Cela s’intitule L’Expérience et raconte l’histoire d’un type en burn-out qui rentre dans une salle de cinéma. Et là, sa vie va basculer quand l’écran va lui poser des questions…

FD : Et les projets au cinéma, justement ?

MB : Oui, je suis en préparation d’un film, en tant que réalisateur, avec Isabelle Nanty et un autre acteur dont j’attends la réponse… Cela raconte l’histoire d’un agriculteur de 65 ans, très dur, très fermé et assez raciste qui fait un AVC. Et quand il se réveille, il ne parle plus qu’arabe ! C’est toujours dans l’absurde, mais cela me permet d’aborder plein de thèmes. J’espère le sortir au printemps prochain !

Propos recueillis par Yves QUITTÉ

Source: Lire L’Article Complet