• Un courrier envoyé aux urgentistes
  • Comment Joe Biden peut-il défendre le droit à L’IVG ?

C’est une énième bataille entre républicains et démocrates, entre « pro-vie » et droits des femmes. Ken Paxton, procureur général républicain du Texas a déposé, jeudi 14 juillet 2022, une plainte contre le gouvernement fédéral. Il accuse le président des États-Unis de « bafouer » la décision de la Cour suprême de révoquer l’arrêt Roe v. Wade qui garantissait le droit à l’avortement. 

Le 8 juillet dernier, Joe Biden, par le biais de son Secrétaire chargé de la Santé Xavier Becerra, a précisé aux médecins urgentistes du pays que la loi fédérale les protégeait en cas de pratique de l’avortement sur des patientes dont la vie est en danger. Face à cette contre-attaque de l’État sudiste conservateur, la Maison Blanche, dénonce l’action d’un “élu républicain extrême et radical”.

Dans un communiqué Karine Jean-Pierre, porte-parole du gouvernement américain, affirme qu’il est « inconcevable qu’un responsable public mène une action en justice pour empêcher des femmes de bénéficier de soins vitaux aux urgences, un droit protégé par la loi américaine ».

Un courrier envoyé aux urgentistes

La plainte du Texas fait suite à un courrier de Xavier Becerra, secrétaire à la Santé et aux Services sociaux qui s’adresse aux médecins urgentistes exerçant dans les hôpitaux bénéficiant de fonds fédéraux : « La loi fédérale protège votre jugement clinique et les actions que vous prenez pour stabiliser vos patientes enceintes, peu importe les restrictions en place dans l’État où vous exercez. »

Si un médecin pense qu’un avortement est nécessaire pour résoudre une urgence médicale, « il doit le pratiquer », insiste le membre du gouvernement Biden. La loi fédérale prévaut sur les lois des États, si celles-ci interdisent les interruptions volontaires de grossesse (IVG) sans exception pour la vie ou la santé de la femme enceinte, assure-t-il encore.

Une directive qui a agacé Ken Paxton, gouverneur texan. Celui-ci estime que le gouvernement Biden essaie d’obliger « les hôpitaux et les urgentistes à pratiquer des avortements ». Pour rappel, au Texas, État qui interdit l’IVG après environ six semaines de grossesse, dès lors qu’un battement de coeur du foetus est détecté, les frondes anti-avortement ne datent pas de la décision de la Cour suprême américaine.

Le 7 avril 2022, par exemple, une jeune femme de 26 ans avait été dénoncée et arrêtée pour avoir pratiqué un avortement.

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Comment Joe Biden peut-il défendre le droit à L’IVG ?

Les bras de fer entre la Maison Blanche et le Texas ne datent pas d’hier. Le 9 septembre 2021, déjà, le ministre américain de la Justice Merrick Garland déposait plainte contre l’État conservateur pour obtenir l’annulation d’une loi visant à interdire quasiment tous les avortements.

Aujourd’hui, Joe Biden n’a plus qu’un seul objectif : remporter la majorité démocrate au Congrès lors des élections législatives de novembre 2022. Cette victoire lui permettrait d’obtenir les votes nécessaires pour adopter une loi fédérale qui garantirait l’accès à l’avortement dans l’ensemble du territoire.

Le président américain a d’ailleurs appelé les électeurs à manifester « pacifiquement » pour défendre le droit à l’IVG et se rendre aux urnes. En attendant, les Américaines peuvent compter sur le soutien des États prêts à les accueillir pour leur permettre d’avorter, si elles en ont les moyens.

Le 24 juin 2022, jour de la révocation de Roe v. Wade, la Californie, l’Oregon et Washington s’étaient par ailleurs engagés à défendre le droit à l’avortement sur leur territoire, relayait l’AFP.

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