Si l’efficacité de dirigeantes politiques médiatisées comme Jacinda Ardern ou Angela Merkel est louée depuis le début de la pandémie de coronavirus, d’autres cheffes de gouvernement, plus méconnues, ont fait leur preuve à travers le monde, a expliqué Forbes, le mercredi 22 avril.

«Les femmes gouvernent désormais 18 pays, et 545 millions de personnes dans le monde (…)», pouvait-on lire dans Forbes, le mercredi 22 avril. Si la réactivité et l’efficacité de dirigeantes politiques comme Jacinda Ardern en Nouvelle-Zélande, Sanna Marin en Finlande ou encore Angela Merkel en Allemagne, sont saluées depuis le début de la crise, d’autre leaders féminines se sont illustrées par certains aspects dans la lutte contre la pandémie de coronavirus. Le magazine américain a ainsi loué le professionnalisme de huit autres cheffes de gouvernement à travers le monde. De l’Éthiopie à Singapour, en passant par la Géorgie, la journaliste Avivah Wittenberg-Cox a recensé ces dirigeantes méconnues qui vont, selon elle, «(re)modeler le futur».

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Fermeture des écoles, suspension des vols et coopération internationale

La présidente de Singapour, Halimah Yacob, 65 ans, et la cheffe de l’éxecutif à Hong Kong, Carrie Lam, 62 ans, ont toutes deux été célébrées pour avoir adopté très tôt des mesures efficaces, destinées à lutter contre le coronavirus. La seconde a notamment fourni aux voyageurs autorisés à regagner Hong Kong un bracelet relié à une application de géolocalisation, pour tenter de maîtriser d’éventuels nouveaux foyers d’épidémie. Alors que Singapour doit désormais affronter la seconde vague de l’épidémie, Carrie Lam est, quant à elle, parvenue à limiter la résurgence de la pandémie. De son côté, Sahle-Work Zewde, la première femme présidente de l’Éthiopie, a joint sa voix à celles de Halimah Yacob et de cinq autres dirigeants politiques – hommes et femmes – pour réclamer, dans une tribune du Financial Times, une coopération internationale. «Nous pouvons contenir et contrer le Covid-19 plus efficacement en faisant tomber les barrières qui entravent les échanges de savoir et la coopération», ont-ils écrit.

Sous la présidence de Salomé Zourabichvili, la Géorgie a elle aussi démontré sa détermination dans la lutte contre la pandémie. Elle a ainsi figuré «parmi les premiers pays d’Europe à adopter des mesures efficaces», soutient Forbes. Les décisions de la cheffe d’État ont été les suivantes : suspendre les vols directs vers des endroits très touchés par l’épidémie, repérer et placer en quarantaine les voyageurs étrangers porteurs du virus, diffuser une campagne de prévention et fermer les écoles – alors que le pays ne recensait que trois cas avérés de personnes contaminées. La Géorgie dénombre à l’heure actuelle cinq décès liés au coronavirus.

Une réaction « admirable »

Au Bangladesh, la réaction de Sheikh Hasina, la première ministre, a été qualifiée d’«admirable» par le World Economic Forum. En effet, la dirigeante a commencé à rapatrier des Bengalis séjournant en Chine dès le mois de février. Après l’apparition du premier cas de coronavirus au sein du pays, elle a également fait fermer les écoles et les commerces non-essentiels, leur proposant de poursuivre leur activité en ligne.

Le site Bangla Tribune, cité par l’ONG Human Rights Watch, mettait toutefois en garde, début avril, contre la censure appliquée par le gouvernement local, qui emprisonnerait et intimiderait les lanceurs d’alerte – médecins, journalistes, chercheurs et membres de l’opposition.

En Bolivie, Jeanine Áñez, présidente par intérim du pays – depuis qu’Evo Morales a fui le pays – gouverne désormais 12 millions d’habitants. La nation ne dénombre, pour le moment, que 40 décès liés au coronavirus.

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Failles et réussites

En Namibie, la première ministre Saara Kuugongelwa-Amadhila évoquait déjà la nécessité de préparer la nation à d’éventuelles urgences sanitaires en 2019. Au Népal, Bidhya Devi Bhandari, élue présidente en octobre 2015, a permis aux femmes d’occuper un tiers des postes du Parlement national. Depuis, elle a donné deux mois de son salaire au Fonds de prévention, contrôle et traitement de l’épidémie de coronavirus. Si les politiques de ces dirigeantes ne sont pas exemptes de failles, celles-ci se sont illustrées par leur réactivité dans le combat pour endiguer la pandémie.

Leur réussite ne saurait, pourtant, être limitée à leur genre. D’autres facteurs entrent également en compte, comme les politiques des gouvernements précédents. Par ailleurs, certains dirigeants masculins, comme comme Alexander Van der Bellen, président de l’Autriche – qui ne dénombre que 470 décès liés à l’épidémie – ont eux aussi su faire face à la crise.

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