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Lorsqu’un patient crache du sang, on parle d’hémoptysie. Quelles sont les causes possibles ? Comment se passe le diagnostic ? Zoom.
Hémoptysie : de quoi parle-t-on exactement ?
Un peu d’étymologie. Le mot hémoptysie est composé du grec ancien » hémo » (le sang) et de » ptysie » (qui désigne l’acte de cracher). On parle donc d’hémoptysie lorsqu’une personne crache du sang.
» Attention aux approximations : on peut cracher du sang pour plusieurs raisons, notamment lorsqu’il y a du sang dans le nez et qu’il coule dans la gorge, ou lorsqu’il y a du sang dans l’estomac et qu’il est évacué par la bouche à travers un vomissement (hématémèse) » précise le Dr. Stéphane Jouveshomme, pneumologue.
» L’hémoptysie, ce n’est pas cela : on parle d’hémoptysie lorsqu’il y a du sang des voies aériennes inférieures, que cela entraîne un réflexe de toux et que le sang se retrouve évacué dans les crachats. «
On distingue deux degrés de gravité pour l’hémoptysie :
- En cas d’hémoptysie de faible importance, le saignement observé est peu abondant avec des crachats peu fréquents – seulement 2 à 3 fois par jour, par exemple.
- En cas d’hémoptysie grave, le patient crache du sang de façon abondante (plus de 200 mL par 24 heures). Il existe un véritable risque respiratoire.
Hémoptysie : je crache du sang, comment dois-je réagir ?
Attention ! » Une hémoptysie n’est jamais normale ! Si vous constatez que vous crachez du sang (même seulement un peu), prenez rapidement rendez-vous chez votre médecin traitant ou rendez-vous à l’hôpital dans la journée » recommande le pneumologue.
Hémoptysie : comment se déroule le diagnostic ? Dans un premier temps, le médecin (spécialiste ou généraliste) procédera à un examen clinique. L’objectif : vérifier que le patient respire correctement grâce à une mesure de la fréquence respiratoire, un dosage du taux d’oxygène dans le sang et une écoute de la respiration.
Le médecin demandera ensuite un bilan biologique. Cette prise de sang consiste à mesurer deux valeurs – le Temps de Thrombine (TT) et le Temps de Céphaline avec Activateur (TCA) – afin de vérifier que le processus de coagulation du sang fonctionne correctement.
En outre, en cas d’hémoptysie, deux examens médicaux spécifiques peuvent être réalisés :
- Le scanner thoracique permet de visualiser la circulation sanguine au niveau des poumons : cet examen permet notamment de mettre en évidence la présence d’un cancer, d’une tuberculose, ou d’une atteinte des artères bronchiques ou pulmonaires.
- La fibroscopie bronchique est réalisée sous anesthésie locale : via le nez et la gorge, on introduit une petite caméra jusque dans les voies aériennes inférieures pour localiser précisément l’origine du saignement responsable de l’hémoptysie.
Hémoptysie : quelles sont les causes possibles ?
À savoir. » L’hémoptysie est toujours impressionnante : dans l’imaginaire commun, le fait de cracher du sang est souvent associé au cancer ou à la tuberculose, souligne le Dr. Jouveshomme. Pourtant, les causes de l’hémoptysie sont nombreuses : dans 20 % des cas, on ne parvient d’ailleurs pas à identifier la source du problème. «
Une hémoptysie de faible importance peut traduire la présence de :
- Une embolie pulmonaire. Lorsqu’un caillot de sang se forme dans le corps, il peut être transporté (via la circulation sanguine) jusqu’aux poumons et obstruer une (ou plusieurs) artères de la région pulmonaire. On parle alors d’embolie pulmonaire et on observe des crachats de sang peu abondants.
- Un cancer du poumon. Avec environ 40 000 nouveaux cas chaque année en France, le cancer du poumon n’est pas rare : outre l’hémoptysie, il se caractérise par une toux qui ne » passe » pas, une respiration sifflante, un essoufflement et/ou des douleurs thoraciques.
- Une tuberculose. Non, la tuberculose n’a pas disparu : cette maladie pulmonaire se manifeste via une hémoptysie, une toux et une fièvre qui ne » passent » pas, de la fatigue et/ou un amaigrissement.
Une hémoptysie grave peut être en lien avec :
- Une (ou des) anomalie(s) des artères bronchiques congénitales,
- Une infection pulmonaire à Aspergillus. Ce champignon (que l’on retrouve notamment dans les poussières – à l’extérieur et à l’intérieur de la maison) vient se nicher dans les poumons et est responsable de la formation d’une » boule » (appelée » truffe aspergillaire « ) composée d’un enchevêtrement de fibres fongiques, de caillots de sang et de globules blancs. Celle-ci détruit peu à peu le tissu pulmonaire local, provoquant une hémoptysie importante.
- Des dilatations anormales des bronches,
- Une maladie inflammatoire des poumons. Par exemple : le syndrome pneumo-rénal de Goodpasture (qui reste rare).
À savoir : contrairement à ce que l’on peut voir dans les films, un coup dans la poitrine n’est pas forcément responsable d’une hémoptysie abondante. « En cas de contusion pulmonaire, on observera un petit saignement léger » précise le Dr. Jouveshomme.
Merci au Dr. Stéphane Jouveshomme, médecin pneumologue à l’hôpital Saint-Joseph (Paris).
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