On parle d’hyperglycémie lorsque le taux de sucre dans le sang (glycémie) est anormalement élevé. Les explications du médecin endocrinologue.

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Hyperglycémie : de quoi parle-t-on exactement ?

La glycémie désigne le taux de sucre en circulation dans le sang. Lorsqu’on consomme des aliments sucrés (les bonbons, les gâteaux, mais aussi les féculents, le pain de mie, les fruits…), les glucides passent dans le sang : une partie sert de  » carburant  » à l’organisme (c’est-à-dire : est transformé en énergie pour assurer le bon fonctionnement des organes : muscles, cerveau…) tandis qu’une autre partie est transformée en graisse puis stockée dans des cellules spécifiques, en réserve.

Petit point vocabulaire. Lorsque le taux de sucre dans le sang est trop faible, on parle d’hypoglycémie. Lorsqu’il est trop élevé, on parle d’hyperglycémie.

Quelques chiffres…  » Lorsque le taux de sucre sanguin (la glycémie) est supérieur à 1,27 grammes par litre de sang à jeun et à deux reprises dans la journée, ou supérieur à 1,27 g/L à jeun et à 2 g/L après un repas, il s’agit d’un diabète : une maladie responsable d’une hyperglycémie chronique  » note le Dr. Ghislaine Hochberg, médecin endocrinologue. La glycémie se mesure à l’aide d’une prise de sang ; les patients diabétiques disposent aussi d’un lecteur de glycémie qui permet une auto-surveillance glycémique.

À savoir.  » On considère que le traitement d’un patient diabétique est bien équilibré lorsque la glycémie avant le repas est comprise entre 0,80 et 1,20 g/L et lorsque, 2 heures après le début d’un repas, elle ne dépasse pas 1,80 g/L  » ajoute la spécialiste.

Hyperglycémie : quels sont les symptômes d’une glycémie anormalement élevée ?

L’hyperglycémie chronique modérée (jusqu’à 1,80 g/L de sang) est souvent asymptomatique. Ce qui ne signifie pas qu’elle est sans conséquences sur la santé…  » L’excès de sucre dans le sang est à la fois responsable d’une microangiopathie (c’est-à-dire : de lésions au niveau des petits vaisseaux sanguins qui parcourent l’organisme) et d’une macroangiopathie (donc de lésions au niveaux des gros vaisseaux sanguins)  » explique le Dr. Hochberg.

Après 10 ans, l’hyperglycémie chronique modérée peut-être directement responsable de complications diabétiques, comme la rétinopathie diabétique ou la néphropathie diabétique :

  • la rétinopathie diabétique atteint environ 50 % des patients souffrant de diabète de type 2, selon la Fédération Française des Diabétiques (FFD). Cette pathologie constitue la première cause de cécité avant l’âge de 65 ans. Elle correspond à la fragilisation puis à la rupture des petits vaisseaux sanguins (que l’on appelle  » capillaires « ) qui irriguent la rétine, une fine membrane située dans l’œil. Souvent asymptomatique, la rétinopathie diabétique peut se manifester via certains troubles de la vue : des lettres déformées à la lecture, des difficultés à passer de la lumière à l’obscurité…
  • la néphropathie diabétique, c’est une complication du diabète au niveau des reins : elle correspond à un encrassement du filtre rénal chargé d’éliminer les déchets charriés par le sang. Moins fréquente que la rétinopathie diabétique, la néphropathie diabétique peut être dépistée lorsqu’il y a la présence d’une microalbuminurie, c’est-à-dire d’une faible quantité d’albumine dans les urines.

«  L’hyperglycémie chronique constitue aussi un co-facteur de risque pour les maladies cardiovasculaires – comme l’accident vasculaire cérébral (AVC) ou ou l’athérome et ses conséquences : l’angor, l’artérite ou l’infarctus du myocarde (crise cardiaque), par exemple  » note le Dr. Hochberg.

Lorsqu’il existe une hyperglycémie chronique et sévère (c’est-à-dire : lorsque la glycémie dépasse 1,80 g/L), l’excès de sucre dans le sang peut donner lieu à des symptômes spécifiques :

  • Une polyurie due à une élimination urinaire du sucre contenu dans le sang : «  le patient urine beaucoup et souvent : la polyurie apparaît avec la hausse de la glycémie  » souligne l’endocrinologue.
  • Une fatigue anormale :  » le patient se sent démotivé, il a du mal à trouver de l’énergie pour ses activités quotidiennes  » ajoute le Dr. Hochberg,
  • Une moins bonne cicatrisation :  » en cas d’hyperglycémie chronique sévère, les plaies ont du mal à cicatriser, ce qui augmente le risque de surinfection, notamment bactérienne  » précise la spécialiste.

Hyperglycémie : comment la prévenir ?

Prévenir l’hyperglycémie, c’est prévenir le diabète de type 2 – le diabète de type 1 étant principalement d’origine génétique, il n’y a pas de prévention possible. Pour cela, il est nécessaire d’adopter une alimentation équilibrée (idéalement : un régime méditerranéen avec des fruits, des légumes, des oléagineux, des  » bonnes  » graisses et du poisson) et de pratiquer une activité physique régulière (au moins 30 minutes de marche par jour, ce sont les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé).

En cas de diabète déjà installé, les recommandations restent les mêmes : il est préférable d’adopter un régime alimentaire avec un apport en sucres contrôlé (idéalement avec un suivi diététique) et de bouger autant que possible (yoga, running, natation… à chacun de choisir).  » Un suivi médical avec des bilans biologiques réguliers doit être mis en place ; il est également indispensable de bien prendre son traitement  » précise le Dr. Hochberg.

Merci au Dr. Ghislaine Hochberg, médecin endocrinologue à Paris.

Source : Fédération Française des Diabétiques (FFD)

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