Les Spas d’intérieur et jacuzzis d’extérieur sont devenus très populaires ces dernières années. Problème : ce sont de vrais nids à bactéries, virus et champignons, alerte Primrose Freestone, maîtresse de conférences en microbiologie clinique à l’Université de Leicester (Royaume-Uni) dans un article publié sur The Conversation.
Une température propice aux agents pathogènes
Cette sensation agréable d’eau chaude sur la peau : quel plaisir lorsqu’on entre dans un jacuzzi. Se baigner de temps en temps dans une eau entre 37 et 40°C est même recommandé afin d’éliminer les tensions musculaires ou de soulager « l’inflammation des articulations chez des personnes atteintes de rhumatisme ou d’arthrose », ajoute le Dr Freestone. Malheureusement, c’est précisément ce climat chaud et humide que recherchent les pathogènes (qui provoquent des maladies, NDLR) pour se développer.
Dès lors qu’on entre dans l’eau, on se déleste de tout ce qui était sur notre peau. Outre l’éventuelle crème hydratante, on laisse aussi s’échapper de nos corps « les quelque 100 mg de matières fécales », sueur et gouttes d’urine qui vont alors tourbillonner dans l’eau.
« Les gens sont colonisés par des bactéries infectieuses sur leur corps, ce qui veut dire que cela n’est pas dangereux pour eux, mais peut rendre d’autres personnes gravement malade », explique le Dr Pritish Tosh, spécialiste des maladies infectieuses à la Mayo Clinic de Rochester (Etats-Unis), à Buzzfeed.
Parmi ces germes qui peuvent nous rendre malade, sont fréquemment retrouvés le staphylocoque doré résistant à la méticilline (SDRM), le virus de l’herpès, E.coli, les Norovirus, ou les Pseudomonas. Lorsque ces Pseudomonas aeruginosa entrent en contact avec les follicules capillaires, une éruption cutanée appelée « folliculite des jacuzzis » peut être provoquée.
Résistant au chlore, le parasite Cryptosporidium peut quant à lui provoquer de sévères diarrhées. « Cette bactérie est facilement transmise par les matières fécales, et elle provoque la plupart des épidémies dans les piscines et parcs aquatiques, et même quelques morts par an », ajoute l’experte en bactériologie Kelly Reynolds, auprès de Buzzfeed.
Selon une enquête québécoise, un jacuzzi collectif sur trois contiendrait une quantité inquiétante de bactéries potentiellement dangereuses pour la santé, révélait le Journal de Montréal en 2014. Inhaler la bactérie Legionella via la vapeur du spa peut même « causer une pneumonie potentiellement fatale », prévient le Dr Freestone.
Des substances irritantes dans les produits de filtrage
Si de tels désagréments surviennent surtout dans les bains publics, c’est parce que la majorité des spas individuels sont équipés d’un système de filtration visant à tuer les microbes dans l’eau. Mais si vous vous sentiez protégé.e par ces produits, sachez qu’eux aussi peuvent vous nuire.
Qu’il s’agisse de chlore, de brome ou autres microbicides, ces agents « sont toxiques et peuvent irriter la peau et les yeux », prévient la maîtresse de conférence, qui rappelle en ce sens l’importance « de prendre une douche après le bain à remous ». L’agence de sécurité sanitaire américaine (CDC) recommande également de « contrôler et d’ajuster toutes les heures » le niveau des nettoyants, qui se dégradent rapidement avec la chaleur.
Une astuce permet toutefois de savoir si l’eau du jacuzzi est trop sale : lorsque l’urine ou la sueur se mélangent au chlore, une réaction chimique s’opère et de la chloramine est libérée. Son odeur est très forte, et elle pique les yeux. « Si une forte odeur se dégage d’un bain à remous, il vaut peut-être mieux ne pas y entrer, même si l’eau semble propre et claire », conclut le Dr Freestone.
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