Les grandes écoles du secteur lancent Ingénieuses, un concours national qui récompense les femmes ingénieures, étudiantes et établissements engagés pour l’égalité de genre. Un coup de projecteur sur les rares jeunes filles dans ces filières de formation, où elles représentent un quart des inscrits.

Vous êtes ingénieure, vous étudiez pour le devenir en France ou au Maghreb, ou appartenez à la direction de l’une des grandes écoles du secteur ? Vous agissez pour accroître la place des femmes dans ces métiers, en tant que manager ou en militant au sein d’une association ? Vous avez jusqu’au 8 mars pour candidater aux Ingénieuses (1), un concours lancé ce 10 janvier 2022 par la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (Cdefi) peut vous intéresser.

Il suffit, pour candidater, d’envoyer son CV accompagné d’un formulaire. Les candidates sont invitées à y raconter leur parcours, leurs engagements extrascolaires ou professionnels, mais aussi, dans un court texte, leur vision de l’égalité de genre, des stéréotypes et de leur impact sur l’orientation des jeunes filles. Neuf prix seront remis lors d’une cérémonie, prévue le 19 mai 2022 : quatre prix de 500€ récompenseront un projet, mené par le personnel ou les étudiants d’une école, visant à promouvoir l’égalité de genre. Deux autres, du même montant, mettront en lumière des ingénieures en poste, engagées à leur échelle. Les deux derniers, enfin, seront décernés à des étudiantes ingénieures, une en France – elle touchera 1000€ – et une au Maghreb – qui recevra 500€ et sera invitée à Paris pour assister à la cérémonie de remise des prix. Une visibilité et le début d’une mise en réseau pour ces jeunes femmes qui quittent les métiers de la tech huit ans en moyenne après les avoir intégrés, faute de s’imaginer un avenir et une carrière possible dans un milieu pour l’instant encore trusté par les hommes.

Coup de projecteur

Créé en 2011, le programme Ingénieuses met un coup de projecteur sur les rares femmes présentes dans les écoles d’ingénieur françaises. En 2016-2017, elles représentaient 26% des inscrits, d’après une étude de l’Institut des politiques publiques, rattaché à l’École d’économie de Paris, publiée en janvier 2021. En plus d’être faible, la proportion de femmes dans la profession stagne depuis 2006, pointent les auteurs de l’étude – alors que les écoles de commerce sont paritaires et que les IEP sont désormais majoritairement féminins.

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Le problème prend racine en amont : en 2016, comme dix ans plus tôt, un tiers des étudiants en CPGE Scientifique, principale voie d’accès aux grandes écoles, sont des femmes. Une sous-représentation que l’on retrouve donc, logiquement, dans la profession : en 2018, elles représentaient 22% des femmes ingénieures, d’après la Société des ingénieurs et scientifiques de France.

(1) Informations et inscriptions sur ingenieuses.fr

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