L’hémangiome infantile est une tumeur qui apparaît à la naissance ou dans les premiers mois de vie d’un bébé. Elle est bénigne mais peut provoquer des complications en fonction de sa profondeur et de son emplacement sur le corps de l’enfant.
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L’hémangiome infantile apparaît dans les premiers mois de vie des nourrissons, et touche 10 à 12% d’entre eux. Tumeur vasculaire bénigne, il apparaît dès la naissance dans 10 à 20% des cas et ne peut avoir de conséquences graves que dans certains cas de figure.
Comment reconnaître l’hémangiome du nourrisson ?
L’apparence de l’hémangiome dépend de sa forme clinique. S’il est superficiel, il est rouge, mamelonné. En anglais, on l’appelle « strawberry mark« , en référence à sa ressemblance avec une fraise. S’il est sous-cutané, il est dense, chaud et bleuté, d’après le département de chirurgie pédiatrique du CHU de Poitiers, où une équipe multidisciplinaire a été créée pour traiter ces tumeurs. S’il est mixte, c’est un mélange des deux. Les hémangiomes infantiles, aussi appelés hémangiome tubéreux, sont détectés par les médecins qui suivent le bébé dans ses premiers mois de naissance, pendant leur suivi médical habituel. Le diagnostic est clinique, mais une échographie doppler peut aussi être prescrite pour découvrir la profondeur de la tumeur.
Son volume double lors de la première année dans 80% des cas, puis il régresse généralement dès l’âge de 12 à 18 mois. D’après le manuel de diagnostic MSDManuals, sa taille et sa vascularisation régressent de 10% par an, avec « une involution maximale à l’âge de 10 ans« . L’hémangiome régresse totalement à l’âge de 5-6 ans chez 80% des enfants qui en sont atteints. Petit à petit, les lésions jaunissent, prennent une allure télangiectasique (vaisseaux sanguins dilatés), et une texture ridée. La peau peut prendre un aspect inesthétique une fois l’hémangiome disparu : elle est relâchée, et un résidu graisseux persiste.
Hémangiome du nourrisson : les complications possibles
S’il est bénin, l’hémangiome peut provoquer des complications graves durant sa phase proliférative –jusqu’aux 6 ou 12 mois du bébé. Il demande donc un suivi régulier de la part d’un médecin traitant ou d’un pédiatre. Celles-ci ont surtout à voir avec la partie du corps de l’enfant où il est placé.
- Sur les paupières : il peut masquer l’axe visuel, causer des problèmes de vue comme de l’amblyopie ou un strabisme, ou encore de l’astigmatisme lorsqu’il déforme la cornée.
- Sur le nez : appelé angiome Cyrano, il suppose d’abord une grande gêne esthétique puisqu’il forme une boule sur le nez du bébé, puis peut être à l’origine de déformations des cartilages, s’ulcérer ou encore bloquer les voies respiratoires.
- Sur les lèvres : il peut former un obstacle à l’alimentation du nourrisson, causer une déformation dentaire, un saignement et une infection.
- Autour de l’anus : il peut saigner, s’infecter et s’ulcérer « facilement » d’après le CHU de Poitiers.
- S’il est lombosacré, c’est-à-dire qu’il se trouve au niveau du sacrum ou de la dernière vertèbre lombaire, il peut être « le signe d’anomalies neurologiques ou génito-urinaires sous-jacentes« , rapporte le Manuel MSD.
Les traitements de l’hémangiome du nourrisson
La réaction à adopter face à un hémangiome dépend de sa profondeur, de son emplacement et de la gravité des lésions. S’il ne présente pas de complications potentielles, il n’est pas nécessaire de se lancer dans un protocole de soins. S’il risque de provoquer une ulcération, une déformation esthétique ou une atteinte vitale en grossissant, un traitement est prescrit. « Parmi les traitements utilisés, la corticothérapie est le traitement de référence mais son utilisation à fortes doses expose à des risques potentiels. En 2008, la découverte par ‘hasard’ de l’efficacité du propranolol dans la prise en charge de l’hémangiome révolutionne le traitement de première intention« , peut-on lire dans une étude publiée par des médecins de l’Assistance publique – Hôpitaux de Marseille.
Le propanolol est un bêta-bloquant : un médicament utilisé en cardiologie pour réduire la fréquence cardiaque et la pression artérielle. On le trouve dans l’Hémangiol, « indiqué dans le traitement des hémangiomes infantiles prolifératifs nécessitant un traitement systémique« , d’après la Haute autorité de santé. « Il doit être instauré chez les enfants âgés de 5 semaines à 5 mois« , fait savoir l’organisation. Dans le cas où il forme des plaies, celles-ci doivent être soignées. Dans les rares cas les plus dramatiques, une intervention chirurgicale peut être planifiée pour enlever l’hémangiome, mais tout est mis en œuvre pour l’éviter.
Sources :
Hémangiome, département médico-chirurgical de pédiatrie pôle femme-mère-enfant au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Poitiers.
Hémangiomes infantiles, septembre 2020, MSD Manuals.
Mise au point sur le traitement de l’hémangiome du nourrisson par beta-bloquant, Nicolas Delmotte, Christophe Curti, Marc Montana, Maxime Crozet, Patrice Vanelle, Sophie Gensollen, publié en 2012 dans EDP Sciences et disponible sur hal.archives-ouvertes.fr.
Avis de la commission de la transparence du 25 juin 2014 sur l’Hémangiol, Haute autorité de santé.
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