Toujours tirée à quatre épingles, ses lunettes fines visées sur son nez, Élisabeth Borne a le look de la technicienne qui ose pourtant quelques coquetteries. Élizabeth Pineau et Gaëtane Morin, auteures du livre Le Vestiaire des Politiques (Robert Laffont) ont décrypté le style de la Première ministre pour Gala.fr.

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  1. Elisabeth Borne

Nommée Première ministre par Emmanuel Macron le 16 mai dernier, Élisabeth Borne est la deuxième femme à prendre la tête de Matignon, trente ans après Édith Cresson. Un poste aux lourdes responsabilités, pour lesquelles il faut se montrer à la hauteur et savoir communiquer. Ce qui passe en partie par l’apparence… Celle qui a été trois fois ministre sous le premier mandat du président réélu est souvent qualifiée de « technocrate » dans la presse, les médias notant son style strict et sa sévérité, parfois pointée du doigt par les membres du gouvernement. Mais force est de constater que l’ancienne présidente de la RATP reste coquette avec ses foulards à motifs et ses grands yeux bleus. Pour Élizabeth Pineau et Gaëtane Morin, auteures du Vestiaire des Politiques, sorti en 2016 aux éditions Robert Laffont, il y a un « côté strict dans son style mais qui n’empêche pas de montrer sa féminité ».

« Je trouve qu’il y a un vrai sujet de mode avec Élisabeth Borne, indique Élizabeth Pineau à Gala.fr. Depuis qu’elle est Première ministre, elle a une conscience de l’apparence. Pour moi, il y a un petit côté Angela Merkel. » La chancelière allemande est connue pour avoir adopté le « power dressing », une manière de s’habiller pour être prise au sérieux, avec sa coupe de cheveux immuable et ses vestes colorées. Il en va de même pour la Première ministre française : « Il y a ses cheveux gris assumés, sa coupe courte efficace, elle est assez sèche parce que c’est une coureuse de fond… et elle met toujours du bleu pour rappeler ses yeux depuis qu’elle est Première ministre », analyse Élizabeth Pineau.

Pour l’auteure, quelque chose a changé dans le style d’Élisabeth Borne depuis qu’Emmanuel Macron l’a choisie pour remplacer Jean Castex. « On l’avait vraiment remarqué le jour de l’investiture à l’Élysée, elle portait une veste bleue scintillante. Il y avait quelque chose dans le vêtement et dans l’attitude qui la distinguait. Elle n’était pas encore nommée à ce moment-là, mais on voyait qu’il y avait quelque chose de différent de son côté passe-partout de l’époque. Depuis qu’elle est Première ministre, même depuis qu’elle envisage ce poste, elle fait beaucoup plus attention à ses tenues. »

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Des foulards comme Christine Lagarde, « un goût de l’accessoire » comme Édouard Philippe

Pour Gaëtane Morin en revanche, Élisabeth Borne tient plus du style de Christine Lagarde, réputée pour ses tailleurs chics, ses élégants foulards et le port discret de pièces haute couture : « Pour moi, elle fait plutôt Christine Lagarde, surtout avec ses foulards », note celle qui est aujourd’hui cheffe de service au Parisien Magazine. « Elle est beaucoup moins chic parce qu’elle s’habille un peu plus ‘peuple’, mais en revanche le foulard, pour moi, c’est la marque Lagarde », poursuit-elle. Il est vrai qu’avant d’être nommée Première ministre, l’ancienne ministre du Travail portait régulièrement des étoles à motifs nouées autour de son cou. Un moyen de « réveiller » les couleurs classiques de ses tenues, d’après Gaëtane Morin.

Autre détail notable dans l’apparence du nouveau bras droit d’Emmanuel Macron : ses lunettes. Un accessoire « très significatif de la macronie » selon Élizabeth Pineau : « Les hommes ont généralement une barbe et des lunettes. Et les femmes, elles, ont une veste et des lunettes. » Et Gaëtane Morin de préciser : « Après, les lunettes d’Élisabeth Borne sont assez discrètes, la monture est très fine, pas du tout affirmée. Elle met plutôt en valeur son regard, à tel point que la monture s’efface. » Mais dans l’ensemble, il y a chez Élisabeth Borne un souci du détail. « Comme Édouard Philippe, elle a le goût de l’accessoire, comme j’ai relevé avec ses foulards, souligne Gaëtane Morin. Que ce soit avec ses boutons de manchettes ou avec ses chaussettes, Édouard Philippe était lui aussi raffiné dans sa façon de s’habiller. »

Un style qui oscille entre dureté et douceur

Gaëtane Morin rappelle qu’Élisabeth Borne « a écouté et bénéficié des conseils d’Édith Cresson, qui n’avait été jugée que sur son physique pendant les onze mois où elle a été Première ministre ». On se rappelle notamment de l’épisode des bas filés, quand des paparazzis se couchaient en contre-plongée pour regarder sous la jupe d’Édith Cresson et capturer ses bas abîmés lorsqu’elle montait dans sa voiture… « On sent chez Elisabeth Borne, à la fois la volonté d’être assez distinguée et en même temps de faire attention à ce que son message et sa posture politique ne soient pas parasités par la façon qu’elle a de s’habiller. Il ne faut pas que ça devienne un sujet en soi« , analyse la journaliste.

Élizabeth Pineau abonde dans le sens de sa consœur : « Ça reste des vêtements près du corps, des tailleurs-pantalons, des robes droites… Elle ne met pas de robes à volants ! » Et de continuer sur sa comparaison avec Angela Merkel : « Elle a le même côté strict mais qui n’empêche pas de montrer sa féminité. Élisabeth Borne est quelqu’un qui peut être assez dur, on le sait. Mais elle peut avoir de la douceur. Ça a été le cas quand elle a parlé des petites filles qui peuvent croire à leurs rêves dans son discours à Matignon. Il y a ces deux tendances qui sont plutôt bien résumées dans son vêtement. »

Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage

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