Qui peut faire une fécondation in vitro en France ? Quelles sont les étapes de cette technique de PMA ? On fait le point.
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FIV : en France, quelles sont les conditions d’accès ?
L’assistance médicale à la procréation (AMP) ou procréation médicalement assistée (PMA) désigne un ensemble de techniques dont l’objectif est de donner naissance à un enfant.
Procréation médicalement assistée (PMA) : pour qui ? En France, depuis la loi relative à la bioéthique et le décret n° 2021-1243 du 28 septembre 2021, la procréation médicalement assistée (PMA) est accessible à toutes les femmes : ces techniques s’adressent donc aux couples hétérosexuels, aux couples de femmes ainsi qu’aux femmes non-mariées. Le site officiel du Ministère de l’Intérieur précise qu’ » aucune discrimination d’accès à l’AMP n’est possible, notamment sur l’orientation sexuelle ou le statut matrimonial « .
Il existe toutefois des conditions d’âge : ainsi, le prélèvement d’ovocytes en vue d’une AMP peut être réalisé chez la femme jusqu’à son 43ème anniversaire et le recueil de spermatozoïdes peut être réalisé chez l’homme jusqu’à son 60ème anniversaire. L’AMP peut être pratiquée jusqu’au 45ème anniversaire de la femme qui portera l’enfant à naître et jusqu’au 60ème anniversaire du membre du couple (femme ou homme) qui ne portera pas l’enfant à naître.
Assistance médicale à la procréation (AMP) : comment ? L’assistance médicale à la procréation regroupe schématiquement 3 techniques : l’insémination artificielle, la fécondation in vitro (FIV) et l’accueil d’embryon.
Assistance médicale à la procréation (AMP) : où s’adresser ? Ici, il y a deux cas de figure : si le couple souhaite avoir recours à la procréation médicalement assistée (PMA) sans intervention d’un donneur extérieur (en clair : seules les gamètes du couple seront utilisées), le premier interlocuteur reste le médecin traitant qui redirigera le couple vers un centre d’AMP. Le parcours PMA débute par plusieurs entretiens avec les professionnels de l’équipe médicale clinicobiologique du centre d’AMP.
Si le couple ou la femme non-mariée désire avoir recours à la PMA à partir d’un don de sperme et/ou d’ovule et/ou d’embryon, il faut aussi s’adresser en premier au médecin traitant ; cependant, un passage chez le notaire est également nécessaire. Le parcours PMA commence par une évaluation par l’équipe médicale clinicobiologique du centre d’AMP.
À noter : l’équipe médicale clinicobiologique peut refuser une demande d’AMP selon des motifs qui seront notifiés par écrit au couple / à la femme non-mariée.
Procréation médicalement assistée (PMA) : quelle prise en charge ? En France, les actes d’assistance médicale à la procréation (AMP) sont pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie (après accord préalable de la caisse) jusqu’au 43ème anniversaire de la mère pour (au maximum) 6 inséminations artificielles et 4 FIV.
Fécondation in vitro (FIV) : comment ça se passe exactement ?
La fécondation in vitro (FIV) est une technique d’assistance médicale à la procréation (AMP) qui consiste à mettre en contact des ovules et des spermatozoïdes en laboratoire afin d’obtenir des embryons qui seront ensuite retransférés dans l’utérus de la future mère. Cette technique de PMA se déroule en plusieurs étapes.
- Étape 1 : la stimulation ovarienne
» Il s’agit de stimuler l’activité des ovaires de la patiente pour obtenir plus d’ovules que le nombre normalement produit par cycle menstruel » résume le Dr. Paula Celada, gynécologue. Pour rappel, chaque mois, une femme produit normalement un ovule – c’est le phénomène d’ovulation : » grâce à la stimulation ovarienne, on espère donc en obtenir plusieurs « .
La stimulation ovarienne correspond à un traitement hormonal : celui-ci est (le plus souvent) administré par voie sous-cutanée, sous la forme d’injections. « Ce sont des piqûres à faire tous les jours, en autonomie, au niveau du ventre comme pour l’insuline » précise le Dr. Paula Celada.
- Étape 2 : la ponction folliculaire ou ovocytaire
» Il s’agit de récupérer les ovules produits grâce à la stimulation ovarienne » explique la gynécologue. Cette intervention se déroule au bloc opératoire, sous anesthésie locale ou générale : « il est généralement question d’une sédation, la patiente n’a pas besoin de respiration artificielle, précise la spécialiste. Les ovules sont récupérés par voie vaginale (il n’y a donc pas de cicatrice) et l’intervention dure entre 10 et 15 minutes. «
- Étape 3 : la fécondation in vitro
Les ovules ainsi récupérés sont mis en contact avec des spermatozoïdes en laboratoire : ces spermatozoïdes peuvent être ceux du conjoint ou ceux d’un donneur. » L’objectif, c’est d’obtenir des embryons qui seront ensuite mis en culture jusqu’au moment où ils pourront être réimplantés dans l’utérus de la patiente » développe le Dr. Paula Celada.
- Étape 4 : le transfert d’embryons
Lorsque les embryons ainsi formés atteignent le stade des blastocytes (c’est-à-dire : après 5 à 6 jours de développement), l’embryon le plus » prometteur » est sélectionné puis implanté dans l’utérus de la patiente. » Le transfert se fait au cabinet du gynécologue : pour cette étape, la femme peut être accompagnée par son conjoint / sa conjointe ou un(e) ami(e), remarque le Dr. Paula Celada. Le transfert se fait par voie vaginale, sans anesthésie. «
À noter : s’il y a plusieurs embryons, les embryons non-sélectionnés sont cryopréservés (c’est-à-dire : congelés), par exemple pour refaire un transfert si le premier n’aboutit pas à une grossesse. » Les embryons cryopréservés peuvent être conservés pendant plusieurs années » précise la gynécologue.
Fécondation in vitro (FIV) : quel est le taux de réussite ? « Le taux de réussite d’une fécondation in vitro (FIV) dépend principalement de deux facteurs : l’âge de la femme (plus elle est jeune, meilleurs sont les résultats : la fertilité commence à décliner vers 35 ans et ce déclin s’accentue à partir de 38-39 ans) et le nombre d’ovules obtenus grâce à la stimulation ovarienne (si on parvient à en obtenir entre 10 et 12, on estime avoir une certaine » tranquillité « , mais cela dépend aussi de l’âge de la femme, de la qualité des ovules, etc.) » répond le Dr. Paula Celada.
En moyenne, avant l’âge de 37 ans, une fécondation in vitro (FIV) présente un taux de réussite compris entre 50 % et 60 % par transfert.
Merci au Dr. Paula Celada, gynécologue à la clinique IVI Valencia (Espagne).
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