Parmi les individus hypersensibles – comprendre celles et ceux qui ont leurs émotions à fleur de peau – il existe une sous-catégorie moins connue : les hyper empathiques, qui ressentent les émotions des autres de manière exacerbée. En faîtes-vous partie ? Parce que moi oui.
Émotives, fragiles, sentimentales : les qualificatifs ne manquent pas pour décrire les personnes qu’on appelle communément hypersensibles, et qui ont généralement les émotions à fleur de peau. Parmi elles, certaines ont la particularité – que dis-je, le pouvoir – d’absorber et de ressentir les émotions des autres, rien qu’en les côtoyant ou en les observant. On les appelle les hyperempathiques (ou hypersensibles empathiques).
Dans un livre récent dédié à ce sujet, Judith Orloff – psychiatre américaine émérite – explique que si 20% de la population mondiale est considérée comme ayant une grande sensibilité et un quotient émotionnel très fort, rares sont ceux qui ont la capacité d’éprouver les émotions des autres, tels des éponges à sensations. Joie, stress, peur ou tristesse : quelle que soit l’émotion, la personne hypersensible empathique ressentira la même chose bien qu’elle ne soit pas concernée par la situation.
Des larmes et des maisons vendues
Prenons un exemple. Le fait d’être submergé(e) de joie et de soulagement et de pleurer comme une madeleine, quand Stéphane Plaza annonce à des participants de l’émission “Maison à Vendre”, qu’il a une offre… au prix, est un premier indice pour savoir si l’on est hyper-empathique. Oui, c’est mon cas. Même chose si les larmes montent de manière intempestive à chaque fois qu’une personne pleure à la télévision – que ce soit devant The Voice, un documentaire sur les déserts médicaux ou une pub pour la SPA – ou qu’un sourire niais barre votre visage dès que quelqu’un est content.
Plus généralement, les hyper-empathiques sont des personnes capables d’intégrer les émotions ambiantes. Au travail, dans une équipe surmenée, ils absorbent par exemple le stress de tous leurs collaborateurs. Dans un cadre festif comme le mariage d’ami(e)s, ils peuvent être plus euphoriques que les marié(e)s eux-mêmes.
Pour autant dans son ouvrage, Judith Orloff distingue trois catégories d’hyper-empathiques :
– L’hyper-empathie kinésiques : concerne les personnes qui ressentent les symptômes physiques des autres ou qui peuvent être dynamisé par leur énergie. A ne pas confondre avec les hypocondriaques, qui ressentent des symptômes mais par peur interne de couver une maladie.
– L’hyper-empathie émotionnels :concerne les personnes qui perçoivent avec acuité les émotions tristes ou joyeuses de l’entourage, au risque de les absorber.
– L’hyper-empathie intuitifs :concerne les personnes qui vivent des expériences perceptives qui sortent de l’ordinaire (télépathie, intuition exacerbée, rêves prémonitoires, communication avec des plantes ou des animaux… ).
Bien que cette dernière catégorie flirte avec le surnaturel, le point commun de tous ces hypersensibles est la connexion émotionnelle qu’il existe entre eux et leur environnement.
Comment savoir si l’on est hyperempathique ?
Comme pour l’hypersensibilité, il n’existe pas de test scientifique pour savoir si l’on est ou non hyperempathique, d’autant qu’il existe différents degrés et nuances. Toutefois la spécialiste Judith Orloff a mis au point une auto-évaluation pour déterminer son niveau d’hyper-empathie.
Elle a listé vingt affirmations auxquelles il faut répondre soit “oui, la plupart du temps”, soit “non, la plupart du temps”.
- Me suis-je déjà vu qualifier de trop sensible, timide ou introverti(e)?
- Suis-je bouleversé(e) ou anxieux/se?
- Les disputes et les cris me rendent-ils malade?
- Ai-je souvent l’impression de ne pas être à ma place?
- Ai-je besoin de solitude pour me ressourcer?
- Suis-je facilement et fortement incommodé(e) par les odeurs et les bruits?
- Ai-je des réactions au contact de vêtements rêches ou de produits chimiques?
- Est-ce que je préfère prendre ma voiture pour partir plus tôt si je le souhaite d’une soirée?
- Les situations de stress m’incitent-elles à trop manger?
- Ai-je peur d’étouffer dans des relations intimes?
- Est-ce que je sursaute facilement?
- Est-ce que je réagis fortement à la caféine ou aux médicaments?
- Mon seuil de tolérance à la douleur est-il faible?
- Ai-je tendance à m’isoler socialement?
- Est-ce que j’absorbe le stress, les émotions ou les symptômes d’autrui?
- Est-ce que je préfère faire une seule chose à la fois ?
- La nature me permet-elle de me ressourcer?
- Ai-je besoin de beaucoup de temps pour récupérer après avoir été en compagnie de vampires énergétiques?
- Suis-je plus à l’aise à la campagne que dans les grandes villes?
- Est-ce que je préfère les soirées en petit comité plutôt que des événements regroupant beaucoup de monde?
Si à la fin, vous comptabilisez :
Entre 1 et 5 “oui” … vous êtes partiellement hyperempatique;
Entre 6 et 10 “oui”… vous être modérément hyperempatique;
Entre 11 à 15 “oui”… vous avez de fortes tendances hyperempatiques et puis plus de 15 “oui”, vous êtes un hyperempatique avéré.
- Quelles sont toutes les formes d’intelligence de votre cerveau ?
- Comment travailler son empathie ?
Pour aller plus loin, “Le guide de survie des hypersensibles empathiques”, de Judith Orloff, Ed Leduc.S 19 euros
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