Pour un comeback, c’est un sacré comeback. Après 30 ans d’absence, depuis la disparition de son créateur Franquin, le personnage culte de Gason Lagaffe va faire son retour en bande dessinée, a annoncé Dupuis au Festival d’Angoulême. L’éditeur belge de bande dessinée, qui fête ses 100 ans, a confié la série au Canadien Delaf, Marc Delafontaine de son vrai nom et auteur des Nombrils. Le Retour de Lagaffe, album au format classique de 48 pages, doit paraître le 19 octobre, avec un tirage à la hauteur de la notoriété de cet anti-héros, doux idéaliste, paresseux et inventif : 1,2 million d’exemplaires.
Extraits du nouvel album de Gaston Lagaffe qui sortira en octobre. Un tirage de 1,2 million d’exemplaires est prévu (prix : 11,90 €) pic.twitter.com/QVL2A7QKDO
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« C’est une prise de risque »
« C’est une prise de risque. Quitte à relancer la série, nous nous sommes dit qu’il ne servait à rien de le faire petit bras. Parce que c’est l’un des personnages les plus emblématiques de la BD franco-belge », a expliqué le directeur éditorial de Dupuis, Stéphane Beaujean. « Peu s’attendaient à ce qu’il revienne. Mais, pour lui, c’était le moment : si nous ne l’avions pas fait, il n’avait plus beaucoup d’années de notoriété devant lui, parce que la plupart des héros de BD qui ne trouvent pas de suite disparaissent tout simplement », a-t-il ajouté.
Des personnages de légende comme Astérix, Lucky Luke ou encore plus récemment Corto Maltese, relancé par les éditions Casterman en 2021, ont vécu une renaissance après la mort de leur créateur.
La fille de Franquin est opposée à cette relance
Dans le cas de Lagaffe, le choix de Delaf s’est imposé après la parution en 2017 d’un hommage à André Franquin, La Galerie des gaffes, où la planche dessinée par le Québécois avait frappé les lecteurs par le mimétisme avec l’oeuvre du dessinateur belge. « Cet hommage de Delaf imitait à la perfection Franquin, tout le monde l’a dit. C’est donc le retour de Gaston dans son caractère canonique, au plus près de la version originale », a commenté Stéphane Beaujean.
Comme pour le film de 2018, la fille de Franquin, Isabelle, est opposée à cette relance de la BD, respectant les volontés de son père. Mais elle ne pourra pas l’empêcher. «Franquin s’est exprimé plusieurs fois publiquement pour dire qu’il ne souhaitait pas qu’on reprenne Gaston» et Isabelle Franquin «s’y est opposée par oral», a reconnu le directeur éditorial de Dupuis. Mais, a-t-il ajouté, les droits du personnage appartiennent à Dupuis, en vertu d’un contrat dont «les clauses spécifient bien qu’une reprise est possible».
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