Auteur des romans "Que Dieu lui pardonne" (2021) et "De la part d’Hannah" (2014), Laurent Malot nous parle de son neuvième roman "Mathilde mélodie".

Ici Paris : Votre nouveau roman est un magnifique portrait de femme qui se bat pour reprendre son destin en main : pourquoi avoir choisi le thème de la renaissance ou seconde chance ?

Laurent Malot : C’est un mal très ancré dans la société de ne pas avoir confiance en soi et de ne pas oser être qui l’on est vraiment. Comme l’écrivait Huxley dans Le Meilleur des Mondes, cette même société nous pousse vers des cases prédéfinies. Et c’est un combat de chaque jour d’oser sortir de sa zone de confort. Une zone dans laquelle on n’est ni heureux, ni malheureux. On subit c’est tout. Combien de gens sont épanouis dans leur métier ou dans leur quotidien ? Mathilde, c’est un peu nous. Nous qui, par paresse ou peur, n’osons pas vivre nos rêves. Elle se bat pour que sa vie ait un sens, comme nous devrions tous le faire. Elle sort de son tunnel et affronte la lumière. C’est inconfortable au début, mais tellement valorisant…

Votre roman raconte aussi les difficultés d’une PME de province et questionne notre capacité à faire preuve de solidarité face aux épreuves : est-ce qu’il s’agit d’une comédie sociale ?

Bien sûr car l’écart ne finit plus de grandir entre riches et pauvres. L’on baigne dans le « chacun pour soi », parce qu’au lieu de l’entraide et de la bienveillance, on apprend la compétition dès l’école. Les crises qui se succèdent poussent chacun à se refermer ou à se méfier de l’autre. Mais ce n’est pas un mal incurable. Je continue de croire en la solidarité, en l’humanité qui relève la tête malgré tout.

Votre écriture est très visuelle, avez-vous déjà des projets d’adaptation ?

Avant d’être romancier, je voulais être scénariste, j’ai d’ailleurs écrit des dizaines de fiction pour France Inter. Effectivement, les droits audiovisuels de Mathilde Mélodie ont déjà été achetés. Tout au long de l’écriture, j’avais même en tête l’actrice qui serait parfaite pour incarner mon héroïne. Le réalisateur Jean-Marc Brondolo a eu la même idée que moi. Il a adoré et trouvé un producteur. On y travaille en ce moment même.

Stéphanie Lohr

A lire…

À 38 ans, Mathilde ne rêve plus. Surtout pas de chanter parce que la chanson la ramène invariablement à l’accident de voiture qui a coûté une jambe à sa fille. Convaincue d’être responsable, elle s’est enterrée à Romorantin (Loir-et-Cher) et traîne une vie morne à la matelasserie Delattre. Pourtant, Nina, 13 ans, ne lui en veut pas. C’est même tout le contraire. Aussi quand la PME est sur le point de faire faillite, l’adolescente est la première à la remettre sur les rails de la chanson. Parce qu’un concours national offre un million d’euros à l’entreprise qui présentera le meilleur artiste. De toute façon, Mathilde n’a pas le choix : soit elle défend les couleurs de la matelasserie, soit elle est virée… Une comédie dans la lignée de Full Monty.

Mathilde Mélodie, Laurent Malot XO éditions, 320 pages, 19,90 €

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