En cette période de chassés-croisés de juillet, les conducteurs en situation illégale sont légion et le nombre des délits de fuite est en hausse constante…

Triste bilan pour notre pays où ont été recensés en 2021 pas moins de 181 000 délits de fuite, chiffre qui aurait même augmenté en 2022, en attendant les statistiques définitives des services de police. Cette délinquance routière s’explique aisément au vu du nombre d’automobilistes qui roulent sans permis – avec la crise économique, les autorités soupçonneraient près d’un million de Français de prendre le volant sans permis, et l’on estime à 800 000 les automobilistes qui rouleraient sans assurance !

500 : C’est le nombre de délits de fuite perpétrés par jour en 2021 selon la Gendarmerie nationale.

Sans aucun remords

Ajoutez à cela, les chauffards qui conduisent sous l’emprise de l’alcool ou de la drogue, et vous comprendrez la hausse inquiétante des délits de fuite. Désormais, une génération de conducteurs sans scrupule n’hésite pas à déserter une scène d’accident, même s’ils en sont l’auteur. Après avoir renversé cyclistes et piétons, ou blessé des automobilistes, sans aucun remords, ces délinquants se sauvent, de peur d’être contrôlés par la police. Or le délit de fuite est passible de trois ans de prison, 75 000 euros d’amende et d’un retrait de 6 points de permis. Lorsqu’il y a des dégâts matériels importants, des blessés, voire des morts, cette peine peut être assortie d’une suspension de cinq ans du permis de conduire, voire de son annulation pure et simple, et de la confiscation du véhicule.

Commissaire, ne faudrait-il pas durcir ces textes de lois pour mettre fin à ce fléau récurrent ?

Mon avis : prison et confiscation du véhicule !

Les délits de fuite sont vraiment un mal typiquement français. C’est un constat consternant mais réel dès lors que la justice ne condamne pas sévèrement leurs auteurs. Des piétons renversés, des automobilistes heurtés et blessés, et laissés sans la moindre assistance par des chauffards en fuite, tel est le triste quotidien que connaissent nos forces de l’ordre. Il est nécessaire que ceux qui s’en rendent coupables soient incarcérés d’office, déjà jusqu’au jugement. Que leur véhicule soit saisi et confisqué, et que cela débouche sur une rétention administrative, puis une annulation définitive de leur permis de conduire.

Les peines prévues par le Code pénal devraient être revues à la hausse (dix ans de prison et non trois ans) en cas de blessures graves ou de décès, ou encore en cas de conduite sous l’empire de l’alcool ou de stupéfiants. Car je déplore que nos magistrats ne prononcent pas les peines qui devraient être imposées d’office, au motif que les prisons sont engorgées. Mais c’est plus de courage dans la politique pénale dont il est question, car police et gendarmerie ne reçoivent aucun soutien de la part des magistrats. Il importe avant tout d’appliquer la loi.

Commissaire Vénère

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