- L’artiste français Hervé sort son premier album « Hyper », ce vendredi.
- A la croisée de la chanson française et de l’electro, le chanteur livre un nouveau projet musical plus solaire et plus personnel que l’EP « Mélancolie F.C. » avec lequel il s’est fait connaître en 2019.
« J’ai scotché mon téléphone au cul de la voiture de mon père, j’ai craqué, j’avais envie de faire n’importe quoi », s’emballe Hervé à l’évocation du tournage du clip de sa chanson Maelström. Une vidéo dédiée au
déconfinement et dans laquelle il gambade avec folie et légèreté dans la campagne en chantant : « Redis-moi combien cette vie est belle, tu ne sais pas à quel point j’ai besoin de l’entendre. »
« C’était un titre qui correspondait à la sensation que j’avais, explique à 20 Minutes l’artiste de 28 ans qui a vécu le déconfinement comme une libération. Je ne suis pas sorti du tout pendant deux mois. Ce clip, c’était le lâcher-prise. »
« Au rythme des aléas de la « météo Covid » »
Confiné en Bretagne, chez son père, Hervé a mis un point d’honneur à faire vivre sa musique – que l’on pourrait qualifier de « chanson électronique » – malgré l’enfermement, les doutes et les contraintes. Il s’est pris au jeu des lives et des vidéos made in confinement. Et il a peaufiné son premier album, Hyper, qui sort ce vendredi. « La préparation de ce disque était un moment assez intense. Je vivais au rythme des aléas de la « météo
Covid » », résume-t-il.
Hervé a donc décidé de faire avec les moyens du bord, en tournant le clip confiné de Si bien du mal dans la cuisine de la maison de son père. « Je me suis retrouvé dans une situation où mon album était prêt. Je devais attendre trois mois avant de le sortir et je ne savais même pas si j’allais pouvoir le faire avant l’été. Je me suis dit qu’il fallait que je sorte de la musique, que je sois actif et surtout pas que je m’enterre ou que je me laisse envahir par une énergie négative », analyse-t-il. Visiblement, Hervé a combattu le spleen avec brio, si on en croit sa façon survoltée de préparer des crêpes (ou des galettes ?).
Foot, petits boulots et duo franco-britannique
Ceux qui suivent Hervé depuis son très remarqué EP, Mélancolie FC, paru l’an passé, ont découvert un avant-goût d’Hyper avec le clip de Cœur poids plume, qui nous rappelle la douce époque des boîtes de nuit, livré en 2019.
Si Hervé peut faire n’importe quoi, il ne le fait pas n’importe comment. Il écrit, compose, chante et produit, toujours dans sa chambre, puis part en mixage avec ses acolytes Julien Delfaud et Alex Gopher. Autodidacte, il a « tout appris avec son ordinateur, les machines, YouTube, Internet, en regardant, par mimétisme ».
Si tout semble hyper simple à l’entendre, Hervé n’en est pas moins un bosseur acharné, qui tient notamment cette rigueur de l’époque où il pratiquait le foot à haute dose : « Je suis quelqu’un qui marche beaucoup à l’effort, s’il faut s’entraîner deux heures de plus, je le ferai. »
Ce sens de l’application remonte à son adolescence. Il enchaînait en parallèle les petits boulots : du ménage, dans la restauration, chez un glacier, au théâtre en tant que placeur… A côté de cela il a poursuivi son chemin dans la musique et a fini par se faire remarquer. Si bien qu’on lui a conseillé notamment d’écrire pour les autres. C’est ainsi qu’il a consigné trois titres pour Johnny Hallyday, figurant sur son album posthume : Pardonne-moi, Je ne suis qu’un homme et Un enfant du siècle.
Il a aussi – autre aventure musicale – fait la rencontre de Dennis, un Britannique avec qui il a formé Postaal, un groupe qui a connu son petit succès. « J’étais trop content de faire de la musique electro qui me plaisait, on passait sur Nova, sur France Inter, on tournait en Angleterre, en Europe… », se remémore-t-il. Sitôt leur album sorti en 2018, Hervé a décidé de tenter l’aventure en solo et de lance son propre projet.
« Hyper bien, hyper mal »
Ce qui frappe le plus chez Hervé, c’est sa modernité. Il est aussi inévitable de faire la comparaison avec Alain Bashung, tant son timbre et son phrasé peuvent rappeler ceux de l’interprète de Gaby Oh Gaby. Une référence qui ne déplaît pas du tout au jeune artiste. Il partage avec lui le goût du verbe et son amour pour les histoires. Et il lui reprend d’ailleurs une chanson, La peur des mots. « C’est très flatteur, c’est le mec que j’ai le plus écouté ! C’est le meilleur pour moi », s’enthousiasme-t-il.
Moins sombre que Mélancolie F.C., Hyper se veut plus personnel. « C’était le mot qui me ressemblait le plus, qui allait le plus catalyser l’intensité, précise-t-il. C’est tout ce que je vis hyper intensément, mon hypersensibilité, mon hyperactivité… Hyper bien, hyper mal. »
« C’est un album de sentiments et quand je dis plus « solaire », c’est que j’ai ouvert un peu les fenêtres, avance-t-il. Il y a plus de place pour dire que parfois ça va bien, aussi ! » Et ça ira probablement encore mieux quand Hervé, qui se languit de cela, pourra de nouveau se produire en concert. Si tout se passe bien, cela devrait être le 21 septembre prochain à la Maroquinerie à Paris.
Source: Lire L’Article Complet