Le topless pourrait-il disparaître ? L’Ifop a réalisé une étude pour Xcams Media, par questionnaire auto-administré en ligne du 7 au 8 juillet 2021 auprès d’un échantillon de 1 500 femmes, représentatif de la population féminine française âgée de 18 ans et plus.

Dévoilée ce jeudi 26 août, à l’occasion de la journée mondiale du topless, elle souligne une pratique du topless en voie de disparition. Les Françaises évoquent d’abord des raisons sanitaires liées à l’exposition aux UV, mais aussi la crainte de subir du harcèlement, voire une agression sexuelle sur la plage.

Femmes topless sur la plage : un taux historiquement bas en France

La pratique du topless sur la plage connaît cette année un « taux historiquement bas », révèle l’Ifop dans sa dernière étude. Elles sont aujourd’hui 19% de Françaises à enlever leur haut de maillot de bain sur la plage, contre 34%, en 2009. Et seulement 16% de femmes de moins de 50 ans, contre 43% en 1984. 

Seules 17% de femmes répondent se promener seins nus sur la plage. 

L’Ifop révèle que la pratique du topless a fortement diminué sur « les plages publiques très fréquentées » avec 19% des Françaises le pratiquant cette année, contre 22% en 2009. En revanche, sur les plages désertes, 32% des femmes interrogées faisaient tomber le haut du maillot en 2019. Elles sont 33% deux ans plus tard. 

L’institut de sondage note également une façon différente de pratiquer le topless. Pour 37% des femmes, la pratique se fait en s’allongeant sur le ventre. Elles ne sont que 28% à s’allonger sur le dos. Enfin, seules 17% de femmes répondent se promener seins nus sur la plage. 

Les Françaises adeptes du monokini font plutôt partie d’un « niveau social et culturel élevé », relève également l’Ifop, avec 21% de cadres, et 12% d’ouvrières. La pratique séduit aussi plus largement les femmes « se trouvant très jolies », à 36%, contre 4% pour les femmes ne se trouvant « pas jolies ». 

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Risque pour la santé et peur du regard des hommes

53% des Françaises interrogées expliquent leur refus de dévoiler leur poitrine sur la plage par un motif sanitaire. Le besoin de protéger sa peau des UV est surtout évoquée par les femmes âgées de plus de 25 ans. 

Les jeunes femmes de moins de 25 ans répondent éviter le topless pour « des motifs d’ordre sécuritaire ». Elles sont 50% à craindre une agression physique ou sexuelle et 48% à se méfier du « regard concupiscent des hommes ». Enfin, 46% s’inquiètent qu’une photo d’elles soient prise et publiée sur les réseaux sociaux.

Elles sont 50% à craindre une agression physique ou sexuelle et 48% à se méfier du « regard concupiscent des hommes ».

Une Française sur deux dit avoir été victime d »’une forme de harcèlement ou d’atteinte sexuelle sur la plage, ou dans un lieu dédié aux bains », et 25% des Françaises ont été victimes « d’atteintes et d’agressions sexuelles dans un lieu dédié aux bains. »

Face à ce vécu, elles sont 39% à mettre en place des stratégies d’évitement diverses (se couvrir le corps, s’entourer d’autres personnages et même renoncer à se baigner en maillot de bain). Ces chiffres confirment donc bien que la plage reste un espace public comme un autre, avec les mêmes dangers pour celles-ci, au même titre que la rue. 

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La crainte du body shaming

Au-delà de la crainte de l’agression sexuelle, de nombreuses Françaises redoutent des remarques sur leur corps. Elles sont 49% à avoir répondu dans ce sens. Trois parties du corps sont particulièrement redoutées par les interrogées : le ventre (35%), les fesses (26%) et la poitrine (25%). Elles sont 16% à avoir déjà fait l’objet d’une remarque désagréable sur une partie de leur corps. 

Elles sont 16% à avoir déjà fait l’objet d’une remarque désagréable sur une partie de leur corps. 

« Alors que dans l’imaginaire collectif, la plage représente le symbole d’une trêve estivale et serait un îlot de paix, cette étude révèle que ce n’est pas le cas puisque s’y reflètent en réalité les tensions sexistes qui émaillent notre société. En effet, la pression pesant sur le corps des femmes et les différentes manifestations de body shaming créent un climat d’insécurité pour ces dernières. Au-delà de la moquerie et de remarques inutiles, déjà désagréables, les femmes peuvent faire l’objet d’harcèlement et d’agressions à caractère sexiste et sexuel », souligne Louise Jussian, chargée d’études au pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » de l’Ifop.

Pour rappel, en France, la pratique du topless est totalement légale. En août 2020, des gendarmes avaient demandé à des femmes bronzant sur la plage de Sainte-Marie-la-Mer (Pyrénées-Orientales) de remettre leur maillot de bain. La gendarmerie nationale avait dû présenter ses excuses sur les réseaux sociaux.

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